Chapitre 20

1.2K 122 116
                                    

–J'ai entendu ce que vous avez dit Tona et toi, dans la salle de danse.

Je tournai la tête vers lui afin de pouvoir le regarder. Il était en train de fixer le plafond, le regard dans le vague. On était rentré à la maison et on était à présent couchés. Nous n'avions pas reparlé de son acte, étant encore trop gênés.

 Il avait déposé un baiser sur ma joue, presque sur mes lèvres. Et je ne savais pas pourquoi. 

Est-ce qu'il était en train de tomber amoureux de moi ? Pour ma part, même si je commençais à l'apprécier de plus en plus, ce n'était pas encore le cas.

–Ah...

–Oui. Ça m'a soulagé de savoir que tu pouvais aussi ressentir de la jalousie. Ça prouve que, malgré tout, tu tiens quand même un peu à moi, continua-t-il en tournant la tête dans ma direction.

–Bien sûr que je tiens à toi.

–Comme un ami.

Le ton de sa voix eut l'effet d'un poignard qui se plantait dans mon cœur. Il n'était pas sec ou froid mais il trahissait sa douleur. Et ça me faisait mal aussi.

–Je suis désolé Soonyoung...

–Tu n'as pas à t'excuser. Tu as déjà beaucoup souffert à cause de moi et on sait tous les deux qu'on se fera encore souffrir. Et puis, si j'ai bien compris ce que tu as dit à Tona, tu détestes aussi le système des âmes sœurs.

–Oui. Tu vois, mes parents sont tombés amoureux à l'université et se sont mariés alors qu'ils n'étaient pas âme sœurs. Après ma naissance, mon père a croisé le chemin de la sienne et a dû divorcer avec ma mère. Elle en a beaucoup souffert car elle l'aimait toujours. Et puis, il y a aussi Mingyu et Wonwoo. Leurs parents ne voulaient pas accepter que l'âme sœur de leur fils soit un homme. Ils se sont retrouvés à la rue à 16 ans.

–Je vois...moi, il n'y a rien de tout ça. Je n'aime juste pas le fait de devoir dépendre de quelqu'un. J'aime me sentir libre.

–Je suis vraiment désolé, soufflai-je

–Arrête de t'excuser, me gronda-t-il gentiment. Ce n'est pas de ta faute.

–Je te promets qu'un jour, je pourrais répondre à tes sentiments.

–Je sais. Mais ne te force pas ou quoi en attendant. Je peux me montrer patient quand je le veux.

–Merci Soonyoung.

Malgré la pénombre de la pièce, je pus voir le petit sourire qui prit place sur ses lèvres. Il ouvrit ses bras dans ma direction et j'allai l'enlacer. On avait bien compris que dormir était compliqué pour nous si on était trop loin l'un de l'autre. Mais, allongés l'un contre l'autre ainsi, mélangeant notre odeur et notre chaleur corporelle, on pouvait se laisser aller et sombrer dans le sommeil.

_

Aujourd'hui, Soonyoung avait décidé de me présenter son fameux correspondant chinois. Il avait donné rendez-vous à ce dernier dans notre parc. J'emploi « notre » car ce lieu est symbolique : c'est là que tout a commencé.

–Il parle plutôt bien coréen malgré quelques hésitations donc c'est facile pour communiquer avec lui. Après, son accent est assez prononcé mais ça le rend adorable, me raconta mon âme sœur sur le chemin.

Il ne tarissait pas d'éloges sur son ami et ça me fit sourire malgré moi. Dès qu'il parle de quelque chose qui le passionne, Soonyoung a une multitudes d'étoiles dans les yeux et il ne peut s'empêcher de faire de grands gestes ou de gesticuler sans cesse. Et pour moi, c'est ça que je trouve adorable.

L'entrée du parc apparut dans notre champ de vision ainsi qu'une silhouette fine et élancée adossée contre un mur juste à côté.

–Minghao ! appela Soonyoung en faisant des grands gestes avec ses bras.

La personne appelée leva la tête vers nous et un léger sourire apparut sur ses lèvres avant qu'il ne commence à avancer vers nous.

–Comment vas-tu ? lui demanda mon âme sœur en lui tapant dans la main.

–Ça va et toi ? répondit-il avec un fort accent chinois qui rendait sa voix charmante.

–Ça va, ça va. Je te présente Jihoon, mon âme sœur.

–Bonjour, me salua le natif de Chine en s'inclinant légèrement vers moi.

–Bonjour, répondis-je en faisant de même.

–Tu m'as vraiment manqué espèce de petit cornichon ! s'exclama Soonyoung en passant un bras autour des épaules de Minghao. Il y a un truc que je ne t'ai pas dit à son sujet Jihoon, c'est qu'il danse merveilleusement bien !

–Ah bon ? dis-je simplement, intéressé par cette nouvelle.

–Ouais. Je voulais l'emmener au club avec moi mais il ne voulait pas.

–Je ne suis pas assez bon pour ça, expliqua Minghao.

–Mais oui c'est ça et moi je suis la reine d'Angleterre. C'est un B-boy. Et il ne sait pas faire que ça. Je rêverais de travailler avec lui en danse mais il dit qu'il ne mérite pas ça.

–C'est vrai !

–Ah la la, que de modestie !

Ils se chamaillèrent encore quelques instants. Je trouvais leur complicité et leur relation en général très drôle. La barrière de la langue ne semblait pas être un obstacle entre eux. Même si Minghao ne comprenait pas, les gestes et les expressions simples de Soonyoung leur suffisaient pour communiquer correctement sans quiproquo. Plus je le voyais, plus je me disais que mon âme sœur avait un grand nombre de qualités. C'était un très bon ami et il semblait vraiment bien s'entendre avec tout le monde. Je me demandais vraiment pourquoi n'avait-il pas d'amis dans son ancien lycée.

Quelques minutes plus tard, nous étions assis sur un banc du parc public. J'avais expliqué à Minghao la situation de Jun et il avait accepté de nous accompagner pour aller le voir, à mon plus grand bonheur.

–Si je peux rendre service en parlant mandarin avec un compatriote qui va mal, avait-il dit. Ça fait longtemps que je n'ai pas vraiment parlé mandarin, je suis en Corée du Sud depuis 3 mois maintenant. Je viens avec plaisir.  

  

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
SOONHOON (SVT) - Âmes sœurs (TOME 1)Where stories live. Discover now