CHAPITRE 126

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Cela fait plus de quatre heures, que je patiente dans cet interminable couloir, en attendant qu'un médecin daigne me dire, comment se passe l'opération de mon homme. Je ne tiens plus en place. Je fais les cent pas, je tourne en rond, je m'assieds puis je me relève et rebelote... C'est un cercle sans fin.


— Tu devrais te calmer ! N'oublies pas que tu attends un bébé !, s'inquiète Gil de mon comportement absurde.

— Je sais mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher ! Si je reste assise, je vais finir par devenir dingue !

— Tu l'es déjà !


Je le fusille du regard et il se met à rire.


— Le fou ici c'est toi !, je m'énerve.


Comment peut-il sourire de la sorte alors que son ami est en train de se faire extraire une tumeur au cerveau. Ça n'a pas l'air de l'atteindre plus que ça ! J'aimerais qu'il me donne un peu de sa sérénité. Car moi, j'ai les nerfs complètement à vif.


— Tout va bien se passer ! Arrêtes de t'inquiéter autant !

— Mais le médecin m'a dit qu'il nous tiendrait au courant toutes les deux heures, cela fait plus du double et toujours aucune nouvelle !

— Tu crois sérieusement qu'il a le temps de venir te voir pour t'informer de l'avancée ? Il doit rester concentré sur ce qu'il fait ! Dès qu'il aura terminé, il viendra tout nous dire ! Tu dois rester cool et attendre patiemment ma belle !


C'est trop m'en demandé ! Je suis une pile électrique sur ressorts.


— Tu n'es pas sans savoir qu'il m'a demandé de veiller sur toi ! Alors arrêtes tes sottises et assieds toi une bonne fois pour toute ou sinon je t'attache à cette chaise. Tu me donnes le tournis. S'il t'arrive quelque chose, jamais il ne me le pardonnerait ! Alors fais moi plaisir, et reposes toi tranquillement près de moi.


Je m'exécute mais mes jambes ne sont pas du même avis, elles n'en font qu'à leur tête.


— Tu as fini de gigoter ?

— J'aimerais bien t'y voir ?

— On vit la même angoisse !, me précise t-il. Mais je ne suis pas aussi perturbé que toi !

— Bien sûr que non ! Tu n'as rien à perdre toi ! Moi si !

— Il ne va pas cesser de t'aimer ! C'est impossible ! Il est fou amoureux de toi !

— Mais le médecin il m'a confirmé hier...

— Ne l'écoutes pas ! Il est censé dire, tous les risques, mais rien est certain ! Madeira n'a jamais éprouvé un tel amour auparavant. Tu es l'élue de son cœur !


Bon, il essaye de me rassurer du mieux qu'il peut. Mais il a beau me dire tout ça avec un ton apaisant, il n'en croit pas un mot. Il appréhende autant que moi, l'après de l'opération !

Ce n'est pas que je doute de l'amour de Julio, non, mais les conséquences que cela peut engendrer. Son neurochirurgien m'a fait la liste des séquelles qu'une telle chirurgie peut entraîner chez une personne. En dehors de la mort cérébrale, la plus dure a entendre a été lorsqu'il m'a dévoilé que mon homme pouvait ne plus se souvenir de certains passages de sa vie d'avant et également mettre un certain temps à remettre tout ça en ordre dans son esprit. Une longue période d'adaptation et de rééducation serait nécessaire ! Et que je ne devais pas forcer les choses si cela arrivait.

Voilà, pourquoi je suis autant paniquée ! L'idée de voir Madeira perdu, me fend déjà le cœur. Hier soir, j'ai prié de toutes mes forces que rien de mal arrive à l'amour de ma vie, jusqu'à ce que je m'endorme, passant sur les douleurs au dos et au ventre.


— Aïe !, je crie mon mal-être provoqué subitement par une atroce souffrance ventrale.

— Tu devrais aller voir un médecin Mariana.

— Non ! Ce n'est rien ! C'est juste Junior qui se déchaîne dans mon abdomen.

— Il est très costaud pour un petit gars pour te faire crier de cette façon !

— Oui ! Un futur footballeur professionnel, qu'est ce que tu crois ?

— Footballeur ou pas, ce qui compte pour moi c'est que vous alliez bien tous les deux !

— Je vais bien !, j'affirme au moment même que je me fais pipi dessus.


Au mon Dieu ! Qu'est ce que je viens de faire ?


— Mariana ! Oh ! Mariana !, panique Gil en courant dans tous les sens.

— Où sont les toilettes ?, je lui demande très calmement alors que je bouillonne en moi.

— Je ne sais pas ! Mais je pense qu'on devrait plus, se diriger vers les urgences !

— Pour un problème d'urine ? Tu es sérieux ?

— Tu as perdu les eaux ma belle ! Tu vas accoucher !


Pendant que Gil continue son petit manège incessant de droite à gauche se demandant ce qu'il doit faire. Moi, je suis paralysée par l'annonce qu'il vient de faire. Je ne peux pas avoir cet enfant maintenant ! Non impossible ! Je ne suis pas prête ! Je ne vais pas être une bonne maman, il me faut encore du temps, beaucoup de temps !


— Aie !, je suis à nouveau prise de spasmes.


Je suis terrorisée. Je ne vais pas m'en sortir ! J'ai besoin d'aide !


— Gil !, je hurle.


Mais où est-il passé ? Ne me dites pas qu'il est parti me laissant seule avec cet énorme problème sous les bras, non, dans mon ventre. Il est culotté ! Je croyais qu'il devait prendre soin de moi tant que Madeira était hors service ?

Je me retrouve à nouveau seule face à cette petite terreur... Comment je vais m'en sortir ?

Je me lève et longe avec beaucoup de difficulté, accrochée comme une sangsue à un pan de mur, le couloir interminable, quand j'entends au loin.


— Elle est là !


J'aperçois au loin Gil avec une femme à ses côtés. Je tends ma main pour l'attraper quand je me sens défaillir et plus rien. Le trou noir !




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Bon je sais mes chapitres sont petits, mais comme je le dis, ils ont le mérite d'exister. Et j'espère que petit ou grand, il vous plait ? 

Je voulais vous remercier pour tous vos messages d'encouragement. Je suis très touchée ! J'espère qu'un jour, j'aurais le courage de me lancer...

A vendredi pour la suite ! Et bonne semaine à tous ! 

DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Where stories live. Discover now