Oh My Worst Nightmare ☆ TOME 2 : L'homme aux deux visages

Chapitre 16

Point de vue de Lucas Shelt Stewart
Domicile de Lucas Shelt Stewart et Vanessa Roberts
12 Octobre 2015 – soir

— Je suis inquiet, Vanessa. Je ne comprends pas pourquoi Jay n'est pas là. J'ai fait cette fête pour lui en plus, parce que je sais qu'il adore.

— Tu as essayé de l'appeler ? me questionna-t-elle, une boite de chocolat sur les genoux, à chercher celui qu'elle aimerait goûter.

— Bien sûr ! C'est la première chose que j'ai faite, mais il... Ah, attends, m'interrompis-je tout seul en entendant le vibreur de mon téléphone que je sortis immédiatement de ma poche.

« Tu vas rire. Omos m'a renvoyé. Temporairement. Définitivement. Je ne sais pas trop. Je crois que j'ai besoin de quelques jours de repos loin de tout ça. On dirait bien qu'il a finalement accepté que je me prenne des vacances. Il ne fallait pas me renvoyer... Je prends ça comme une invitation à aller à Paris. Ne t'inquiète pas pour moi, ça ira. Je m'excuse de ne pas venir à ta fête, mais je suis tellement de mauvaise humeur que je risquerais de plomber l'ambiance et tu ne mérites pas ça. Joyeux anniversaire, Lucas. Profite pour moi. - J »

— Ton père a renvoyé Jay ! Est-ce que c'est une mauvaise blague ? la fusillai-je du regard.

— Lucas, calme-toi, je ne suis pas au courant, me répondit-elle aussi inquiète que moi.

— Je vais aller le voir et je vais...

— Eh, ça va aller, je lui parlerai. C'est forcément une erreur.

Ses propos ne suffisaient pas à me calmer. Les choses étaient toujours compliquées avec son père, et parfois j'avais l'impression que Vanessa l'ignorait ou faisait semblant que tout allait bien. Elle caressa doucement mes cheveux, pensant m'apaiser.

— Une erreur ? relevai-je en haussant un sourcil. Tu fais exprès d'ignorer que ton père se comporte très mal avec tout le monde ?

— Profite de ton anniversaire, Lucas. On ne va quand même pas se disputer aujourd'hui.

— Aujourd'hui ou demain, c'est le même problème, Vanessa. Ton père sera toujours notre premier sujet de désaccord. Mais tu as raison, peut-être que nous devrions fuir le problème. Je sais bien le faire après tout.

— On en a d'autres, des sujets problématiques. Comme..., je ne sais pas moi, la question des enfants.

Elle avait fait mine de réfléchir pour ne pas montrer qu'elle avait planifié de l'évoquer ce soir. Je levai les yeux au ciel. On partait précisément dans la direction qu'elle refusait de prendre pour mon anniversaire.

— Je connais cette conversation par cœur parce que nous l'avons déjà eue des dizaines de fois au cours de ces dernières années, soupirai-je en prenant appui sur la table.

Léger coup d'œil aux pâtisseries présentes. Rien ne me donnait envie. Ressasser ce sujet de conversation qui était intrinsèquement lié à Thomas me coupait l'appétit. Je me préparai psychologiquement à revivre la même scène une énième fois.

— Je ne te reproche pas de ne pas en vouloir, mais de ne pas me fournir une réponse claire.

— Une réponse claire ? relevai-je, surpris des mots employés. Tu penses qu'il est facile de se décider de manière définitive ? Si aujourd'hui, je réponds que je ne souhaite pas avoir d'enfants, tu prends cette réponse pour acquise à jamais ? Tu es en mesure de prédire l'avenir ?

— Non, soupira-t-elle en secouant la tête. Je veux une ébauche de réponse. Qu'on en discute.

— Alors discutons. Tu veux des enfants. J'en veux aussi. D'où peut bien venir le problème alors ?