Vampire Hunters (Tome 2)

Chapitre 19

Le reste de la semaine et le week-end passa rapidement et le plus normalement du monde, et il en aurait été de même le lundi qui suivi si je n'avais pas oublié un petit détail. Enfin, de mon point de vue, parce que de celui de mes amis, c'était apparemment plus qu'un détail. Je m'en rappelai, ou plutôt, on me le rappela, quand, une fois levée ce vendredi, je me rendis dans le salon ou, à mon grand étonnement, Iléa était déjà levée. Ce qui étais plutôt étonnant, parce que normalement, elle dormait encore, aussi tôt, et c'était Elyss qui m'accueillait avec encore la mine endormie. En tout cas, à peine je fus rentrée dans la pièce que mon amie sautilla gaiement vers moi tout en lançant joyeusement :

— Joyeux anniversaire !

Aussi étonnée par sa vivacité inhabituelle pour l'heure qu'il était que par ses paroles, je restai muette pendant qu'Elyss s'approchait en rallant :

— Tu m'as grillé la priorité ! Pourquoi je ne voulais pas te le dire à ton avis ?

Iléa lui fit la grimace, pas le moins du monde impressionnée par le ton grognon de son frère, ça la fit même rire. Tentant de l'ignorer, ce dernier posa son regard sur moi avant de poser sa main sur ma tête en disant :

— Bon anniversaire, toi.

Me souvenant soudain que j'étais douée de parole, je balbutiai :

— Je... Euh... Merci. C'est aujourd'hui ?

J'étais si sérieuse que cela fit rire Iléa, alors que je ne savais trop quoi dire. Taquine, elle prit un air faussement vexée pour dire :

— Oui, c'est aujourd'hui, en tout cas si les infos de Téah sont exactes. Non, parce que si elle ne l'avait pas dit à Elyss, et si moi-même je ne lui avais pas cassé les pieds pour savoir, et bien on serait à la ramasse.

La première question qui me vint à l'esprit, ce fut de savoir comment Téah l'avais su. Mais a bien y réfléchir, nous nous connaissions depuis assez longtemps pour que je l'ai évoqué un jour. Et pourtant, même si je connaissais ma propre date de naissance, je n'y pensais jamais. À tel point que, chaque année, si mon père n'avait pas été là, j'aurais complètement oublié avoir un anniversaire. Cette fois-ci, ça aurait apparemment aussi été le cas, quand bien même j'avais déjà souhaité celui de Téah, en novembre, entre autres, lequel on avait dû me rappeler, par ailleurs.

En tout cas, pour eux, ça paraissait important, comme jour, puisque tous les ans, mon père s'amusait à m'offrir quelque chose, sans que je n'aie pu donner mon avis. Pas que ça ne me faisait pas plaisir, mais moi je ne trouvais pas que c'était vraiment spécial, un jour de plus, en somme, pas de quoi s'affoler. J'aurais pu faire la remarque à Iléa si son humeur enjouée ne m'en dissuadait pas, tout comme celle d'Elyss qui repartit à ses habitudes. Si sa bonne humeur de la semaine précédent s'était dissipé le matin qui avait suivi, elle semblait être revenue, bien qu'elle fût relative puisqu'il garda néanmoins son calme matinal.

Sur la route, toutefois, il parla aussi peu qu'à l'habituel, mais principalement du même sujet. À lui, par contre, je lui fis part de ce que j'en pensais, et il répondit après seulement une seconde de réflexion :

— Moi je trouve que c'est important. On vieillit, et ça nous fait nous rendre compte qu'on change. C'est autant pareil pour les anniversaires de naissance que de beaucoup d'autre chose.

Haussant un sourcil, curieuse mais perplexe, je lâchai :

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Il haussa les épaules avant de dire avec nonchalance :

— Rien de spécial, je me comprends.

D'un ton grommelant je fis :