Oh My Worst Nightmare ☆ TOME 2 : L'homme aux deux visages

Chapitre 3

Non, cela n'occuperait pas ma nuit. Savait-il que je devais passer la soirée avec mon père ? Celui-ci débarquerait chez lui plus vite qu'il ne le pensait. Thomas n'avait que faire de mes plaintes. Je vivais un cauchemar depuis cinq ans, et encore, si et seulement si l'on tentait d'ignorer qu'il avait commencé bien avant, et ce depuis ma naissance. Il était trop occupé à analyser le contenu de mon téléphone mais fut coupé dans son élan à l'arrivée d'un nouveau SMS.

— « OK, mais je voulais te parler d'un truc. Je débarque chez toi dans 20 minutes », lut-il tout haut. Mais quel connard ce type ! Fields va faire tout capoter s'il continue comme ça. Non, il reste chez lui.

Sans mon autorisation, Thomas lui rédigea une réponse avant de lancer mon téléphone sur la table.

— Vous êtes vraiment resté en contact avec Vanessa pendant votre absence ?

— Ça te perturbe ça, mon trésor, hein ? Eh bien tu lui poseras la question si tu veux le savoir.

— Thomas, je vous le répète. DÉPÊCHEZ-VOUS de me détacher !

— Mais tu crois que ça m'amuse, Lucas ? Je prends aucun plaisir à te faire subir de telles choses, mais tant que tu n'auras pas compris que tu dois changer d'attitude avec moi, je n'aurai pas le choix.

— Laissez-moi rire, commencez par changer votre attitude, et on verra pour la mienne.

— Très bien, tu ne veux pas faire d'effort, ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps. De toute manière, lorsque je me serai débarrassé de ton nuisible de père, tu seras forcé de reconnaître qu'il n'était pas si important pour toi. Il te manquera à peine, tu verras.

Il ne tenait plus en place, trop impatient d'accomplir sa vengeance. Je ne voulais pas que mon père vienne, mais il allait très vite comprendre que Thomas était responsable de ma non-présence à notre rendez-vous au Mo's Place. Et Thomas me terrifiait.

— Je me posais une question... Je ne t'ai pas parlé de l'accord du procureur parce que je voulais te laisser une chance de décider de ta carrière. Je savais que tu choisirais ce chemin, mais je m'interroge sur ta motivation. Pourquoi ? Pour me ressembler peut-être, tenta-t-il d'apporter une réponse à sa propre question.

— Je ne crois pas non !

— Tu devrais vraiment apprendre à me répondre autrement. Tu sais, ton accord avec les autorités compétentes peut toujours être annulé. Tu souhaites être envoyé en prison ?

Je ne répondis pas, tout simplement parce qu'il cherchait à me provoquer.

— RÉPONDS LUCAS !

— Vous ne le ferez jamais de toute façon. Vous avez tout fait pour passer un accord avec le procureur parce que vous ne supportiez pas de me voir partir en prison.

— Arrête de me sous-estimer !

— Je ne vous sous-estime pas, mais je pense juste que vous préférez jouer de votre autorité sur moi, même au travail. Maintenant que vous êtes revenu, vous allez reprendre votre place au sein du commissariat.

Il ne répondit rien et s'effaça dans la cuisine pour en ressortir immédiatement, une arme à la main.

— Tu pensais que j'avais une arme sur moi tout à l'heure, tu n'étais pas si loin de la vérité. Dis-moi mon grand, ton père a un 4x4 ? s'interrogea-t-il en jetant un œil par la fenêtre de son salon.

— Non, répondis-je aussitôt.

— Menteur, ajouta-t-il en tapant son revolver contre la table. Mais ne t'inquiète pas, déclara-t-il après avoir vu mon regard terrifié, je veux juste lui parler, mon arme n'est que purement accessoire, je la garde toujours avec moi au cas où mon interlocuteur devient trop pénible... Je n'aime pas qu'on me prenne pour un con, et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la très forte impression que ton père va chercher à le faire... Qu'est-ce que je fais ? Je lui ouvre ? Je vais être sympa, c'est ce que je vais faire, annonça-t-il en allant ouvrir la porte qu'il avait fermée à clef à notre arrivée.