SOONHOON (SVT) - Âmes sœurs (TOME 1)

Dernier chapitre

C'était le grand jour. Le reste de la semaine avait filé devant moi sans que je m'en aperçoive. Mentalement parlant, je n'étais pas prêt. Ma peur de me produire devant autant de personnes que je ne connais pas ne m'avait pas quitté. Ma composition était terminée et je l'avais répété devant Tona et Jun. Ils m'avaient dit que c'était parfait et que même si ça ne plaisait pas aux juges, eux reconnaissaient la valeur de mon travail. Je les en remerciais. Je n'avais joué devant personne d'autre, souhaitant conserver un minimum de surprise. Mon père et ma belle-mère seraient présent et, même si ce n'était pas le week-end que je devais passer chez eux, ils seraient quand même venus pour me voir jouer. Et puis, ils n'avaient pas encore rencontrés Soonyoung.

–Alors, alors ? impatient ? me demanda Seokmin, excité comme une puce.

–Je dirais plutôt qu'il est stressé, commenta Hansol, notant mon air pincé et mon teint blême.

–Dire que je suis stressé est un euphémisme, répondis-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu.

–En effet, tu es stressé, tu utilises des mots compliqués, renchérit Seungkwan.

–Tais toi, ne l'énerve pas en plus, le gronda Mingyu. S'il a envie d'utiliser des figures de style à tout bout de champ, laisse-le faire !

–Mais...déjà qu'il est super doué en étude de texte, on va finir par se faire complètement laminer !

–Tu te fais déjà complètement laminer !

–C'est pas vrai !

Les quelques pitreries de mes amis me détendirent légèrement. Mais j'avais toujours l'air à deux doigts d'exploser. Inconsciemment, mon regard n'arrêtait pas de dériver vers la porte de ma chambre. Soonyoung n'était pas là, il était allé prêter main forte à une connaissance de ses parents pour un déménagement. Il m'avait cependant promis d'être à l'heure pour ma prestation. Et j'espérais vraiment qu'il y arrive.

–Les enfants ?! appela ma mère du rez-de-chaussée. Il est temps d'y aller !!

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A moitié engoncé dans mon costume, je jouais avec le tissu de ma manche, essayant de faire passer le trop plein de stress. L'ambiance de la salle où attendait ceux qui n'étaient pas encore passé était lourde, pesante. Les quelques participants qui avaient amené leur violon personnel ne cessaient de passer un chiffon sur le bois déjà luisant dans un geste répété et nerveux. Des sueurs froides passaient entre nos omoplates quand nous entendions un morceau parfaitement bien exécuté et une bouffée d'angoisse nous prenait quand l'employée qui nous amenait jusqu'à la scène apparaissait dans la pièce. L'ordre de passage n'avait pas été donné aux participants, nous ne savions pas quand notre tour arriverait. Ainsi, chaque apparition de la dame nous faisait tous pâlir d'appréhension.

Pour ma part, je n'arrêtai pas d'essuyer mes paumes sur mon pantalon. J'avais toujours eu du mal à jouer avec les mains moites et cela s'ajoutait à mes craintes.

C'était clairement trop dur pour moi. Je n'allais pas assumer, j'allais partir en courant pour me réfugier dans un endroit calme où il n'y aurait personne. Où je n'aurais pas à paraître devant tous ses gens. Et j'avais beau essayer de m'évader dans mes pensées, de réfléchir à autre chose, la réalité revenait toujours vers moi. Chaque morceau, chaque applaudissement, chaque appel, chaque nouvelle personne sortant de la salle me rappelait ce que je faisais là et que c'était peut-être bientôt mon tour.

Et puis, je me suis rappelé. D'un des conseils de Tona, d'une de ces phrases si simple, si évidente. « Pense à Soonyoung. Cherche le lien qu'il y a entre vous et connecte-toi-s' y. » C'était ce que je devais faire. Je fermai les yeux, instinctivement, laissant mon esprit partir. Mes pensées se concentrèrent sur un seul et même sujet : Kwon Soonyoung. Tous les moments passés avec lui, de notre rencontre à ce midi me revinrent en mémoire. Une étrange sensation apparut alors dans mon corps, une douce chaleur prenait possession de mon être et se propageait dans ma chair jusqu'à mon cœur. J'eus l'impression d'entendre la voix de mon âme sœur m'appeler et me dire sur un ton doux que tout allait bien se passer. Un léger sourire prit place sur mes lèvres et j'ouvris les yeux au moment où la porte s'ouvrit sur la fameuse employée.