Chapitre 14

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— Est-ce que je rêve ?

— Quoi ?

Son regard était en fait tourné vers Mary, adossée à sa voiture, et que j'aurais pensée déjà partie. Je lui expliquai donc :

— Elle fait partie du Bureau, Mary a juste voulu me raccompagner après le travail.

Il me regarda cinq secondes avant de reposer les yeux sur la femme qui n'avait, elle, pas bougé et qui nous observait juste. Je sentais bien que quelque chose m'échappait, et cela se confirma quand mon père lança :

— Qu'est-ce que tu fais là ?

Celle-ci répondit d'un geste de salutation de la main en répondant :

— Je crois qu'elle t'a déjà donné la réponse, non ? J'ai juste raccompagné ta fille.

Muette de stupéfaction, je passais mon regard de l'un à l'autre. Ils se connaissaient visiblement, et bien assez pour se parler comme ils le faisaient. A côté de moi, mon père souffla en disant :

— J'imagine que si tu es restée, ce n'est pas pour rien. Rentre donc.

Mary sembla hésiter, mais au final elle nous rejoignit et nous passa devant. Je la guidai jusqu'au salon, alors que j'étais un peu ailleurs, et je m'assis dans le canapé. Mon père, que je sentis un peu tendu, s'installa à mon côté pendant que notre invitée resta debout face à nous. Elle jetait autour d'elle des regards que je pouvais qualifier sans trop de doute de mal à l'aise. Moi-même je l'étais, et je ne savais ni quoi faire, ni quoi dire. Une tension régnait dans la pièce, et je m'y sentais étrangère, tant que j'aurais voulu y échapper. Mais étrangement, ma curiosité prenait le dessus, malgré le malaise, ce qui expliquait pourquoi je ne n'étais toujours pas monté dans ma chambre pour échapper à cette ambiance pesante.

— Ça va ?

Cette question de mon père m'était adressée, et je lui répondis par la positive, il n'y avait pas de raison que ça n'aille pas. Ou peut-être bien que si, au vu de comment ils se dévisageaient. Comme ils n'étaient apparemment pas décidés à lâcher un mot, je dis alors tout doucement :

— On peut m'expliquer ?

Tous deux tournèrent les yeux vers moi, et j'eu envie de rentrer six pieds sous terre tant je me sentais ignorante par rapport à la situation. J'avais l'habitude de manquer des choses que mes amis évoquaient, mais là c'était encore une autre histoire. C'était l'impression de ne pas savoir quelque chose que j'aurais pourtant dû connaître.

Ce fut Mary qui prit la parole en première, en s'adressant à mon père :

— Je suis venue parce que j'aurais tort de ne rien dire encore longtemps. Mais je préfère que ce soit toi qui le lui dises.

— Me dire quoi ?

Pendant que ma tête chauffait tant j'essayais de deviner de quoi il retournait, mon père avait prit un air de réflexion très sérieuse. Il fallut attendre deux bonnes minutes de silence avant qu'il ne lâche :

— J'imagine que c'est la meilleure solution. Lana, ma grande ?

Il posa sa main sur mon épaule et continua après avoir pris une inspiration, me regardant fixement :

— Tu voudrais bien ne pas t'affoler ? Pour être honnête, je ne sais vraiment pas comment ma fille que tu es maintenant va bien pouvoir réagir. Enfin, celle que tu étais avant non plus, à vrai dire.

Impatiente qu'on me dise enfin de quoi il retourne, et inquiète de ce qu'ils allaient me dire, puisque j'avais du mal à visualiser ce que ça pouvait être, je dis :

Vampire Hunters (Tome 2)Where stories live. Discover now