T2 - Chapitre 30

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/!\ L'agression de Seungmin sera de nouveau discutée sur plusieurs paragraphes, ce qui pourrait heurter la sensibilité de certaines personnes. Si vous n'êtes vraiment pas à l'aise je vous invite à sauter tout le chapitre et me rejoindre en note d'auteur à la fin du segment. J'essayerai de faire un résumé très concis de ce qui aura été dit. /!\




30.

L'automne s'en va






Si Werifesteria est une copie parallèle de la Terre, alors les lois physiques d'un endroit à l'autre ont leurs parts de similitudes. En retirant tout le bric-à-brac de magie et les théorèmes reposant essentiellement sur la lumière astrale, ce monde, lui aussi, repose sur les dictats plus raisonnables de la science. Du moins, à une certaine échelle.

La physique suppose que l'univers n'est qu'une masse finie, qu'elle fait la même taille depuis sa naissance. L'espace qu'elle prend de jour en jour, d'année en année, est assuré par l'étirement constant de sa matière dans le rien. Les ombres célestes s'étendent sur le chaos et explorent des monticules d'inconnu, mais l'Univers est la même essence, depuis toujours. L'application qui plait aux plus grands théoriciens nécessite un ballon. Le ballon est petit, tient dans la paume d'une main, il suffit de montrer le poing pour qu'il disparaisse entre les phalanges. Ensuite, il suffit de souffler dans le ballon, le gonfler d'air. L'illusion, c'est qu'il devient plus grand, pourtant, il est le même, juste distendu. La masse ne change pas. C'est ça, l'univers. La matière ne s'ajoute pas, elle ne disparait pas non plus, elle change juste de nature.

Y'a-t-il seulement un endroit, sur cette masse distendue, là où les énergies se transforment en tout ce qui est possible de modeler, où Jisung est capable d'échapper à son propre sort ?

— Le bâtard d'écureuil est sorti d'hibernation ?

Un endroit où il n'est pas sans cesse à l'affut du dysfonctionnement de son corps ?

Dans la même chambre d'hôpital, Jisung tourne la tête, ses pupilles sont pales. La porte s'ouvre de moitié et une peluche se tient dans l'entrebâillement. C'est un lapin blanc qui penche la tête pour le voir, le corps vouté dans un angle peu naturel, ses grandes oreilles dressées sur sa petite frimousse. Jisung devine la main qui maintient l'animal debout, main reliée à un bras camouflé par le mur blanc, bras relié à un corps vautré presque au sol dans le couloir de l'hôpital.

Hyunjin ? tente le blond d'une voix morne.

— Non, je suis pas Hyunjin, mon nom c'est Pipou et je distribue des bisous magiques.

En tentant de faire faire une acrobatie à Pipou, par une fausse manœuvre l'animal échappe aux mains de son détenteur et fait quatre roulades à l'intérieur de la pièce avant de s'immobiliser sur le flanc, les yeux cousus plantés dans ceux de Jisung. La voix geint plus loin, lâchant un long juron, tout de suite repris par un ton plus doux mais pas moins las : Seungmin est là aussi, il réprimande son meilleur ami.

— Faites pas les idiots, entrez juste.

La porte s'ouvre sur le couple démuni, carapaté contre le chambranle. Seungmin est caché dans le dos de Hyunjin, et ce dernier n'en mène pas large non plus.

Salut Sungie, déclare le brun avec un sourire.

La première chose que Jisung remarque, est la pâleur maladive de Hyunjin. Son ami n'a jamais été un adepte des bronzages d'été, il arrivait même qu'on le complimente pour son teint de porcelaine. Pourtant, cette vision n'a rien de flatteur. Ils sont de nouveau à cette spirale interminable, ce moment où mentalement les semaines ne sont plus qu'une boucle qui s'étend sur une seule longue journée. Sans commencement ni fin, juste un tunnel sans lumière. Ils rampent dans le noir.

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⏰ Last updated: Apr 13, 2023 ⏰

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"Hiraeth" 🔜  Minsung Where stories live. Discover now