Chapitre 41

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Une fois le matelas d'Iléa installé dans ma chambre, et nous même préparées pour nous coucher, il me sembla que les filles ne soient visiblement pas prêtes à dormir. C'était habituel, et dans un sens j'aimais bien les entendre discuter sans forcément participer. C'était fou de voir combien elles s'entendaient sans avoir grand-chose en commun quand elles s'étaient rencontrées. Leur joie de vivre les avaient rapprochées, et elles avaient des avis semblables sur beaucoup de choses, ça avait dû jouer pas mal.

Ce soir, cependant, je n'écoutais qu'à demi ce qu'elles disaient, beaucoup trop occupée à me demander intérieurement comment faire pour aborder le sujet qui m'occupait l'esprit. Toutes les trois assises dans mon grand lit, elles parlaient comme à leur habitude pendant que je restais silencieuse, les jambes repliées contre moi. Je fus si absorbée dans mes réflexions que je remarquai à peine quand mes deux amies se turent. Jusqu'à ce que j'entende Téah m'appeler :

— Lana ? Ça va ?

Je hochai la tête et je recentrai mon esprit sur l'instant présent, et plus sur mes pensées, pour répondre.

— Oui, pourquoi ?

— Tu as l'air ailleurs. Tu n'es jamais très bavarde mais tu as toujours eu le réflexe d'acquiescer, même sans écouter. Là, tu es carrément absente.

Iléa approuva d'un hochement de tête, et devant leurs regards interrogateurs, je ne pus plus vraiment me taire.

— C'est juste... Qu'il y a quelque chose qui me tracasse, et je n'arrive pas à m'en débarrasser.

Iléa laissa échapper un sourire amusé avant de répondre comme si c'était une évidence :

— Je serais prête à parier que ça à un rapport et avec le bal, et avec Elyss.

Après deux secondes le temps d'assimiler, Téah approuva vivement en disant que ça ne pouvait être que ça. Quant à moi, je me demandai si c'était aussi visible que ça, ou si, parce qu'elles étaient mes amies, elles s'en rendaient compte facilement.

Dans tous les cas, leur attitude me rassura un peu, et après une grande hésitation, mais poussée par leur regard, je finis par leur raconter ce qu'il s'était passé. Sans entrer dans les détails, je me montrai au final plus assurée devant elle au fur et à mesure que je parlais, alors que ça tourbillonnait toujours dans ma tête. Pour finir, je dis :

— Ethan m'a conseillé d'aller lui parler, mais je ne saurais pas quoi lui dire. J'ai l'impression que je n'arrive même plus à rester moi-même devant lui avec tout ça en tête.

Resserrant un peu plus mes jambes contre moi dans une position qui m'avait toujours été rassurante, je posai ma tête entre mes deux bras croisés sur mes genoux. Je fixais Téah et Iléa du regard, lesquelles en échangèrent un entre elle. Elles semblèrent se mettre ainsi d'accord, et la première à prendre la parole fut Iléa.

— Bon, j'imagine qu'on ne peut plus te laisser te débrouiller seule.

— Comment ça ?

— Même si on en avait toujours très envie, avec Téah on s'est promises de ne pas en discuter concrètement avec toi avant que tu ne sois... Prête, disons.

Téah renchérit ensuite :

— On en a décidé après qu'on ait essayé de t'en parler une première fois, au début de l'année. Le problème c'est que tu refusais d'entendre autant les sentiments d'Elyss que les tiens.

— Et visiblement, maintenant ça t'affecte beaucoup plus, et il serait temps qu'on te secoue un petit peu.

Leurs voix laissaient transparaître un grand sérieux alors même que leur visage traduisait d'un engouement qu'elles peinaient à contenir. Pour ma part, je leur demandai de ralentir et de bien vouloir traduire ce qu'elles racontaient de sorte à ce que je n'ai pas à déchiffrer toutes leurs paroles. La louve lâcha :

Vampire Hunters (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant