Chapitre 9

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— Bon, hormis les choses habituelles, tu sais ce que tu veux emporter ?

La question que me posait Iléa resta sans réponse alors que je réfléchissais à ce qu'au contraire je ne pouvais pas emporter. Debout devant mon tas de matériel pour dessiner, il était évident que je ne pouvais pas tout prendre, et c'était difficile pour moi de juger de ce dont j'aurais besoin dans un avenir proche. Assise derrière moi sur le lit, j'entendis Téah soupirer :

— J'ai l'impression qu'on n'est pas sorties, avec toi.

— Je ne sais pas trop ce qui serait le plus judicieux de prendre.

Iléa, qui était à côté de moi, alla rejoindre Téah en se jetant à demi sur mon lit, faisant grincer les lattes au passage. Je continuai de regarder un petit moment mon bazar organisé, puis fini par mettre quelques feuilles et une petite partie de mes outils que j'utilisais le plus souvent dans un sac. J'espérais ne pas avoir besoin du reste, auquel cas je devrais me débrouiller sans. Après cela, je fis un peu le tour de ma chambre pour récupérer les dernières choses que j'aurais oublié. Enfin, je récupérais sur l'étagère au-dessus de mon lit mes deux armes et une boîte aux trois-quarts vidée de munition pour les ranger elles aussi dans un sac.

Quand je fus sûre de ne rien avoir oublié, je pris moi aussi place sur mon lit entre mes deux amies, qui s'étaient couchées dans la largeur. Je les imitai pour me retrouver à regarder le plafond, blanc et vide. Téah demanda alors :

— Prête à y aller ?

— Non, pas vraiment, non.

Et c'était la vérité, dans l'immédiat j'étais bien, installée ainsi sur mon lit avec mes deux amies. Le soleil traversait la fenêtre dont les volets avaient été ouverts, illuminant ma chambre habituellement plus sombre. Iléa avait pris l'habitude d'ouvrir quand elle venait ici, bien que ça restait occasionnel, et je ne lui en voulais pas du tout, c'était agréable. J'aurais pu rester ainsi un moment encore à juste profiter du calme.

Tout à coup mon champ de vision s'assombrit juste avant que je ne reçoive quelque chose sur la tête avec en fond sonore Iléa qui lança :

— Tu n'as qu'à prendre ça, ça te rappellera ton cher lit.

Je retirais l'oreiller qu'elle avait jetée sur mon visage, et après l'avoir observé trois secondes, je rendis son coup à Iléa en lui lançant à mon tour l'oreiller.

— Merci du conseil, je pense que je vais le suivre.

— Dans ce cas, tu ferais mieux de le garder.

Je vis le coussin me passer par-dessus, suivit par un petit cri surpris de Téah, de mon autre côté, qui se mit à râler :

— Hé ! Laissez ce pauvre oreiller tranquille, et moi aussi par la même occasion.

Iléa et moi échangeâmes un regard et nous nous mîmes à rire toute les deux de concert. Une fois calmée, Iléa demanda :

— À quoi tu pensais ? Tu avais l'air perdue.

— A pas grand-chose, je repensais juste à Ethan qui avais l'air triste, hier quand je lui ai dit qu'on ne se verrait pas, ce soir.

Iléa se redressa sur un bras et lui dit en souriant :

— Il t'a tout le reste du temps, il peut bien se passer de toi un jour ou deux. Ou alors il aurait aussi bien pu venir.

Téah lui jeta alors l'oreiller à la figure, ce qui déséquilibra Iléa qui tomba en arrière, dans la position qu'elle avait avant de se redresser.

Vampire Hunters (Tome 2)Where stories live. Discover now