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Elle sentait sa présence. Où qu'elle aille, elle savait qu'il la regardait. Mais que voulait-il ? Pourquoi venir la hanter ? Assise sur un banc seule, Hermione l'attendait. Elle savait qu'il viendrait. Cela faisait trois jours qu'il apparaissait constamment ; où qu'elle soit, il était là. Elle fixait la forêt interdite, sombre et frissonna. Les souvenirs commencèrent à resurgir alors que le blond s'asseyait à côté d'elle.

- Qu'est-ce que tu me veux, Malefoy ? Demanda-t-elle en restant figée, le regard rivé sur la forêt.

Il ne répondit pas.

- Si tu es venu pour me hanter, ou je ne sais qu'elle histoire que tu pourrais faire, je vais te demander gentiment d'arrêter. Tu vois aussi bien que moi que je n'ai plus la force pour tes embrouilles. Je cherche à passer à autre chose comme tout le monde ici, alors pourquoi reviens-tu ? Je ne vais pas supporter ton jeu longtemps. Je ne sais pas ce que je t'ai fait pour en arriver là, mais je suis très sérieuse, laisse-moi tranquille s'il te plaît.

Quand elle tourna la tête pour l'affronter, il disparut. Elle resta muette. Elle avait déballé tout ce qu'elle avait à lui dire, et s'en fichait. S'il partait pour de bon, c'était tout ce qu'elle voulait.

Drago traversait le château, passant à travers les nombreuses personnes sur son chemin. Il réfléchissait. Comment était-il censé réussir à parler à Hermione Granger alors qu'ils se détestaient depuis leur première année ? Pourquoi cette mission était-elle tombée sur lui ? Il marchait, cherchant le fantôme du directeur qui l'avait envoyé ici. Le château avait été bien reconstruit, les murs avaient été nettoyés. Il contemplait les lieux avec une sorte d'émerveillement qu'il n'avait jamais vraiment eu.

- Bonsoir professeur, dit-il en entrant dans un couloir.

Albus Dumbledore regardait au loin par une des fenêtres, un sourire aux lèvres.

- Bonsoir Drago. Comment vas-tu ?

- Je ne sais pas trop.

Le vieil homme haussa les sourcils, lui lançant un regard inquiet :

- Je ne ressens rien, pas une once de haine... Aucune émotion. Alors, je ne sais pas.

Dumbledore sourit, se grattant la barbe. Ils se mirent à marcher, suivant le long du couloir.

- Il est normal que tu ne ressentes rien.

Drago fronça les sourcils, l'interrogeant du regard.

- Ta mission avance ? Demanda-t-il en changeant de sujet.

Le blond rit nerveusement :

- Vous saviez aussi bien que moi que j'échouerais professeur, Granger et moi sommes les opposés, et je l'ai maltraitée durant toutes ces années... Pourquoi m'écouterait-elle?

- Il fallait bien que cela arrive, soupira Dumbledore. Laisse les choses se faire, nous avons encore un peu de temps de ce que je sais. Mais il faut la mettre au courant, et vite.

- Pourquoi vous ne le faites pas vous ?

- Les choses sont comme elles sont Drago, si tu es là, ce n'est pas pour rien. Ce n'est pas par hasard que cette mission t'a été attribuée.

Le blond secoua la tête, riant de nouveau. Tout ça était totalement impossible. Il était censé avertir Hermione d'un danger imminent, mais comment ? Elle ne l'avait même pas laissé prononcer un mot.

- Ecoute-moi, cette haine passera. Si tu ne te comportes plus comme tu le faisais... Les choses prendront très vite un sens.

- Ce n'est pas de ma faute, le coupa Drago. Vous ne savez rien.

- Calme-toi mon garçon, je ne t'ai pas accusé. Mais ne continue pas l'histoire, essaye de changer les choses. Nous devons prendre les choses en main. N'oublie pas, si tu es ici, c'est que nous te laissons une chance de retrouver la vie Drago, de tout contrôler, à condition de remplir ta mission jusqu'au bout. Si tu es ici, c'est qu'il faut que certaines choses changent.

Puis, avant même que Drago ne continue, Dumbledore disparu.

Il se trouvait en face d'Hermione. Plongée dans un livre, elle ne remarqua pas sa présence. Il la fixa un moment. La brune était maigre, en mauvais état. Jamais il n'avait vu une personne aussi mal. Il prit soudainement conscience de sa mission ; en dehors de la tâche qui lui était confiée, il devait aider Hermione à s'affronter elle-même. En quelques jours, il en avait vu assez pour comprendre que la Gryffondor était en mauvaise santé, aussi bien extérieurement, qu'intérieurement. Mentalement et physiquement, elle était détruite. Il se mit à penser ; il ne l'avait jamais vraiment détestée. Après réflexion, cette haine qui les séparait n'était que le fruit d'une mauvaise éducation ; que le fruit de sa soumission. Elle leva les yeux, il disparut.

Pardonne-moi, Granger ⎮ DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant