Chapitre 34

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Point de vue de Jayden Fields
Aéroport de LAX
19 décembre 2015, 10h40

Il n'était pas question de jours ou de semaines mais d'un mois. Mateo était simplement en train de reproduire les mêmes erreurs. Après avoir fait l'idiot, il suivait bêtement ma décision qui était de ne plus venir me parler. Il me confortait dans l'idée que notre amitié était terminée. Mais là, rien n'avait d'importance parce qu'on était le dix-neuf décembre et c'était le jour où Élise débarquait à l'aéroport. Excité à l'idée de la retrouver, je n'avais pas dormi de la nuit, ni la veille à cause du travail. Mais je n'étais pas fatigué, j'allais retrouver Élise. Nos e-mails quotidiens ne me suffisaient pas, j'avais besoin qu'elle soit près de moi. C'était à son tour de venir. À ses côtés, j'étais le plus heureux des hommes. Planté en plein milieu de l'aéroport, j'imaginais déjà les bonnes vacances qu'Élise passerait en ma compagnie. Ce n'était pas de la prétention mais la vérité, elle serait forcément heureuse de passer du temps avec son copain. Elle me sortit de mes pensées en arrivant devant moi. Elle posa sa valise à côté d'elle et se blottit dans mes bras. Elle desserra son étreinte, plongea son regard dans le mien et m'embrassa avec fougue.

— C'est ta façon de me dire que je t'ai manqué ? demandai-je légèrement surpris.

— Oui ! répondit-elle en affichant un grand sourire. C'était tellement long sans toi ! Tu sais que j'ai compté les jours ? Et je suis pratiquement sûre que tu as fait la même chose. Je suis contente que tu aies trouvé le temps de venir me chercher à l'aéroport même si tu as moins de temps maintenant que tu diriges un commissariat. J'étais impatiente de te féliciter en personne pour cette promotion.

— Tu aurais fait quoi si je n'étais pas venu te chercher ? Tu n'aurais pas réussi à trouver où j'habitais.

— Bien sûr que si. À force d'interroger tous les passants, quelqu'un aurait su me répondre. Je crois en ta popularité. Je sens que tout le monde te connaît et t'adore. Bon, OK, je n'aurais probablement pas trouvé où tu habites, admit-elle devant mon air dubitatif. Je parle beaucoup, tu ne trouves pas ? En plus d'être de nature curieuse, je suis un vrai moulin à parole. Sérieusement, quelles sont tes impressions sur ton nouveau poste ? Tu aimes ?

— Eh bien, si je n'ai pas envie de travailler, je ne travaille pas, c'est fantastique.

— Oh, vraiment ? Je ne pensais pas que tu étais ce genre de personne, je t'imaginais sérieux dans ton travail. Honnêtement, j'ai beaucoup de mal à croire que tu fasses de l'abus de pouvoir, Jayden.

— Je plaisantais, Élise. Je plaisantais, ris-je. Je ne fais pas ça, bien évidemment.

J'adorais lui faire des blagues et mieux, j'aimais l'air qu'elle prenait quand elle doutait. J'étais toujours autant sous le charme de son accent qui frôlait la perfection. Par moment, elle avait tout d'une américaine. Malgré ses tentatives pour le cacher, je remarquai qu'elle était épuisée du voyage et je n'avais rien prévu de la journée pour lui permettre de se reposer. J'allais simplement la conduire chez moi, lui offrir une visite de mon domicile et la laisser dormir tout l'après-midi. J'attrapai sa valise, la fit rouler et plongeai ma main dans celle d'Élise. Dans la voiture, elle s'installa à l'avant, côté passager pendant que je rangeais sa valise à l'arrière.

— Bon, je n'habite pas à trois heures de l'aéroport mais pas à cinq minutes non plus, tu peux dormir, je te réveillerai quand on sera arrivés, précisai-je en m'installant au volant.

— Quoi ? Non, je ne vais pas dormir maintenant ! Je vais plutôt regarder si tu conduis bien, tiens.

— Attends, bien sûr que je conduis bien ! dis-je l'air faussement vexé. J'irais même jusqu'à dire que ma conduite est irréprochable. Je suis policier, lui rappelai-je sans cacher mon enthousiasme.

Oh My Worst Nightmare ☆ TOME 2 : L'homme aux deux visagesWhere stories live. Discover now