Vampire Hunters (Tome 2)

Epilogue

— Zut, Lana, arrête de bouger où je vais tout rater.

Je m'immobilisais face à l'énième réprimande de Téah devant mon incapacité à tenir en place. Cela faisait déjà une grosse demi-heure que j'étais assise sur cette fichue chaise tandis que mon amie s'appliquait, ou essayait, du moins, à me raccourcir les cheveux. C'était bien la première fois que je me les faisais couper depuis bien des années, et ils étaient devenus vraiment longs, quand bien même le fait qu'ils soient ondulés en donne moins l'impression. J'adorais mes cheveux, mais ils étaient cependant très gênants, par moment, surtout que je haïssais les attacher. Pourtant, plus que parce qu'ils me gênaient, je voulais les raccourcir pour changer un peu.

Après tout, tout avait changé. Ça avait commencé au début de l'automne, c'était accéléré cet hiver, pour devenir irréversible il y avait à peine une semaine et demi plus tôt.

Je restais patiente malgré la bougeotte que j'avais ces derniers temps. Mais si ça n'amusait pas Téah, qui avait d'abord rechignée quand je le lui avais demandé, avant d'accepter, ça en faisait rire un autre.

— Et bien heureusement que tu ne voulais pas devenir coiffeuse, je ne donnerais pas cher de ta réputation.

— J'aimerais bien t'y voir, toi. Autant ils sont beaux, autant ils sont horribles à gérer. Et toi arrête de gigoter, bon sang !

Elle avait lâché cette dernière phrase en me remettant la tête droite quand j'avais voulu regarder en direction d'Ethan par réflexe. Je grommelai en lui demandant quand est-ce qu'elle allait avoir fini, ce à quoi elle répondit :

— Ça serait déjà fini si tu te tenais tranquille.

S'ensuit une discussion entre Ethan et Téah, que j'écoutais distraitement, l'esprit ailleurs. Jusqu'à ce qu'enfin, mon amie m'annonce avoir fini. Je secouai la tête pour la débarrasser des restes de cheveux coupés, puis me levais. C'était étrange, de les sentir moins présents dans mon dos, moins lourds. Téah me tendit un miroir, sachant que je détestais ces objets. Elle insistait pour me montrer le résultat, me demandant si ça me convenait. D'une longueur initiale qui m'allait jusqu'au bas des hanches, elle les avait raccourcis jusqu'au milieu du dos, ce qui faisait tout de même une différence importante. La réflexion que fit Ethan traduisait plus ou moins ce que je pensais :

— Ça te change, c'est sûr. Mais c'est super, plus courts ça ne t'irait pas.

— Ben tient, je croyais que j'étais mauvaise coiffeuse.

Ignorant leur nouveau débat, je remerciais Téah, assez satisfaite de son travail, qui m'aurait convenu même s'il avait été un peu moins bien. Je posais ensuite les yeux sur Ethan, assis en tailleur sur le lit à côté de nous, faisant le fier en plaisantant avec Téah.

Nous étions actuellement au Bureau, dans l'une des chambres de l'aile médicale. Ethan y était resté depuis la bataille qui avait eu lieu il y avait déjà plus d'une semaine et quelques jours. Si mon épaule, après du repos, ne s'était finalement pas si mal soignée, les blessures de mon ami nécessitaient qu'il reste encore en convalescence. Son bras droit, actuellement entouré de bandes, avait été sévèrement touché, et un examen approfondi avait révélé une demi-lésion de son nerf. Si ses muscles se remettaient petit à petit, son nerf, lui, resterait ainsi à vie, avec pour conséquence une perte partielle de la mobilité de son bras. Le plus étrange étant que de temps en temps, et pendant une durée variable, sa main ne répondait plus du tout.

En plus de son bras, Ethan portait aussi des bandages au niveau du visage, et qui recouvrait une grande partie de son côté gauche. Suite à une griffure non contrôlée de son dernier adversaire, son œil s'en était retrouvé crevé. Il avait été impossible de le réparer malgré d'énormes efforts, et avait finalement dû être totalement enlevé. J'avais toujours du mal à me faire à la vision de mon ami à demi-aveugle, alors même que lui-même ne semblait pas s'en faire de trop, relativisant et plaisantant toujours à ce propos.