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Les jours passaient rapidement à Poudlard. Drago, lui, les voyait passer. Toujours seul, il traversait éternellement le château, comme condamné. Les gens avaient fini par l'oublier, par passer au-dessus du fait qu'il était miraculeusement venu à la vie. Lui n'oubliait pas.

Il soupira. Assit à la bibliothèque. C'était les vacances de Noël ; Poudlard était presque vide. Il lisait quelques livres, se surprenant à rêvasser de temps en temps.

Les décorations avaient changé. Dans les couloirs, les couleurs des maisons avaient laissé place à des sapins, des guirlandes et d'autres objets représentatifs des fêtes de fin d'année. Des fêtes qu'il allait passer seul.

Il referma le livre. Ce dernier était inintéressant. Une panne de lecture sûrement. Cela lui arrivait souvent, ces derniers temps ; Drago n'avait jamais vraiment beaucoup lu, mais il aimait ça, parfois. Mais ce livre qui ressemblait plus à un manuel était illisible.

Comment de telles choses peuvent être lues ? Avait-il pensé.

Il se surpris alors à penser à elle : elle qui ne lisait que ce genre de livre. Il fallait qu'elle lui explique comment lire de telles choses avant de dormir pouvait être un plaisir, un repos. C'était tout sauf relaxant. Cela en venait même à le tendre.

Nerveux, il se leva de sa chaise et quitta la bibliothèque silencieusement. Sans les cours, ses journées étaient bien vides.

Il erra quelques heures dans le château avant de s'arrêter sur un rebord de fenêtre. Le soleil était éclatant. Il plissa les yeux en regardant le paysage, aveuglé par la blancheur de la neige. Poudlard était toujours un lieu exceptionnel, mais particulièrement pendant cette période ; la neige lui allait merveilleusement.

Cette robe blanche qui moulait ses formes parfaites était magnifique. Les décors qui l'entouraient ne faisaient qu'approfondir sa beauté éternelle.

Ce paysage l'inspirait. Il se mit à écrire.

Le soir de Noël approchait. Il lui arrivait de la croiser dans les couloirs, mais ils n'avaient pas reparlé depuis la dernière fois. Bien sûr il était venu aux cours, il avait même participé par moment, mais à part les brefs saluts timides ils ne s'étaient rien dis. Il sentait qu'elle était timide, comme autrefois. Qu'elle était gênée par quelque chose. Sûrement à cause de cette tension qui les écartait.

C'était de sa faute après tout : c'est lui qui avait décidé de partir, de prendre une pause loin d'elle, et de revenir comme par magie, sans nouvelle. Il s'était retenu de lui envoyer des lettres pendant toutes ces années, pensant qu'il valait mieux pour elle qu'elle l'oubli, lui, source de douleur.

Mais après réflexion : ce n'était pas à lui de décider pour elle, de choisir si elle devait l'oublier ou pas. Et visiblement, elle avait choisi de ne pas le faire. L'avait-elle attendu ?

Il se souvint de cette question qu'elle lui avait posé, cette question qu'elle n'avait pas voulu répéter, les larmes aux yeux. Et tout prit sens dans son esprit. Ce n'est que trois ans plus tard qu'il comprit l'inquiétude de la jeune fille.

Est-ce que tu reviendras, au moins ? Lui avait-elle demandé.

Elle ne parlait pas de revenir ici, à Londres, à Poudlard ; elle connaissait la réponse à cette question. Elle parlait de revenir à elle, ici, auprès d'elle.

Il se leva et partit à sa recherche.

Pardonne-moi, Granger ⎮ DramioneWhere stories live. Discover now