Vampire Hunters (Tome 2)

Chapitre 40

Le matin arrivé, l'esprit embué par ma nuit de demi-sommeil et toutes mes pensées de la veille mises de côté pour un temps, j'arrivai presque à passer la journée normalement. En tout cas aussi normalement que cela pouvait l'être un lendemain de bal. Il fallut raconter dans les grandes lignes la soirée à Iléa laquelle s'était levée plus tôt que son frère, ce qui n'avait rien d'étonnant. Elle posa toute une panoplie de questions et j'essayai de répondre au mieux, consciente qu'elle poserait les mêmes à Téah, et même bien plus.

Mon amie parut un peu regretter de ne pas être venue, et dans un sens c'était vrai que ça aurait été une bonne idée. Ça m'aurait sûrement empêché le malaise de fin de soirée. A ce propos, Iléa m'interrogea aussi à propos d'Elyss, me demandant s'il s'était abstenu tout mauvais comportement dû à l'alcool. Très étonnée qu'elle me pose cette question, je lui répondis :

— Comment tu sais ?

— Parce que je sais reconnaître quand il a bu, ça n'arrive pas très souvent, mais ça se remarque. Hier soir quand il est rentré dans la chambre il s'en est pris à son oreiller, il n'a pas voulu me dire ce qu'il lui prenait.

Tachant de contourner l'amas de pensées reclus dans un coin de ma tête et menaçant de s'écrouler, je lui dis qu'il avait été bizarre mais pas méchant, détendu, aussi. Ce ne fut qu'après coup que je réalisai qu'il n'était plus vraiment aussi nonchalant qu'il ne l'avait été au début, quand j'avais commencé à le connaître. Ce qui me fit me demander si cette nonchalance avait été feinte ou si ça n'avait été là aussi qu'un rôle. Un jour peut-être je pourrais voir un Elyss sans soucis, et qui ne doivent pas être comme il l'avait été seulement sous l'ordre de quelqu'un.

— C'est tout ? Il a martyrisé un oreiller alors qu'il était calme ?

Je hochai la tête, pas du tout l'esprit à lui raconter ce qu'il s'était réellement passé. Parce que si je le disais à Iléa, Téah serait au courant aussi, et j'avais juste besoin d'y réfléchir.

On ne m'en laissa pas vraiment le temps les jours qui suivirent. Le reste du week-end, Iléa et moi allâmes chez Téah et nous y restâmes tout le dimanche après-midi suivant le lendemain du bal. Entre temps, j'avais réussi à me comporter comme je l'avais toujours fait avec Elyss, du moins c'était ce que j'espérais. Lui n'avait pas changé sa façon d'être non plus, c'était comme s'il n'avait rien fait et rien ne dit. Je pouvais tout de même parfois sentir son regard sur moi, plus souvent et longtemps qu'à l'accoutumée, mais je me persuadai que ça n'était qu'une impression. J'espérais que ce soit le cas.

Le week-end passé, et ce sans avoir rien revu des cours pour ma part, il fallut se motiver à aller une dernière semaine au lycée pour les examens. Une partie de plaisir comparé au bal qui avait précédé. Sans pour autant prendre tout cela au sérieux autant qu'Elyss ou même Téah, je m'appliquai tout de même pour pouvoir réussir. Tout comme Ethan, avec lequel j'avais pourtant souvent échangé des regards d'ennui pendant les longues heures à écrire en silence.

La semaine passa pourtant rapidement malgré tout, sans trop me laisser le temps de me perdre dans mes pensées. Après cela, nous fûmes officiellement en vacances, si, dans le cas d'Ethan et le mien, on pouvait appeler cela comme ça. Après tout, l'école était finie pour nous, lui comme moi ayant décidé de nous consacrer à notre travail de chasseur. Téah, elle, avait encore plusieurs choix d'orientation mais ne savait encore trop que choisir, il lui restait encore trois semaines pour se décider. Quant à Elyss, il ne m'en avait pas trop parlé, mais je savais depuis longtemps qu'il ne s'arrêterait pas là.

Pour fêter l'arrivée de cette liberté nouvelle, Ethan me proposa dès le début de semaine suivante d'aller s'amuser au stand de tir. Comme cela faisait un moment que je n'y avais pas mis les pieds, avec tout ce qu'il s'était passé ces derniers jours, j'acceptai vivement.