chapitre 11

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C'est avec un pincement au coeur que l'on quitte la plage. Mon coeur me crie de passer la nuit avec Ken, mais ma conscience le contraire. Il ne serait pas sage de faire comme ci rien ne c'était passé. Nous sommes donc dans la voiture, fenêtres grandes ouvertes avec un fond de musique. Pour une fois, mon angoisse n'est pas profonde, je ne parlerais même pas d'angoisse, mais anxiété. Je me sens tellement bien, voir heureuse, que je suis un peu plus apaisée en voiture.

- tu fais quoi demain ? Me demande-t-il
- je sais pas encore, on prévoit pas toujours
- ces gens avec vous, ce sont des amis ?
- on c'est rencontrés le premier soir en boîte, et depuis on passe notre temps ensemble.
- ils crechent avec vous ?
- non, ils sont dans un bungalow
- ok
- et toi ? Tu restes combien de temps ici ?
- demain je fais un festival a Cannes , après on reprend la route.
- vous allez ou après ?
- j'en sais rien, dit-il en rigolant. Je me laisse conduire.
- sérieux tu sais pas ?
- ouais serieux, je monte dans le bus après le show et le lendemain je suis dans une autre ville.
- ça doit être fatigant
- j'pense qu'il a plus fatigant comme taf je vis de ma passion, peu de personne en font autant
- c'est certain, mais ne jamais être au même endroit, dormir en décalé, ne pas être stable, c'est pas usant ?
- carrement pas ! Je kiffe a fond, je suis avec mes reufs, on réalise notre rêve. Et puis on est pas toujours sur les routes
- donc tout l'été tu fais des festivals ?
- des festivals et le tournage
- le tournage ?
- ouais, je suis sur un film actuellement
- c'est vrai ? C'est génial ! Félicitations !
- merci. Me dit-il timidement.
Ken a beau être très doué il garde toujours cette pudeur et cette humilité face a sa carrière. C'est ce que j'aime chez lui.
J'aimerais parler plus longuement de son film, mais nous sommes déjà arrivé a la maison. Il coupe le moteur et se tourne vers moi.

- viens me rejoindre demain a Cannes.
- je vois avec Chloé et les autres et je te tiens au courant.

Ma réponse n'a pas l'air de lui plaire. Son visage se referme.

- Ken, on vient juste de se retrouver  après 3 semaines de silence radio de ta part, je peux pas tout lâcher, les lâchés.
- j'le sens pas le mec là
- Paul ?
- ouais Paul
- bon je te tiens au courant,

Je m'approche de lui et l'embrasse sur la joue. Je vais pour sortir de la voiture quand il m'attrape le bras.

- c'est tout ?

Je souris, je fais chemin arrière et depose mes lèvres aux siennes. Ce baiser chaste se transforme vite en baiser passionné. A bout de souffle, front contre front, il me dit

- tu dors pas avec lui ?
- non je dors pas avec lui.

Son regard exprime une tristesse, une frustration.

- bonne nuit ken.
- bonne nuit bébé
Un sourire m'échappe.

Je sors de la voiture en y laissant une partie de moi.

----------- PV DE KEN ---------------

Je la regarde sortir de la voiture totalement impuissant, j'ai grave envie de passer la nuit avec elle, je ne peux pas le nier, son odeur, ses courbes, sa voix, son naturel ma manqué. Cette fille me rend ouf. J'ai essayé de le renier, de me la sortir de ma tête, mais j'ai totalement échoué. Dès le premier regard qu'on a eu a l'hôpital, j'ai su que j'allais être dans la merde, qu'elle allait rester dans ma tête. Putain avec elle c'est comme une évidence, et ça m'a fait peur, donc j'ai pris la fuite comme un gros connard. J'ai déjà eu des relations sérieuses, où j'aimais grave la meuf, mais après quelques mois, voir des années, je me lassai, j'étais au depart attiré par leur physique, puis leur tempérament, malgré l'amour que je leurs portais, je savais pertinemment qu'elles ne seraient pas la mère de mes enfants, mais Julia, c'est différent, en un regard j'ai vu mon avenir. Et j'ai peur de faire le con avec, ma nature emotionnelle n'est pas toujours évidente, et par moment je suis super chiant a vivre, mon côté trop perfectionniste et dur a gérer, quand un truc me prends la tête, je pars vite au quart de tours et généralement tout le monde prend. J'ai des phases sombre par moment, je peux vite me replier sur moi même, et j'ai besoin d'être seul, je me terre comme un hérmite. Mes reufs ont l'habitude, mais elle je sais pas comment elle réagirait.
La actuellement j'ai grave le seum, de la savoir avec cet enculé dans la même maison. Quand je les ai vus au restaurant, j'ai serré. J'ai pas supporté de la voir avoir un autre. Leurs sourires à la con, lui qui la touche, elle qui rigole, j'ai pas géré. Je sens que la nuit va être longue.
Quand j'arrive à l'hôtel, je monte direct dans ma chambre, je fais les 100 pas, j'ai envie de voir personnes, les reufs mon appelés plusieurs fois , j'ai pas répondu.
Je me pose sur le lit et j'allume la télé. Je zappe, zappe et rezappe. Y'a rien a regarder, que de la merde. Je vais prends une douche, ça va me détendre. Je laisse coulé l'eau sur ma tête, mais j'arrive pas a décompressé. Je resors de la salle de bain en 10 minutes. J'ai des sales images dans ma tête. Putain je suis en train de me faire des putains de films, je me monte la pression tout seul. J'aime pas l'état dans lequel je suis. Je prends une feuille et mon bic, et commence a écrire quelques phrases, peine perdu, j'ai même pas d'inspi.
Ça m'casse les couilles, soit je prends ma caisse et j'vais la voir ....non j'vais tout défoncé là-bas, surtout lui, je vais l'appeler. Je prends mon bigo, ça sonne .... encore .... putain répondeur, j'balance mon tel sur le lit, je refais les 100 pas, je m'assois sur le lit et frotte mon visage avec mes mains. C'est bon ça m'a soulé, je récupère mes clés de voiture, j'y vais, je vais pas tenir, au moment ou j'ouvre ma porte, mon téléphone toujours sur mon lit sonne, je m'approche, c'est elle. Et voilà que je souris comme un idiot, juste en voyant son prénom sur mon écran.

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