Chapitre 45

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Attendre, toujours attendre. En acceptant de rester ici, j'avais bien évidement conscience que je passerais beaucoup de temps à attendre, mais ça restait insupportable et frustrant. Quoiqu'à la réflexion, je ne saurais trop dire si j'aurais préféré cette attente à la suite.

Il s'était passé un temps indéfiniment long depuis qu'Alky avait annoncé le début d'une bataille dont je ne connaissais pas encore les conséquences. J'étais à la fois inquiète pour les autres, mais j'avais aussi peur de savoir comment ça se passait de leur côté. Je ne sus dire s'il y avait eu vingt minutes ou trois quarts d'heure depuis, mais cela bougea soudain de notre côté.

Le loup rayé se redressa d'un seul coup, tête haute et poil hérissé, plus du tout si nonchalant qu'à son habitude. Les deux chasseurs comprirent tout de suite qu'il se passait quelque chose tandis que Mary se mettait plus en arrière, prête à se défendre s'il le fallait. Pour ma part, je me tournai aussi vers le couloir, m'avançant un peu et dégainant une de mes armes, retirant la sécurité et demandant à Alky :

— Que ce passe-t-il ?

"On a de la visite, et pas qu'un peu. "

Il ne faisait que confirmer ce que j'avais deviné, mais je préférais quand même m'en assurer auprès de lui.

Le silence fut pesant l'espace d'un instant. Après ça, le bruit, caractéristique et que je commençais à connaître si bien, des griffes sur le sol. Je n'aurais su dire combien ils étaient, mais pas moins de deux, ou trois, c'était certain. Après le son, ce fut au tour de l'image de nous parvenir. Enfin, pour le peu de temps que nous eûmes le temps de le voir.

Tout ce que j'aperçu, ce fut des masses de fourrure se précipiter vers nous avant que je ne me faire renverser par l'une d'elle. Elle n'y était pas allée de patte morte et n'ayant pas eu le temps d'esquiver, j'atterris violement sur le dos, le choc m'arrachant un hoquet de douleur. Ne pouvant m'y attarder, je posais par réflexe ma main sous la gorge de l'animal brun-gris qui me dominait, les pattes lourdement posées sur mon ventre. Cela m'évita les coups de dents du loup, qui semblait néanmoins ne pas forcer sur ma faible défense pour tenter de me mordre. Mon deuxième bras étant encore assez libre, j'essayai de me débrouiller pour poser le canon de mon arme sur le poitrail de l'animal.

Cependant, je n'eus pas à tirer, le poids du loup se retirant soudainement, son corps basculant de côté avec un cri de surprise. Libérée de son emprise, je me redressai vivement, non sans ressentir une petite douleur dans le haut du dos, pour voir ce qu'il en était. Je découvris, mi-stupéfaite, mi-soulagée, une louve brune que je reconnus sans problème, en train de batailler avec son congénère. Ce dernier était presque plus surpris que moi, mais aussi très en colère contre sa camarade qui venait visiblement de se retourner contre lui sans qu'il ne s'y attende.

Considérant que Keya pouvait tenir contre son adversaire, je m'enquis des autres. Les deux chasseurs étaient tous les deux aux prises d'un loup gris foncé assez imposant. Malgré cela, ils semblaient savoir se débrouiller, l'un arborant un énorme poignard pour le moins impressionnant, quand l'autre possédait une arme à feu un peu plus grosse que les miennes ou y était attaché une lame. Quant à Alky, il combattait un autre animal brun clair, l'empêchant de s'en prendre à Mary. Quand l'adversaire de mon ami tenta de me reverser en lui mordant la patte pour le déséquilibrer, je n'hésitai pas et lui tirai sur son propre membre. Il eut un jappement de douleur pendant lequel le sang gicla un peu, et il lâcha Alky, qui pût reprendre un certain avantage.

J'entendis soudainement sa voix dans ma tête, aussi essoufflée que s'il avait réellement parlé, d'autant plus qu'il se battait toujours.

"Ton amie la louve me presse de te dire qu'Aya est passée pendant qu'on était occupés à être attaqués !"

Vampire Hunters (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant