Vampire Hunters (Tome 2)

Chapitre 26

À l'image des semaines passées, ce départ fut des plus animés. Nombreux, nous n'aurions pu rentrer tous dans une voiture, et il n'avait pas été question de voyager avec deux véhicules. Moi peu m'importait, mais c'était pour cela que les filles avaient pensé à un autre moyen de transport, que je n'étais pas sûre d'apprécier. Au final, je n'avais pas vraiment eu le choix de toutes manières. Ce fut donc avec une organisation relative et en compagnie des quatre loups que j'arrivai à la gare, chacun de nous trainant notre valise, plus grosse pour certaines que pour d'autres.

De l'extérieur, le bâtiment faisait assez vieux, et était de manière générale fait de pierre, ce qui lui donnait un aspect grisâtre pas très esthétique à mon goût. Rien qu'au dehors, il y avait pas mal de monde, et je n'osais penser à l'intérieur, qui fut aussi peuplé que je ne l'avais pensé. Heureusement, j'avais Iléa à côté de moi, qui parlait pour compenser sa hâte, mais je n'aurais su répéter ce qu'elle disait, pas très à l'écoute. J'étais surtout un peu trop occupée à couvrir du regard l'intérieur de la gare, qui n'avait pas grand-chose à voir avec sa façade.

Si le plafond et une bonne partie des murs étaient toujours faits de pierre, la grande salle était en majorité composée d'acier. Les filles m'avaient déjà décrit l'endroit, mais ça n'égalait en rien le fait de voir tout ça en vrai. Le plus impressionnant était quand même le haut plafond dominant toute la salle, qui était déjà immense. Alors même que tout cet espace donnait lieu à des échos pour n'importe quel bruit, et il y en avait pas mal à cause du monde, je sursautai en entendant un sifflement. Iléa m'expliqua en riant qu'il s'agissait seulement de l'annonce d'un départ de train, et elle m'indiqua du doigt l'un d'entre eux.

Moi qui n'avais presque que l'habitude des voitures qu'on trouvait en ville, et parfois de quelques camions, ce grand véhicule me parut énorme. Celui qu'Iléa avait désigné émit un bruit sourd avant de se mettre en marche donc un boucan pas possible.

— C'est bruyant.

— Ça me sera moins une fois à l'intérieur, ne t'en fait pas.

Alors que le train s'en allait, on pouvait en voir plusieurs autres arrêtés sur d'autres quais, tout aussi gros, bien que silencieux pour le moment. Alors que je continuais à observer les grosses machines sur rail, j'entendis Iléa lâcher :

— Le nôtre doit partir d'ici un quart d'heure, ça serait bien que les autres se bougent un peu.

Les autres étant Ethan, Téah et Mya, censés arriver en même temps que nous. Derrière mon amie et moi, Elyss parlait avec Ephyr et Alky, pas le moins du monde impressionnés par l'endroit étant donné qu'ils étaient venus par là. Mais à bien y regarder, il n'y avait vraiment que moi qui ne cessait de regarder partout autour. Bientôt, Ethan et les filles ne tardèrent plus à nous rejoindre, ces deux dernières ayant l'air aussi enjouées, sinon plus, qu'elles ne l'avaient été ces derniers jours. À voir la tête d'Ethan, il était visiblement exaspéré, mais pas mécontent, il fit même l'effort de saluer les loups.

Quand nous fumes sûrs de ne rien avoir oublié, nous commençâmes à nous diriger vers notre train. Impressionnant de l'extérieur, il le faisait moins une fois dedans. Je trouvais que c'était un peu trop étriqué et j'espérais que cette impression changerait par la suite. Il fallut ensuite décider de qui allait ou sachant qu'on devait plus ou moins se diviser en deux, ce qui ne fut pas chose facile. Au final, Ethan s'installa en compagnie des trois filles, lequel avait préféré cette configuration qu'être à ma place, alors que je me retrouvais au milieu d'Elyss et des deux montagnards.

Sachant qu'on était partis pour un peu moins de quatre heures de trajet, j'en vins à me demander ce que je pouvais bien faire durant tout ce temps. L'avantage du train, c'était qu'on avait de petites tables, et que j'avais apporté de quoi pouvoir un peu dessiner. Le désavantage du train, c'était qu'Elyss était assis à côté de moi. Alors qu'en face Ephyr s'était déjà endormi dix minutes après le départ, et qu'Alky restait silencieux, presque pensif, Elyss me demanda s'il pouvait s'occuper avec moi. Comme sa sœur, les talents artistiques d'Elyss étaient assez pitoyables, j'en venais presque à trouver les miens mieux qu'ils ne le fussent habituellement. Et même s'il avouait être mauvais, il était pourtant fier de ce qu'il avait fait, quoi que ça puisse être.