SOONHOON (SVT) - Âmes sœurs (TOME 1)

Chapitre 14

N'ayant plus faim, je débarrassai mon plateau pour me rendre dans la salle de musique après avoir dit à mes amis où j'allais. Seungkwan et Seokmin tinrent à venir avec moi et je les laissais faire, me rendant compte que rester seul dans mon état n'était peut-être pas la bonne solution.

Mon professeur de musique, connaissant ma passion pour son art, me laissait venir jouer du piano, de la guitare ou de la batterie quand j'avais un moment de libre. C'est pour ça que j'avais un double des clés de sa salle et que je l'utilisais au moment présent.

Mes doigts se posèrent sur les touches du piano, sans appuyer, les effleurant simplement. Je pris une grande inspiration et commençai à jouer la première mélodie qui me venait en tête: celle sur laquelle Soonyoung dansait dans le parc.

A ce souvenir, mes larmes auparavant calmées, réapparurent et c'est secoué de sanglots que je jouais le morceau, accompagné de mes deux amis qui chantaient, connaissant la chanson et ses paroles.

Pourquoi est-ce que je pleurais? Pourquoi la perspective que Soonyoung ne soit pas mon âme sœur me rendait aussi triste? Moi qui, au départ, ne voulait pas être victime de ce système? Pourquoi est-ce que, maintenant, j'espérais qu'il le soit vraiment?

Mes pensées n'étaient pas clairs dans ma tête, j'avais l'impression d'être empêtré dans une sorte de brouillard. Je finis cependant tant bien que mal le morceau avant de dire à l'intention de Seokmin et de Seungwan:

-Je ne me sens vraiment pas bien...

J'entendis quelques voix lointaines, ressemblant étrangement à celles des deux personnes présentes avec moi dans la pièce avant que je ne bascule vers l'arrière, telle une poupée de chiffon, n'ayant plus aucune force.

Les taches noires devant mes yeux ainsi que la situation me rappelait la crise que j'avais faite l'avant-veille. Ça recommençait. J'avais la même sensation, celle de ne plus avoir l'impression de respirer, j'avais la même douleur, celle qui me comprimait le cœur et j'avais cette envie. Cette envie que je n'arrivais pas à comprendre la dernière fois: celle d'être dans ses bras ou de mourir si je ne pouvais pas être auprès de lui.

Très vite, tout ne fut que brouillard dans ma tête et je m'évanouis.

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Encore un plafond blanc. Mais pas de bip bip réguliers ni de masque à oxygène. Juste un plafond blanc. Je supposais donc que je n'étais pas à l'hôpital.

Je tournai lentement ma tête sur le côté pour tomber sur une tête grise posée sur deux bras croisés, appuyés sur le matelas à côté de moi. Je reconnus immédiatement qui c'était: Kwon Soonyoung, ma prétendue âme sœur.

Je me rappelai alors de ma crise et j'associai toutes mes émotions à celle que j'avais déjà faite. Se rendre compte d'un coup ce qui s'est passé et ne pas savoir combien de temps s'est écoulé. En revanche, je ne me sentais pas perdu. Au contraire, je me sentais plutôt bien.

Je jetai un regard à la pièce où je me tenais et reconnus ma chambre. Mon réveil affichait 18:32. La journée de cours était donc finie même si je ne l'avais pas terminée.

Je me mis en position assise sur mon lit, regardant Soonyoung assis sur un pouf, les bras et la tête sur mon lit. Ma main fut immédiatement attirée par lui et se posa sur sa chevelure grise que je commençai à caresser.

Je le vis ouvrir doucement les paupières, se réveillant. Il mit quelques secondes à émerger avant qu'il ne s'écrie:

-Jihoon! Ça va? On s'est tous beaucoup inquiétés pour toi! Qu'est-ce qui s'est passé? Tes amis n'ont pas voulu me dire pourquoi tu étais dans cet état! J'ai une sorte d'impression, comme si tu pleurais, c'est vrai? Je suis désolé si c'est à cause de moi!!

Sa mine inquiète me fit doucement sourire. Il se souciait de moi, de mon état, et ça me faisait plaisir. Je me mis en position assise tout en continuant à lui caresser les cheveux, comme pour lui assurer que ça allait.

-Je vais mieux, ne t'inquiète pas, le rassurai-je.

-Que s'est-il passé? me demanda-t-il.

Je me mordis la lèvre inférieure en détournant mon regard du sien et en enlevant ma main de sa douce chevelure. Devrais-je le lui dire? Ça risque de lui faire du mal, j'ai l'impression de devoir l'interdire d'avoir des amis...c'est cruel. Mais il faut que j'établisse une relation de confiance avec lui. Et pour cela, il faut que je lui dise ce que j'ai sur le cœur.

-En fait...je me sentais mal parce que j'étais un peu jaloux car tu restais avec les personnes de la classe qui me déteste...et ça m'énervait...Après, j'ai pleuré parce qu'avec les gars, on a émis l'hypothèse que, comme ça n'avait pas l'air de te toucher, tu devais t'en moquer, que ça ne te touchait pas alors que moi...Bref, je suis allé en salle de musique avec Seungkwan et Seokmin et c'est là que j'ai fait une crise. Voilà.

Je ne l'avais pas regardé une seule fois pendant toute ma mini-tirade. Est-ce que j'ai bien fait de me confier? Je ne voulais pas le blesser ou lui faire croire que je ne voulais pas qu'il fréquente des personnes...populaires, disons. Je me sentais mal vis à vis de lui.

Il posa sa main sur ma joue pour que je tourne ma tête et que je le regarde dans les yeux, ce que je fis. Il me regardait avec un air désolé en me disant:

-Je suis désolé pour ça...En fait, je ne voulais pas rester avec tes amis et toi parce que je ne voulais pas être trop collant et t'accaparer jusqu'à tes amis...Je ne me rendais pas compte que ça te faisait tant de mal...J'ai vraiment l'impression que depuis le début, tu souffres, et ce, par ma faute...J'en suis vraiment désolé.

-Soonyoung...

Sa main glissa de ma joue et j'eus envie de pleurer en entendant les sanglots dans sa voix.

-Je pense...peut-être que ça serait mieux si je te laissais. Enfin...si ma présence à tes côtés te fait autant de mal...je pense qu'il faudrait que je rentre chez moi et que je te laisse faire ta vie...Peut-être que tu souffriras moins comme ça. Sans moi. Après tout, je me suis incrusté dans ta vie, dans ta maison, dans ton lycée comme ça, alors que tu ne savais rien de moi. Je suis vraiment désolé pour tout le mal que je t'ai causé. Ça ne se reproduira plus.