DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2

CHAPITRE 16

Nous rejoignons enfin monsieur Madeira qui doit s'impatienter à sa table, quand je le vois en pleine conversation avec Padre... D'où se connaisse t-il ?

— Tout va bien ?

Je ne me suis même pas aperçue que je n'avançais plus... Je suis statique et tremblotante.

— Mariana ! s'inquiète Silvia de mon comportement.

— Tu as vu... qui... était... en train... de parler... avec...

— Tu es sûr que ça va ?

— Non ! Gil... connaît...

— Gil ? Ton fameux coup de cœur ? Il est où ?

Non ! Je n'ai pas eu de coup de cœur pour lui ? Qu'est ce qu'elle raconte ?

— Disparut !

Je ne le vois plus... J'essaye de me ressaisir... C'est sûrement mon imagination qui me joue des tours...

On s'avance vers notre table, moi toujours un peu déboussolée et Silvia prête à sauter au cou du richissime client de l'hôtel, son regard ravageur montrant à quel point elle le désire...

— Désolée ! Je m'excuse. J'avais une envie pressante, je me sens obligé de me justifier.

— Ce n'est pas grave ! Asseyez vous ? nous adresse t-il un beau sourire.

— Monsieur Madeira, je vous présente ma meilleure amie, Silvia Domingo, je les présente avant de m'asseoir.

Il prend la main de mon amie et lui fait un doux baiser. Quel charmeur ce brésilien !

— Enchanté mademoiselle ! C'est un plaisir de dîner avec deux si charmantes femmes !

Qu'est ce que je disais ? C'est un grand séducteur ! Aucun doute là dessus...

Mais malgré tout, nous sourions comme deux idiotes, ce n'est pas tous les jours qu'un homme nous complimente de la sorte.

— Avant de parler travail, parlez moi un peu de vous ? nous propose t-il.

Il est bien curieux... Dois-je lui rappeler qu'on est pas amis ? Que je suis à son service...

— Il n'y a pas grande chose à dire... Si on commandait ? j'ose demander tellement je meurs de faim et je n'ai aucunement l'intention de prolonger ce dîner éternellement qu'en déplaise à mes deux compères de table.

— Excellente idée ! J'ai très, très faim ! s'exalte mon amie.

Après que le serveur ait pris notre commande, il revient à la charge. Silvia bien qu'intimidée lui déballe tout sur sa vie, de son enfance avec moi à Touro, puis son immigration en Suisse avec ses parents, nos retrouvailles, sa rupture avec Alex et pour l'impressionner elle lui parle aussi de sa passion pour la couture qui de règle générale reste confidentielle.

— Et où peut on voir vos créations ? s'intéresse t-il bizarrement.

Elle se lève pour lui montrer sa jolie tenue et comme ça ne lui suffit pas, insiste pour que je me lève à mon tour et me fait virevolter sur place comme une enfant de quatre ans, je me sens ridicule.

— Magnifique ! Vous êtes très douée !

— Merci ! prononce t-elle fièrement en se rasseyant, chose que je me suis empressée de faire avant elle.

Il est clair qu'elle a énormément de talent et elle sait à quel point je suis fière de son travail mais là devant l'un des clients de l'hôtel, elle en fait peut être un peu trop... C'est mon avis !

Le sourire ne quitte plus son visage et elle continue de parler encore et encore... Il n'y a pas de fin... Un vrai moulin à paroles, plus personne ne peut l'arrêter... Ce qui finalement me rend un énorme service, je peux déguster mon plat de fruits de mer sans interruption, jusqu'au moment où elle change de sujet et qu'elle s'en prend à moi, plus précisément elle décide de parler de ma vie sans même me demander mon consentement... Et dévoile avant que je puisse intervenir car ayant la bouche pleine, ma ferveur pour l'écriture. Je manque de m'étouffer avec une crevette rose par sa faute...

Je vais la tuer ! Comment a t-elle osé ?

C'est mon jardin secret, d'ailleurs c'était la seule au courant dans tout mon entourage...

Donnez moi une bonne raison pour lui laisser la vie sauve ? Ok ! C'est ma meilleure amie... Non, rectification, c'était ma meilleure amie ! En moins d'une seconde elle est passée d'amie à ennemie. Elle m'a poignardé dans le dos, jamais je n'aurais cru ça d'elle !

Et pourquoi ? Pour plaire à un homme... Je ne la reconnais plus !

Je vais avoir une grosse discussion avec elle en rentrant et ça ne va pas être très jolie... Je suis très énervée, furieuse contre elle. Elle a intérêt à avoir une bonne explication !

— Vous n'avez jamais pensé à faire de vos passions votre métier ? nous sollicite Julio Madeira.

— Non ! Je veux que ça reste un plaisir, pas une torture ! Mais en revanche Mariana y pense sérieusement... débite encore une fois de plus ma ex meilleure amie, parlant pour moi.

Elle exagère ! Elle ne peut pas se taire ?

— Non ! je m'exalte. Pas du tout !... De toute façon qui vit de l'écriture ?

— Les grands romanciers ! affirme Madeira.

— Je n'écris pas de roman, seulement des histoires pour enfants...

— Seulement ? Tu abuses ! Tu as un talent fout ! Tu ne fais pas que d'écrire, tu illustres également... Ne te rabaisse pas ! me coupe Silvia alors que je voulais démontrer par A plus B que s'était perdu d'avance.

— J'aimerais pouvoir lire l'une de vos histoires ? me demande Madeira, toujours aussi curieux.

— Non !

— Si ! Un regard neuf ne te fera que du bien ! me fixe mon ennemie numéro un du moment avant de s'adresser à son bel étalon. Vous ne pourrez que conclure de son incroyable et spectaculaire talent ?

— Je n'en doute pas !

— Et si vous nous parliez de vous ? je cherche par tous les moyens d'en finir avec cette conversation centrée sur moi.

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Tournez la page, je vous mets immédiatement la suite de ce diner...

A tout de suite !