Chapitre 5

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Les jours qui suivirent, mon humeur s'était nettement améliorée, et mes amis s'en étaient bien aperçus. Ethan m'avait dit dès le lendemain que j'avais l'air d'aller mieux et Téah avait répété plusieurs fois que ça lui faisait plaisir de me voir de meilleure humeur. Moi-même je me sentais mieux, et même si aller en cours les jours suivants était tout aussi ennuyant qu'Ethan le disais, je passais du temps avec eux et les horribles pensées qui me tourmentaient ne s'imposaient plus et ne faisait que rester dans un coin de ma tête.

S'il ne restait jamais longtemps, j'avais aussi croisé plusieurs fois Elyss, qui ne faisait généralement que saluer ou demander de rapides nouvelles, ce qui était plutôt inhabituel chez lui. Mais le vendredi qui suivit, alors que je comptais lui demander si quelque chose n'allait pas, ce fut lui qui me retrouva à l'heure du midi pour me demander si je voulais rentrer avec lui, ce que j'avais accepté.

Ainsi, je l'attendais au portail le soir venu, après avoir salué Ethan et Téah qui repartaient ensemble. Elyss arriva peu après, emmitouflé dans son manteau, son écharpe cachant à demi son visage, il la dégagea afin de pouvoir parler tout en créant de petit nuage de vapeur contrastant légèrement avec son visage un peu plus rouge que d'habitude.

— Comment tu vas ?

Ma réponse se fit sans petit nuage, ce que je trouvai sur l'instant dommage, parce que ça me donnait un peu trop l'impression d'être différente. Et pourtant, en ce jour, je me sentais plutôt normale.

— Ça va. Il fait froid, non ?

Il parut étonné de ma réponse, et c'était en soi un peu normal. Il faisait si froid, ce jour-là que même moi je parvenais à la sentir. Visiblement, il y avait des limites à l'adaptation, ce que je ne me serais pas doutée avant puisque je ne sortais jamais. C'était aussi pour cela que je m'étais couverte un peu plus, en partant le matin, j'avais beau aimer ressentir le froid, c'était quand même désagréable. Finalement, Elyss sourit en disant :

— J'imagine que même toi tu ne peux pas résister à des températures si basse. Qu'est-ce que ça te fait de ressembler a des gens normaux ?

— Comme si toi tu étais plus dans la normale que moi.

— Ce n'est pas totalement faux. Allez, tu viens ?

J'acquiesçai et le suivis tandis qu'il remontait un peu son écharpe et mettait les mains dans ses poches. Il ralentit un peu afin que je sois à sa hauteur et nous cheminâmes d'un pas modéré à travers les ruelles. Je remarquai assez vite qu'il ne suivait pas le chemin habituel jusque chez moi, mais un autre itinéraire, qui, même si je l'avais peu emprunté, ne m'étais pas inconnu. Nous arrivâmes bientôt à un cul-de-sac qui n'en était un qu'au premier abord, puisque je savais qu'en avançant un peu, on y trouvait une nouvelle ruelle, bien qu'étroite, qui n'était pas sans issue et qui grimpait un peu.

— Après toi.

Elyss me fit un signe du bras, m'invitant à passer le petit chemin la première. Il n'était long que de six ou sept mètres tout au plus, et débouchait sur l'un de mes endroits préférés dans cette ville.

La terrasse qui surplombait une partie de la ville était encore un peu enneigée à certains endroits que la présence du soleil faisait briller. Je me dirigeai vers la barrière au bord et contemplai le paysage qui m'entourait, des maisons aux immeubles en passant par le lycée, mais aussi par le parc qui m'était lui aussi un peu familier et que j'aimais tout autant que cet endroit. Jusqu'ici, je n'avais jamais croisé quelqu'un d'autre sur cette terrasse, elle avait beau être difficile d'accès si on ne connaissait pas l'endroit, il y avait quand même des maisons aux alentour et il n'aurait pas été étonnant qu'ils y viennent de temps à autre.

Vampire Hunters (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant