Vampire Hunters (Tome 2)

Chapitre 8

Mon premier réflexe après avoir identifié l'inconnue comme étant une louve fut de rester en arrière et de poser ma main sur mon arme toujours à ma ceinture. Elyss paraissait lui aussi sur ses gardes et ne décrocha pas un mot, fusillant du regard la fille à deux mètres de lui. Celle-ci paraissait décontractée, mais sérieuse, et son regard brun passait d'Elyss à moi-même.

Un silence de quelques secondes s'installa pendant lesquelles je ne sus trop que faire, et c'était visiblement aussi le cas d'Elyss, qui, au final, lâcha avec une agressivité mesurée :

— Qu'est-ce que tu fais là ?

Son interlocutrice laissa échapper un sourire, mais contrairement à ce que j'aurais pu imaginer, il n'était pas méchant. Juste amusé.

— Détend-toi, je ne suis pas là pour faire du mal à qui que ce soit. Et tu sais très bien que je suis seule, ne me fais pas croire que tu penses le contraire.

Elyss coula un regard autour de nous et moi-même je jetais parcourrais les alentours des yeux, tendue, m'attendant à voir d'autres loups surgir de nulle part. Instinctivement, je me rapprochai d'Elyss, qui était aussi tendu que moi, sur ces gardes.

— Ça ne répond pas à ma question.

Devant, la fille aux cheveux châtains soupira et dit :

— Pas besoin de s'affoler, personne ne sait que je suis venue ici. Et je n'ai aucune intention de m'en prendre à qui que ce soit.

Elyss eut alors un ton surpris qui se mêla à son agressivité qu'il avait adopté face à la louve.

— Tu es venue ici sans accord d'Hosaï ?

La brune haussa les épaules avec un sourire digne d'un enfant qui était fier de sa bêtise.

— Il faut croire.

Il sembla se détendre un peu, mais son visage gardait un air méfiant qui ne l'avait pas quitté depuis qu'il l'avait aperçue. Quant à moi, j'écartais ma main de ma ceinture, choisissant de ne pas dégainer mon pistolet qui, je le savais, ne me servirait à rien en cette situation.

— Ça serait gentil de nous épargner le suspense et de nous dire à quoi ça rime, Keya.

— Je suis juste venue vous prévenir. Ils sont agités, chez nous, et ils commencent à planifier d'autres choses. Ils ne veulent pas en rester là après ce que la vampiresse a pu leur apprendre.

Je grognais en comprenant la référence à ma séquestration et leurs tortures. Cette simple mention suffisait à me rappeler cette horrible période et j'avais presque l'impression de sentir à nouveau les aiguilles et les couteaux sur ma peau.

— Pourquoi nous le dire ? Tu prends énormément de risque à juste nous informer de ça. Je ne te pensais pas prête à défier l'autorité d'Hosaï.

Elle fronça les sourcils et eu soudain l'air plus grave, répondant avec ardeur :

— J'ai peut-être l'air de suivre ce qu'ils disent sans broncher, mais c'est parce que je n'ai aucun droit de penser le contraire. Pourtant c'est possible d'éprouver du dégout par rapport à ce qu'ils font. Je ne leur ai jamais désobéis parce que c'est ainsi qu'on m'a élevée.

— Alors pourquoi...

— Tu dois être bien placé pour comprendre, Elyss. Tu étais l'un de ceux en qui Hosaï et Enéo avaient placés une grande confiance et pourtant, tu l'as trahie sans ménagement. Je n'aurais jamais pu penser ça de toi, tu me paraissais si fidèle à eux, menant à bien ce qu'ils t'avaient demandé. Et maintenant, pour eux, tu es un traître.