Chapitre 8

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8.

De l'empathie ?

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Le lycée n'est pas spécialement loin du quartier de Minho et Felix. C'est pourquoi les parents du protagoniste ont attendu qu'il prenne ses marques avant d'enfin le laisser y aller à pieds. Au début, c'était le père de Minho qui le conduisait en cours, mais apparemment il n'en a plus besoin.

Minho est fatigué, pourtant.

Il ne peut pas dire à ses parents tous les troubles qui l'assaillent, il doit d'abord les comprendre par lui-même. Malgré lui, Minho n'a jamais été le genre que l'on cerne facilement, et il est une énigme pour lui-même.

Aujourd'hui, c'est mercredi après-midi. Minho rentre de cours et ses pas sont lourds. Il traverse les deux kilomètres qui le séparent de chez lui avec du plomb dans la tête.

Quand il bifurque jusqu'à l'angle qui débouche sur son quartier, il laisse un soupir soulagé percer le silence, et une fine brume se dissipe dans l'air : les journées se raccourcissent et se rafraichissent. Il marche encore un peu, et quand sa maison s'élève derrière quelques arbres verts, il passe une main dans ses cheveux, ferme les yeux.

Il est fatigué.

—      Tiens, tu rentres tôt.

Il les rouvre, presque sûr qu'il est celui qu'on interpelle. La voix, grave et distinguable de Felix lui fait tourner la tête vers sa droite. Le roux descend l'allée de son garage, une main maintenant son vélo à côté duquel il se tient et l'autre portant un sachet en plastique.

Minho le salue d'un signe de la main et s'apprête à tourner les talons vers son jardin.

—      Ça s'est bien passé aujourd'hui ? On s'est pas croisés.

Minho referme les yeux, puis porte deux doigts à l'arête de son nez. A croire que ce geste dissipera le léger mal de tête qui émerge. Felix est un gars sympa, il n'y a pas de doute, mais sur le coup Minho n'a pas envie de faire la causette, dans tous les sens du terme.

Sauf qu'avant même de pouvoir s'esquiver son voisin est à son côté. Minho sursaute en s'en rendant compte. Felix à le coude appuyé sur son guidon, sa paume soutenant sa tête et il regarde le visage découvert de Minho comme une bête curieuse.

—      T'as pas bonne mine, tu sais ?

Oui, je sais. Je le sais très bien.

Felix observe ensuite le sac à dos que Minho a rabattu sur l'une de ses épaules. Il a l'impression que le roux veut faire une remarque, mais bizarrement il s'abstient et lève son sachet en plastique sous le nez du brun.

—      Jisung a la crève, ma mère lui a fait une soupe au gingembre. J'la lui apporte.

Minho penche la tête sur le côté, un peu confus.

—      J'crois que tu lui as refilé ton rhume.

Ah, merde.

C'est une des premières choses que Minho a voulu éviter : contaminer les gens, et voilà que celui avec qui il a toujours eu le moins de contact est la victime.

L'air qu'affiche l'aîné fait rire Felix.

—      Toi, t'es guéri au moins ? On dirait que ta tête a fait un 360.

Se massant les tempes pour se remettre les idées en place et dissiper la torpeur qui le prend doucement, Minho acquiesce.

—      T'es guéri ?

"Hiraeth" 🔜  Minsung Où les histoires vivent. Découvrez maintenant