Chapitre 39

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La semaine et demi suivante passa rythmée par les cours, qui se terminaient petit à petits, par une ou deux chasses avec Ethan, et par des sorties avec les filles. J'étais à la fois réticente à ce que le temps passe vite, et en même temps j'étais pressée d'enfin en finir avec ces histoires.

Le jour tant redouté, Téah ne cessa de me prévenir que je n'avais pas intérêt à ne pas venir. Et je n'allais pas aller contre elle, ce serait suicidaire. Même si je savais bien qu'elle ne pourrait rien si je décidais finalement de rester à l'appartement. À la limite elle ferait un peu la tête, mais pas beaucoup plus. Mais j'étais quand même décidée à assister à ce bal. Parce que je ne m'étais pas préparée pour rien, que ce soit au niveau physique comme au niveau mental.

Après une dernière recommandation de mon amie, Elyss et moi rentrâmes de notre journée à l'école, plus tôt qu'à l'habituelle. Les cours s'étaient arrêtés plus tôt ce jour, puisque nous étions en fin d'année et que le personnel savait pertinemment que ça ne servait à rien de nous garder plus en connaissant l'état d'excitation des élèves.

À peine rentrée, je me fis harcelée par Iléa, qui insista, comme les jours précédents, pour me préparer. Comme si j'allais pouvoir le faire sans son aide. Elle me laissa un peu de temps pour me poser, et encore heureux puisque la salle ne nous était ouverte que quatre heures plus tard. Hors de question que je passe quarante ans pour enfiler une simple robe, même si je prévoyais au moins une bonne heure à me décider de le faire.

Finalement, ça ne me pris qu'une demi-heure, grâce à l'insistance de mon amie, visiblement désespérée de mon comportement. Avec cet habit du diable, j'enfilai un fin gilet noir ouvert, bien que j'eusse préféré qu'il soit fermé, et des chaussures plates de la même couleur. La robe en elle-même était rouge et descendais jusqu'aux cuisses, laissant le reste de mes jambes à nu. Mais après l'épreuve du maillot de bain, je me sentais presque à l'aise. Par contre, elle était assez serrée à la taille et je n'étais pas sûre d'apprécier ce point, même si je le savais en l'achetant.

À nouveau, je me rassurai en me disant que ça n'était que pour une soirée, et qu'après ça je pourrais l'ensevelir au fond de mon placard chez mon père. Iléa me tournait autour, ajustant ce qu'il fallait ajuster, c'est-à-dire pas grand-chose. Elle n'arrêtait pas de lancer des compliments par ci par là, et quand elle s'arrêta face à moi pour me regarder de haut en bas, elle eut un grand sourire et lâcha :

— Tu es parfaite !

Je grommelai à demi-voix, peu convaincue :

— Permet-moi d'en douter.

— Non, je ne te le permets pas. Interdiction de douter.

Je n'allais pas me gêner. Iléa passa ensuite cinq bonnes minutes à se demander si elle devait essayer d'ajouter du maquillage ou non, et renonça finalement. De toute manière j'aurais refusé, je ne m'étais jamais maquillée et je ne comptais pas commencer un jour. Puis vint la question des cheveux. Actuellement, ils étaient détachés, comme à leur habitude, mais Iléa proposa de changer un peu. Je refusais d'abord, je n'aimais pas les avoir attachés et ça n'était pas une nouveauté. Mais à force de persuasion et d'arguments, Iléa gagna cette manche, et me trouva une coiffure simple qui évitait à mes cheveux de me gêner tout en faisant en sorte que je puisse les sentir dans mon dos.

Une fois ça de fait, elle m'observa à nouveau et parut très satisfaite de son œuvre. Mon visage devait traduire ma gêne ainsi que l'absence de motivation, puisqu'elle s'approcha de moi pour me prendre la main. Elle me parla ensuite avec une douceur qui cachait son excitation :

— Je le répète, tu es parfaite. Tu n'as aucune raison de te préoccuper de ton apparence, profite simplement de ce que peut t'apporter la soirée. Tu ne regretteras pas d'y aller, j'en suis convaincue. Promets-moi d'essayer, tu veux bien ?

Vampire Hunters (Tome 2)Where stories live. Discover now