Vampire Hunters (Tome 2)

Chapitre 43

Elle était incapable de s'adresser à nous de vive voix sous cette forme, mais tout en elle respirait une urgence certaine. Bien qu'elle récupérât peu à peu son souffle, son pelage était toujours hirsute, et sa queue battait l'air d'impatience. Elle avait à peine jeté un coup d'œil à Ethan, échangeant seulement un regard avec moi. Il en ne fallait pas être loup aussi pour voir qu'elle avait des choses à nous dire. Je lâchais alors, de l'angoisse non dissimulée dans la voix :

— On monte.

Ethan acquiesça avec le visage grave, changeant du tout au tout par rapport à son air léger qu'il avait jusqu'à il y a quelques minutes. Suivie de près par mon ami et Keya, je vérifiai rapidement que les couloirs furent calmes avant de monter les marches deux à deux. Sans même essayer d'être discrète, j'ouvris grand la porte d'entrée, laissant entrer Keya et Ethan. La louve s'engouffra rapidement dans l'appartement quand Ethan se sentit sûrement moins à l'aise.

Iléa et Téah étaient en train de discuter dans le canapé, et quand Iléa se retourna, elle fut étonnée de voir Keya. Pourtant, elle prit rapidement consistance et vint tout de suite après accueillir son amie. Quant à Téah, elle eut un moment de surprise, sûrement pas encore très habituée à voir parfois se manifester les loups. La plupart du temps, elle n'était pas présente quand Iléa ou Elyss se métamorphosaient, on pouvait comprendre qu'elle ne réalise pas tout de suite la situation.

Elyss, quant à lui, fut sûrement alerté par le raffut qu'avaient fait Keya en entrant, parce qu'il sortit de sa chambre rapidement, et se dirigea directement vers la louve.

— Il s'est décidé, n'est-ce pas ?

Elle hocha la tête, et Iléa lui dit :

— Vient te changer, tu pourras nous dire tout ça.

Elle l'amena dans sa chambre, où elle pourrait reprendre forme humaine. Le temps qu'elle revienne, Ethan alla se poser sur le canapé sans dire un mot, assis à côté de Téah. Pour ma part, j'allai m'asseoir contre lame bord de la table, incapable de pouvoir m'installer plus confortablement. J'étais bien trop stressée pour le faire.

Elyss vint se poser à ma gauche, et en levant les yeux vers lui, je fus happée par la force de son regard. C'était une chose dont je m'étonnerais toujours, mais dont je ne pourrais pas vraiment me passer. Il semblait inquiet en me demandant :

— Est-ce que ça va mieux ?

— À quel propos ?

Il y avait tellement de chose qui n'allait pas vraiment ces temps-ci que c'était difficile de savoir de quoi il parlait. Il hésita, comme s'il ne savait trop ce qu'il pouvait dire où pas avant de finalement préciser :

— Par rapport à ce matin.

Je répondis très sincèrement, sans même avoir à râler :

— Pour une fois, ce n'est pas que je ne veux pas en parler, c'est qu'on a autre chose de plus important à gérer. Mais si ça peut te rassurer, rentrer chez moi m'a fait du bien.

Il hocha la tête en approuvant :

— Tu as raison, on aura tout le temps d'en parler ensuite. Mais je suis content que ça t'ait aidée, j'étais inquiet pour toi.

Il me sourit et posa sa main sur ma tête. Je soupirai mais le laissai faire, après tout je n'étais plus à ça près, avec lui. Je demandai alors, sans pouvoir cacher l'entièreté de l'angoisse dans ma voix :

— Est-ce que c'est grave, tout ça ?

— Je ne peux qu'essayer de deviner, mais je ne vais pas te mentir, je ne sais pas jusqu'où peux vraiment aller Hosaï.