Chapitre 33

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Je me réveillais le lendemain à cause de mon téléphone qui vibrait. Je cru d'abord à mon réveil, mais je ne l'avais pas mis en route depuis que nous étions arrivés à la mer. J'étais très mal réveillée, sûrement parce qu'il faisait encore nuit, à en juger par l'obscurité qui régnait dans la pièce, et ma nuit avait été très mauvaise. Ce fut donc avec une humeur moyenne que je consultais mon portable. Je regrettai presque immédiatement de l'avoir fait en voyant affiché le nom d'Elyss.

En temps normal je l'aurais ignoré, même si c'était tout de même inhabituel qu'il appelle à des heures comme ça. Sauf qu'il m'offrait une très bonne raison de pouvoir lui en vouloir encore un peu plus. Du coup je décrochais en lâchant d'un ton grommelant et à demi chuchotant :

— C'est quoi ton problème, ces derniers temps ? Tu veux me rendre la vie impossible ?

Je n'aurais trop su dire de quelle humeur il était à partir de sa seule voix, mais elle était encore ensommeillée, pas de doute là-dessus.

— Pardon pour le réveil un peu brutal, mais j'aimerais t'inviter à venir te promener un peu.

— Non mais tu te rends bien compte qu'il fait nuit ? Ça ne pouvait pas attendre plus tard comme l'aurait fait n'importe qui ?

Je m'autorisais à hausser le ton, parce que j'avais remarqué, une fois mes yeux un peu habitués à l'obscurité, l'absence d'Iléa dans son propre lit, et que Mya avait déjà prouvé combien elle avait le sommeil lourd. La réponse d'Elyss fut teinté d'humour bien que ce soit évident qu'il sache que ça ne changera pas grand-chose à la situation. Sûrement que son léger rire était plus pour se moquer de lui-même qu'autre chose.

— Depuis quand toi et moi sommes devenus n'importe qui ? Je croyais que tu aimais bien quand il faisait noir ?

— J'ai un mauvais souvenir de la dernière fois ou je me suis retrouvée seule la nuit avec toi.

Silence. Je ne pus me retenir d'être fière de lui avoir fait fermer un peu sa grande gueule de loup. Et pourtant c'était sorti naturellement, je n'avais pas eu besoin de me forcer pour répliquer. Je soupirais tout de même, sachant qu'il s'en voulait toujours beaucoup pour cette nuit-là, alors que moi-même je ne lui en voulais plus vraiment parce qu'il était toujours un peu mal vis à vis de ça. On évitait d'en parler autant que possible. Ce fut pourquoi je finis par lâcher, me demandant dans combien de temps je regretterais mes mots :

— Bon, d'accord, de toute façon je n'ai pas mieux à faire.

Trois secondes avaient suffi, je regrettais déjà mes paroles quand je sentis le soulagement dans sa voix, presque exaspérant.

— Merci. Je t'attends alors.

— Où ?

Nouveau moment de silence. Puis je l'entendis lâcher un rire peu convaincu tandis qu'il répondait plus lentement :

— Disons que je suis juste à côté de toi. Il y a juste un mur entre nous, ce genre de chose.

— Quoi ?

Regardant autour de moi, mes yeux se posèrent sur la fenêtre juste au-dessus de mon lit et je devinai aussitôt. Me relevant j'allai ouvrir la fenêtre ainsi que les volets, non sans vérifier que ça ne réveille pas Mya, savait-on jamais. Je découvris sans trop de problème Elyss, adossé au mur juste à côté de la fenêtre. Il jeta un coup d'œil vers moi en lâchant :

— Salut.

— Tu étais obligé d'attendre ici ? Au lieu de l'entrée, par exemple.

— Je trouvais ça amusant, de passer par la fenêtre, pas toi ?

Vampire Hunters (Tome 2)Where stories live. Discover now