Chapitre 15

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Mon réveil sonna au matin, comme tous les jours, mais je l'éteignis tout de suite pour remettre la tête sous ma couette. J'étais fatiguée de cette nuit qui n'en terminait pas, mais je n'avais pas non plus envie de sortir du lit, et aucune envie de voir Elyss également. Rien de ce à quoi j'avais pu songer alors que je ne dormais pas ne m'avais aidé. J'avais mal à la tête. J'avais déjà vécu ce genre de situation ou j'avais eu du mal à assimiler une information. Après ma rencontre avec Anna, la découverte de la vraie nature d'Elyss entre autres. Mais étrangement, j'avais pu comprendre ce qu'il se passait, je l'avais accepté parce que ce n'étais pas commun, mais que mon imagination et mon ouverture d'esprit, si j'en avais, me le permettait. Mais découvrir que quelqu'un que je côtoyais depuis un moment déjà était ma mère, c'était peut-être trop réel pour moi. Une banalité pour d'autre que je n'arrivais pas à comprendre.

Leurs visages, à elle comme à mon père, se fixant, restait dans ma tête. Autant que par mon propre désarroi, j'étais aussi préoccupée par ça. La surprise de mon père quand il l'avait aperçue. À l'en croire, ils ne s'étaient pas vus depuis des années, bien assez de temps pour que je n'en ai aucun souvenirs. Pourtant, même s'il n'avait pas voulu le montrer, je le connaissais, et j'avais bien remarqué que ça l'avait chamboulé plus encore que moi. Au cours de la nuit et de ces pensées, j'avais commencé à regretter de ne pas avoir eu à essayer d'en savoir plus, et à regretter de l'avoir laissé seul.

Par je ne sais quel moyen, je réussis à m'endormir deux heures au moins d'un sommeil agité, mais ça ne changeait pas du reste de mes peu d'heures de sommeil de la nuit. Quand je me réveillais à nouveau, et même si je n'en avais toujours pas envie, je me forçai à sortir du lit et de la chambre. Au salon, Iléa était déjà levée, assise sur un fauteuil, une tasse à la main. Elle me lança un bonjour accompagné d'un sourire, mais attendit que je me sois moi-même installée sur le canapé, couverture sur les jambes pour me dire avec une voix encore un peu ensommeillée :

— Je n'ai pas envie de t'embêter avec ça, mais si tu veux parler, je suis là.

Le visage posé sur mes genoux que j'entourais de mes bras, les yeux baissés, je répondis à demi-voix :

— Je ne sais pas où j'en suis, je n'arrive pas à gérer tout ce qui arrive ces derniers temps.

— Elyss pense que quelque chose te travaille depuis que tu es rentrée, que ça t'avait mise sur les nerfs. Moi je crois que si tu étais de mauvaise humeur en rentrant, c'est à cause de lui et d'Ethan.

Je montai les yeux vers elle, lui demandant comment elle le savait. Elle but un coup avant de répondre avec cet entrain qui la caractérisait :

— Parce que mon frère était en pétard, et que même si je m'en doutais, je connais les moyens de le faire parler. Enfin, tout ce qu'il m'a dit c'est qu'Ethan l'avait cherché et qu'il s'était retenu déjà assez longtemps.

J'avais aussi eu ces images de mes deux amis face à face une bonne partie de la nuit, et puis, ils en étaient venu aux mains. En tout cas, Elyss ne s'en était pas privé, même si Ethan n'avait pas esquissé un geste pour se défendre. Je résumai très brièvement tout ceci à mon amie qui eut la gentillesse de ne faire aucun commentaire. Mais elle avait raison, c'était ce qui m'avais définitivement mis les nerfs en boule la veille, même s'ils avaient déjà été mis à rude épreuve. Je m'excusai auprès d'Iléa :

— Ce n'est pas tout. Mais je ne veux pas en parler... J'ai besoin de comprendre, avant.

— Comme tu veux, mais je suis là en cas de besoin.

Je la remerciai d'un signe de tête, puis après un moment à ne rester en silence, je me relevai et pris de quoi manger avant de retourner à ma chambre. Je passai une très grande partie de la journée avec mes feutres et mes crayons, couchée sur mon lit. J'arrivais à peu de choses et ça n'arrangea pas mon moral.

Vampire Hunters (Tome 2)Where stories live. Discover now