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Hermione lisait tranquillement à la bibliothèque quand Ginny arriva. La jeune fille lui sourit.

- Salut, dit-elle.

- Salut 'Mione, répondit la rousse. Ça va mieux ?

Elle répondit par un bref signe de tête tandis que son amie s'installait à sa table, sortant ses livres. La rousse jeta un coup d'œil à ce que lisait Hermione.

- Les anges gardiens ? Fronça-t-elle les sourcils.

La brune qui tenta de rester naturelle répondit :

- Oui, le livre avait l'air intéressant.

Ginny, surprise, haussa les épaules et se mit à travailler. Hermione continua sa lecture, à la recherche d'informations. Mais rien. Ce livre tournait en rond.

- Comment va Harry ? Demanda Hermione subitement.

La rousse lui sourit :

- Bien.

- Super, chuchota Hermione.

- Dès qu'il rentrera de son voyage, il m'a dit de te dire que nous irions manger à Pré-au-Lard.

Elle sourit, ravie de la nouvelle :

- Oui super idée !

Drago Malefoy enquêtait jours et nuits, à la recherche du danger qui menaçait Hermione. Il repensa à la veille ; elle était très jolie, dans son petit débardeur rose pâle à dentelles noires. Ses cheveux en batailles la rendaient d'autant plus mignonne qu'elle ne l'était, cachée sous ses draps rouges et or. Il fallait se l'avouer, Hermione avait bien grandit. Ses cheveux s'étaient embellis, son visage affiné, son corps transformé. La brune était, cependant, aussi belle à l'extérieur qu'à l'intérieur. Il était vrai ; Hermione Granger faisait chavirer secrètement quelques cœurs. Drago secoua la tête en ricanant :

Arrête de penser à ça et concentre-toi sur ta mission.

Mais il ne put s'empêcher de repenser à toutes ces années, toute cette méchanceté dont il avait fait preuve envers la brune, haine qu'il n'avait jamais vraiment voulue. Tout ça à cause de son père. Drago frissonna, grimaçant légèrement et serrant les mains. Il se détestait ; pour tout ce qu'il était, et tout ce qu'il n'était pas. Il se détestait d'avoir été un idiot, gâté, fils à papa, qui ne cherchait que gloire et ennuis. Il s'en voulait de ne pas s'être donné les moyens de changer. Sa mère avait toujours vu en lui le bon Drago, jamais celui traumatisant les personnes sur son passage, celui qui jouait avec le cœur des femmes. Il sourit : sa mère lui manquait.

Où es-tu à cette heure-là ?

Elle était sûrement la plus belle femme qu'il connaisse. De doux cheveux blonds tombaient en cascade dans son dos parfait. Sa silhouette était fine. Elle avait l'habitude de porter des robes noires, longues, qui mettaient en valeur ses formes. Son visage était d'une finesse et d'une douceur jamais vu ; ses yeux noirs étaient remplis d'amour et de tendresse. Un sourire, un regard, et le tour était joué. Puis, il repensa à son père. Drago et sa mère avaient toujours été soumis à cet homme, froid, sans sentiments, aux expressions inexistantes. Sa mère lui avait toujours chuchoté qu'il n'était plus l'homme qu'elle avait épousé depuis que Lord Voldemort était entré dans leurs vies. Le manoir Malefoy était le centre des mangemorts ; Drago, depuis tout jeune, avait été habitué à ces vas et viens permanent d'homme capuchonnés et aux masques inquiétants. Il frissonna de nouveau. Il était triste. Tout ça, toute cette douleur et cette soumission qu'avait dû vivre sa famille : c'était de la faute de son père. Mais n'était-ce pas de sa faute ? N'aurait-il pu changer quelque chose à ce quotidien atroce qu'il vivait au manoir ? Tout ce qu'il espérait, c'était que sa mère allait bien, et qu'elle n'était plus emprisonnée dans ce manoir glauque aux côtés d'un homme violent. Il soupira alors qu'une douleur étrangère l'attaquait.

Quand je serais en vie, je te retrouverai maman, et nous partirons. Là, tu pourras porter toutes les robes colorées que tu voudras, tu pourras aimer sans souffrir, tu pourras sortir, vivre. Je te le promets, dit-il en observant l'horizon, du haut de la tour.

- Tous les élèves doivent se diriger dans la salle commune, chaque professeur accompagnera sa maison aux côtés des préfets désignés.

Hermione se frotta les yeux, au milieu de l'agitation dans le dortoir. Ginny lui jeta un regard inquiet.

- Quelle heure est-il au juste ? Demanda une blonde inquiète.

- Trois heures et demie, répondit une Gryffondor qui descendait les escaliers.

- Que se passe-t-il ?

- Quelque chose de pas très bon à mon avis, pour que les professeurs nous réveillent à cette heure-là.

La brune se redressa et enfila une veste. Ginny, qui l'attendait sur le lit voisin, s'attachait les cheveux en une longue queue de cheval. Hermione avait peur ; elle était en danger, et elle le savait. Tout cela avait-il un lien avec elle ? Les jeunes filles descendirent les marches en colimaçon en direction de la salle commune, où tous les gryffondors attendaient le professeur. Un brouhaha s'était installé, alors qu'Hermione et Ginny se frayaient un chemin entre les élèves perturbés. Beaucoup de questions se posaient autour d'elles.

- Bien ! Gardez votre calme et dirigez-vous en silence vers la grande salle.

Les élèves se remirent aussitôt à parler.

- EN SILENCE ! Cria la professeure d'un ton sec.

Tout le monde avançait en silence. La grande salle se remplit peu à peu. Puis, d'un geste de baguette, Minerva McGonagall ferma la porte, sous les regards inquiets des élèves. Hermione, assise aux côtés de Ginny, avait peur.

- Bien, gardez votre calme.

Tous les élèves se mirent à poser des questions en même temps.

- Silence ! Cria Minerva. Je ne veux plus entendre personne.

Elle chuchota quelques mots aux oreilles des professeurs qui firent des signes de tête. Tout le monde était inquiet, même Minerva McGonagall, qui était la directrice de Poudlard. Les élèves s'installèrent dans des couchettes, silencieux et peureux. Drago Malefoy apparu à côté d'Hermione. Elle ne le regarda pas ; elle était la seule à pouvoir le voir, et regarder dans le vide aurait attiré l'attention sur elle.

Que se passe-t-il ?

Quelqu'un est entré dans le château cette nuit.

Hermione frissonna.

Comment ?

Je ne sais pas. Il faut faire attention.

Sait-on qui est cette personne ?

Non, c'est ce qui inquiète le plus les professeurs je pense.

Il ne se passe pas des choses normales ici Drago.

Il la regarda, fronçant les sourcils :

Que veux-tu dire par là ?

Ce qu'il s'est passé à la bibliothèque, ce sentiment que j'ai d'être toujours suivie...

Je ne suis jamais loin...

J'arrive à faire la différence entre quelqu'un qui me suit et toi Drago.

Je ne disais pas ça pour ça, sourit-il.

Elle fronça les sourcils. Allongée, elle jeta un regard vers le blond qui regardait la grande salle silencieuse.

Je suis là, dit-il tout bas.

Hermione sentit des frissons lui parcourir le corps. Ses joues chauffaient. Jamais elle n'aurait cru entendre de telles paroles de la part de son ennemi. Enfin, plutôt de son ange gardien. Elle commençait à s'habituer à sa présence, à ce changement.

Mais tu ne peux rien faire, répondit-elle.

J'ai le droit d'utiliser mes pouvoirs uniquement lorsque tu es en danger, lorsque tu as besoin de moi.

Ce n'était pas écrit dans le manuel...

Il n'y a pas tout dans les livres, dit-il en faisant un clin d'œil.

Elle sourit.

Allez dors, je vais chercher des informations.

Pardonne-moi, Granger ⎮ DramioneWhere stories live. Discover now