Partie 1 - Chapitre 7

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Alejandra était restée plusieurs heures chez César. A mon plus grand étonnement, personne ne s'en était inquiété. Lorsqu'elle était revenue en boitant légèrement, aucune des filles n'avait mouché. Elle avait traversé le salon la tête haute, comme si rien ne s'était passé.

Je l'avais observé la bouche entrouverte de choc. Lorsqu'elle était passée devant moi, j'avais vu ses bleus couvrir le haut de son bras. J'ignorais ce que César pouvait lui avoir infligé, mais cela semblait dépasser l'entendement. Une question restait en suspens dans mon esprit : avait-il vraiment réussi à faire accepter à Alejandra ce genre de punition ? Il était certain que je n'étais pas encore prête à entendre certaines inhumanités qui se déroulaient dans la secte.

Les filles n'avaient pas abordé le sujet, passant au dessus ce qui semblait rendre toutes mes sœurs inconfortables. Et cela n'était pas le fait que César batte les femmes qu'il avait enlevées, mais plutôt le crime de le décevoir.

Lorsque je m'étais couchée le soir-même, j'avais essayé d'en parler discrètement à Luisa mais cette dernière avait éludé la plupart de mes questions, comme à son habitude lorsque ma curiosité se faisait trop forte. Pourtant, j'avais réussi à me renseigner doucement à me renseigner sur le fonctionnement de la secte. Luisa m'avait décrit les différents lieux de la colonie dont elle connaissait l'existence. J'avais cru comprendre que certains endroits restaient réservés aux hommes, ce qui me dissuada aussitôt de tenter de les atteindre.

Lundi, à sept heures, j'étais devant la maison de César avec les autres. Ce genre d'acte devenait une habitude. Et je détestais ça. Je n'imaginais pas à quel point il devait apprécier le fait de nous voir, toutes et tous, sagement ordonnées, attendant ses indications.

Je l'écoutais distraitement énoncer différents prénoms. Je m'attendais à être choisie pour une activité ordinaire, comme j'en avais l'habitude depuis une semaine.

« Ila. Tu viens avec moi aujourd'hui. »

Je levai la tête surprise. Son regard était profond, presque brûlant. Je fronçai les sourcils. J'espérais que ce n'était pas les heurs de la veille qui m'avait condamné à cette journée.

Je ne tardai pas à entrer, de la même façon que la semaine dernière, dans la petite pièce à la décoration démodée. César, à ma suite, avait fermé la porte avec grande précaution. Il était resté silencieux et avait avancé avec nonchalance vers son bureau où il s'asseya. Je le suivis, et me posa sur la chaise en face.

Un sentiment que j'avais ressenti la semaine dernière refit surface. Une petite tension dans le bas ventre à l'idée d'être seule dans cette salle avec lui. Je crois que c'était un mélange de peur et de désir pour lui. J'avais encore du mal à croire que je pouvais tomber dans ce genre de syndrome de Stockholm. Il ne m'avait pas seulement enlevée. Il voulait façonner mon esprit comme il l'entendait pour que je puisse être à sa disposition.

« Tu dois sûrement te demander pourquoi je ne t'ai pas convié de toute la semaine ? »

Je secouais la tête négativement.

« Pas vraiment César. »

Surprise moi-même d'avoir prononcé son prénom, je l'observais. Il avait un petit sourire satisfait. A force de l'entendre sur toutes les bouches, ce dernier commençait à m'obséder.

« Je suis sûr que tu as une petite idée » insista-t-il.

Je soufflai et regardai vers la fenêtre, tentant de réfléchir à ce que pourrait avoir ce déséquilibre dans le cerveau.

« Alejandra est jalouse de moi, tu préfères que sa convoitise ne mette pas en danger ta secte. » lançai-je avec détachement.

J'avais prononcé ce dernier mot avec un brin de dégoût. Mais César semblait satisfait de mon hypothèse. Il se pencha sur son bureau afin de se rapprocher de moi comme un félin.

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