SOONHOON (SVT) - Âmes sœurs (TOME 1)

Chapitre 8

Ma mère sortit alors que j'avais envie de lui demander de rester. Je ne voulais pas l'affronter seul. Affronter les sensations que j'allais ressentir en le revoyant. 

Et même, ce n'est pas forcément parce que c'est lui. Je n'ai jamais été quelqu'un de très sociable, c'est souvent les autres qui vont vers ma personne, rarement moi. Ce n'est arrivé que pour Wonwoo. En même temps, il est aussi sociable que moi, donc...

L'infirmière dit quelque chose en direction de la porte que je n'entendis pas et elle sortit de la chambre, avant de le faire entrer. 

Je sentis d'un coup les battements de mon cœur s'accélérer et mes joues commencèrent à chauffer. Heureusement que je n'avais plus la machine à fréquence cardiaque sinon elle serait en train de biper à une vitesse folle.

Il était là. Il n'avait pas changé depuis la dernière fois à par peut-être la présence de légères cernes. Mais il était toujours aussi beau.

Nos regards s'étaient croisés dès qu'il avait franchi le seuil de cette chambre et ne s'étaient pas décrochés.

Il s'avançait vers mon lit, et donc vers moi, d'un pas plutôt hésitant. J'en profitai pour le détailler: il portait un uniforme scolaire, la veste ouverte, sa chemise et sa cravate bien mises et il avait des Converses aux pieds. Je remarquais alors qu'il n'avait pas de sac de cours. 

Cette fois-ci, la lumière était suffisante pour que je puisse observer correctement les traits de son visage. Il avait des cheveux teints en gris, ce qu'on appelle des "bonnes joues" sans qu'elles ne soient bouffis, une bouche bien dessinée, un nez droit et un teint uniforme. Cependant, la chose qui me plaisait le plus sur son visage était ses yeux. Je trouvais leurs formes magnifiques. 

Il avait une expression mélangeant curiosité et stress. Ça me rassurait un peu de savoir que je n'étais pas le seul à être angoissé. 

Une fois qu'il fut à côté de moi, il s'éclaircit rapidement la gorge avant de me dire:

-Euh...salut, ça va?

OMG, sa voix...c'est fou comme elle m'avait manqué alors que je ne l'avais entendu qu'une seule fois...

-Oui, oui et toi? Répondis-je.

-Oh moi, ça va, ce n'est pas moi qui est dans un lit d'hôpital, plaisanta-t-il.

Le sourire qu'il fit à la fin de sa phrase fit battre mon cœur encore plus vite et je suis presque sûr que mon visage devait être rouge tomate.

-En effet...mais je vais mieux, il n'y a pas de problème, assurai-je, le regard rivé sur mes mains posées sur mes genoux.

-Tu es sûr? 

-Oui, oui, je vais bien.

-Alors pourquoi ne me regardes-tu pas?

Je levais alors timidement mes yeux vers lui. J'eus l'impression que mon bas-ventre s'embrasait quand je plantai mon regard dans le sien et on devait pouvoir faire cuire un œuf ou un steak sur mes joues. 

-Tu es tellement cute quand tu rougis, dit-il. 

Le sourire qu'il avait était magnifique. C'était le même que celui du bus, celui où on ne voyait même plus ses yeux, celui qui dévoilait ses dents trop mignonnes de petit hamster. 

-Je suis pas cute, tentai-je même si j'avais conscience que je n'étais que plus mignon quand j'essayai de le nier. 

-Je peux? demanda-t-il. 

-Peux quoi? dis-je, ne comprenant pas. 

Il ne me répondit pas, se contentant seulement de pincer doucement mes joues et à les étirer comme on le ferait avec un petit enfant tout mignon...bon, ok, je ressemble à un petit enfant tout mignon.