Chapitre 18 : La prophétie

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Jadis, je pleurais la perte de ma poupée

Et mon cœur répandait mes larmes en cascade

Désormais, je pleure les personnes que j'ai aimé

Mais je n'ai plus que quelques larmes sauvées de la noyade

Le plus surprenant semblait que le château avait lui aussi revêtu le deuil. Les lustres magiques de la grande salle s'étaient figés pour ce qui paressait être une éternité. Les fantômes se faisaient rare dans les couloirs, les portraits étaient silencieux. En apparence rien avait changé ; le ministère s'était empressé de nettoyer, d'assurer les réparations et de replacer les sorts de protection du château mais Poudlard venait de perdre sa directrice et par la même occasion de son éclat.

C'est ce que Lizzie constata alors qu'elle marchait silencieusement dans les couloirs lugubres de l'école. Trois jours étaient passés depuis la bataille, trois jours où elle n'avait pas quitté son ancien dortoir, passant ses journées à pleurer sur l'épaule d'un de ses amis ou à tomber de fatigue.

Dévasté n'était pas assez proche de la réalité pour décrire son état actuel. Personne d'ailleurs ne l'avait vu dans un tel état. Elle souffrait, pleurait, en voulait à la Terre entière mais tout ceci en silence. Elle s'asseyait chaque jour sur le bord de la fenêtre et observait l'horizon, les yeux larmoyant plongés dans le vide sous le regard inquiet de Gabrielle, Enzo et Liam qui se sentaient inutile. Elle se demandait pourquoi elle ? Pourquoi le destin s'acharnait cruellement sur elle ? Qu'avait-elle fait pour mériter une vie si horrible ? Connaître l'abandon quelques mois après sa naissance n'avait-il pas suffit ? Non il fallait qu'elle assiste à la mort de ses parents adoptifs à 13 ans et perde sa tutrice, sa deuxième mère adoptive à 16 ans. A se demander si un jour elle connaîtrait le bonheur ?

Lizzie arriva devant la statue du bureau de sa tutrice qui lui dévoila le passage. Elle gravit les marches une à une et ouvrit la porte avec appréhension, ignorant encore ce qu'elle allait bien pouvoir trouver. Elle découvrit le bureau soigneusement rangé de Mcgonagall, comme si rien n'avait changé. Pour dire, sa tasse de thé trainait encore près de certains parchemins. Mais alors que la porte se refermait derrière elle, elle ne put avancer davantage. Ses yeux s'étaient accrochés sur le siège directorial complétement vide et ne semblait vouloir s'en défaire. Elle venait de réaliser que plus jamais elle ne verrait sa tutrice assise dans cette chaise, un sourire bienveillant sur le visage, plus jamais elle viendrait trouver du réconfort dans cette pièce car désormais elle était seule. Une larme quitta ses yeux à cette pensée.

- Je suis sincèrement désolé, s'exclama une voix masculine.

Lizzie leva ses yeux larmoyant vers le portrait d'Albus Dumbledore qui la mine compatissante l'observait de sa place usuelle.

- Minerva était l'une de mes amies les plus chères, je partage ta douleur...

- C'était une sorcière extraordinaire, déclara Lizzie ne pouvant retenir ses larmes, et une tutrice formidable.

Les yeux de Dumbledore perdirent leur éclat pétillant, et regardaient la jeune femme meurtrie en dessous de lui. Elle s'était enfermée dans un lourd silence et semblait revivre des souvenirs des souvenirs en boucle. Il était inutile de lui formuler de grandes phrases compatissantes qui sonneraient creux à ses oreilles et pour l'une des rares fois dans sa vie, l'ancien directeur ne sut quoi dire.

Cependant, un cliquetis de porte rompit le silence. Le professeur Aglaé se figea sur le seuil alors que Lizzie se retourna vers elle.

- Excusez mon interruption, dit-elle partagée entre la surprise et la tristesse à la vue de son ancienne élève.

Princesse de GryffondorWhere stories live. Discover now