Partie 4

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- Aurais-tu l'obligeance de sourire ?

Lizzie se tourna vers Eléonore qui venait de la sermonner, tout en gardant un sourire hypocrite sur le visage et son regard rivé sur la foule, une coupe de champagne à la main. Elles assistaient à une réception à Cuba en fin de matinée, dans des jardins magnifiques sur les hauteurs où plusieurs chapiteaux drapés de blanc avaient été installés pour l'occasion. Voldemort l'avait laissé pour s'occuper d'affaire d'état pendant qu'elle devait supporter la présence d'Eléonore et le défilé de personnalités qui tentaient de s'approcher d'elles.

- Et pourquoi le devrais-je ? la défia-t-elle profitant qu'aucuns autres convives ne soient trop près pour intercepter leur conversation.

- Je ne pense pas que l'image d'une cavalière récalcitrante plaise au Maître, la menaça sa préceptrice.

- Passons outre que son opinion m'importe guère, je ne pense pas que sourire comme une demeurée lui plaise davantage.

Eléonore renifla de mécontentement. Qu'avait-elle fait pour hériter d'une élève si impossible ? Même après tout ce temps, celle-ci ne semblait pas en démordre, et ce, même en public. Elle ne pouvait nier qu'une partie d'elle-même admirait la femme forte qui n'avait ni honte ni peur d'exprimer ses opinions. Elle comptait d'ailleurs dans les rares personnes qui pouvait se permettre d'humilier une personnalité importante, comme elle l'avait déjà fait avec Lady Katherine. Mais l'inconscience dont elle faisait preuve l'horripilait au-dessus des mots. Ne s'était-elle pas rendu compte de l'attention que les gens lui portaient ? de l'attention que Voldemort lui-même lui portait ? Des rumeurs avaient commencé à circuler. On la disait déjà la future reine des ténèbres et tout le monde voulait entrer dans ses bonnes grâces. Les pauvres ne connaissaient pas l'esprit si indépendantiste de cette femme qui s'opposerait violement à ce mariage. Eléonore était persuadée que le jour où l'on annoncerait à Lizzie son propre mariage, ce serait aussi le début d'une guerre. Et si les deux parties concernées étaient le seigneur des ténèbres et la princesse de Gryffondor... Elle n'osait imaginer les répercussions...

Pour l'heure en tout cas, Lizzie était encore son élève et elle se devait de jouer son rôle. Personne ne viendrait salir sa réputation ! Pas même la célèbre Princesse, et ce même si elle devait avoir recourt à des menaces.

- Dois-je te rappeler ton rôle auprès de moi ? lui lança innocemment sa préceptrice.

Lizzie, quoique surprise qu'Eléonore lui rappelle son engagement envers Voldemort : ses amis contre ses trois exigences, à savoir dîner avec lui, lever les sortilèges de sa chambre et son éducation sang pur ; ne laissa rien paraître.

- Je te conseille de dévoiler ton plus beau sourire, dans ton propre intérêt, bien sûr, poursuivit Eléonore. Cet air buté en plus d'être épuisant, ne te sied pas du tout.

- Dans ce cas, je vais vous laissez, lui répliqua la Gryffondor ravi d'avoir enfin une excuse, je ne voudrais pas que mon air buté ne vous épuise davantage.

Et avant qu'Eléonore ne puisse la retenir et la sermonner davantage, elle s'était déjà éloignée, un sourire satisfait aux lèvres. C'était toujours aussi amusant de rendre folle la mangemorte.

Elle se faufila à travers les invités, sortit du chapiteau et s'éloigna de la réception jusqu'à ce qu'elle n'entende plus le brouhaha des conversations. Elle s'arrêta un moment, profitant de la paix de la nature. Le silence était ressourçant. Plus de tintement de verre, plus de politesses extravagantes, de conversations exaspérantes... Enfin seule. Elle parcourut le jardin exotique et coloré, traversa des arcades de fleurs, des allées de palmiers, et contourna un bon nombre de fastueuses fontaines, se délectant de chaque moment de liberté.

Princesse de GryffondorWhere stories live. Discover now