CHAPITRE 65

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— Tu es rentrée tard hier ma belle ? Et à voir ton sourire, je dirais que tu t'es envoyée en l'air ? s'interroge mon collègue de boulot de ma bonne humeur.


Si il savait ? Il sauterait au plafond ! Pas pour mon pactole mais pour la somme que j'ai reversé à la fondation Madeira. Je pense qu'il ne peut pas comprendre mon geste, je peux me tromper mais j'en doute... Lui qui a tant besoin d'argent pour se payer le mariage de ses rêves avec sa vierge dulcinée va me maudire !


— Ce n'est pas vraiment ça mais l'extase était bien là ! je joue avec les mots.


Gagner autant d'argent en si peu de temps, c'est comme avoir un orgasme ! Ça vous donne tant de plaisir que vous ne savez plus où vous êtes. Je suis devenue complètement démente ! Je ne savais plus ce que je disais ou faisais pendant un très long laps de temps indéterminé. Mais par la grimace que faisait mon partenaire de jeu, j'ai pu constaté que je ne régulais plus de la tête, il était perdu face à mon comportement plus que désinvolte, il ne me reconnaissait plus et moi non plus d'ailleurs !

Je crois que j'aurais fait une syncope si le montant était plus qu'exorbitant ! Heureusement pour moi, la somme de mes gains était raisonnable sinon je ne serais plus là pour vous en parler.


— Qu'as tu fait ma jolie ? Ne me dis pas qu'il y a eu quelque chose avec ton client ?


Pour y avoir, il y a eu ! Beaucoup plus de ce qu'il imagine...


— Tu as couché avec lui oui ou non ? perd t-il son calme vu que je reste silencieuse.

— Non ! je m'exalte. Jamais je n'aurais pu faire une telle chose, j'aime Gil, même si il me rend la vie dingue !

— Alors ? Que s'est-il passé entre toi et Julio ?

— Rien ! On a simplement joué !

— Jouer ?

— Oui ! Et j'ai gagné le jackpot !

— Mais qu'est ce qu tu me racontes ? Non, laisses moi deviner !... Il réfléchit puis me sonde avant de sortir : il t'a offert le boulot que tu espérais !

— Pas du tout ! je sourie avant de lui annoncer : Tu ne devineras jamais !


Et pour une fois je crois avoir visé juste ! Il tente de nombreuses reprises (Tes livres il va les publier ? Il t'embauche dans son entreprise au Brésil ? Il t'a recouverte de bijoux ?...) mais rien y fait, il ne se doute pas un seul instant de ce que j'ai bien pu faire hier soir.


— Non ! Rien de tout ça !

— Ok ! Parles ?


Et après quelques secondes de torture et de supplications, je lui dévoile tout.


— On est allé au Casino et j'ai emporté le jackpot !

— Non ? Tu plaisantes ?

— J'ai gagné un peu plus de vingt cinq mille euros...

— Non ? Incroyable ! reste t-il abasourdi trop longtemps à mon goût avant que je lui confirme de la tête que c'est entièrement vrai.

— Et que vas tu faire de cet argent ? finit-il par me demander.

— J'en reverse près de la moitié à la fondation Madeira, je lui avoue.

— Non ? Ce n'est pas possible ! Dis moi que c'est une blague ?... Et vu que je ne lui répond pas, il commence par devenir paranoïaque. Où sont les caméras ? C'est un piège et je suis tombé en plein dedans ?


Je m'attendais à tout sauf à ça ! Il devient complètement ingérable. Il faut que je le ramène à la raison...


— Patricio ? C'est la pure des réalités ! J'ai gagné ce pactole grâce au fric de mon client, je ne me voyais pas tout encaisser... Ce n'est pas moi ! Tentes de me comprendre ?

— Je te comprends ma jolie ! Mais ton imbécile de riche client, non ! Il a déjà une fortune incandescente, que va t-il faire des douze mille euros ?

— Rien ! Ils sont pour la fondation qui vient en aide aux enfants les plus démunis...

— Comment a-t-il pu accepter une telle chose ? me coupe t-il.

— Je ne lui ai pas laissé le choix !

— Mariana ? Je te savais butée mais à ce point ? Dix, vingt, trente mille euros ce n'est rien pour lui alors que pour toi... Tu aurais pu réaliser tes rêves, voyager ou vivre de ta passion de l'écriture ?

— Tu mélanges tout ! Je veux pouvoir faire ça par mes propres moyens, pas en profitant des autres...

— Tu n'as profité de personne !

— Sans sa mise de départ, jamais je n'aurais gagné ce joli magot !

— Ok ! Si tu le dis ! Mais saches que je pense que tu as fait une grosse erreur ! Tu aurais tout simplement pu lui donné la somme d'argent qu'il t'avait donné au début de soirée. Pourquoi la moitié ?

— Je n'aime pas devoir à quelqu'un !

— Et vous avez entièrement raison ! stipule une voix derrière mon dos. C'est pour ça qu'il faut que vous m'accompagnez maintenant, tout de suite ! Car moi non plus, je n'aime par être en devoir envers une personne !


Patricio le fusille du regard. Si Madeira n'était pas un client de l'hôtel je pense qu'il lui aurait dit d'aller se faire cuire un œuf. Depuis que je suis ici, je n'ai jamais vu mon collègue autant sur les nerfs et tout ça pour une banalité sans importance. L'argent ne fait pas le bonheur selon moi, il est très souvent la cause de beaucoup de malheurs !

Mon client n'a pas mérité ça ! Il n'a fait que suivre mes désirs et je le remercie pour ça !


— Prenez vos affaires et suivez moi mais pas sans oublier d'enlever ce gilet hideux !


Je m'exécute et le suis. Je jette un bisou à Patricio qui est décidément remonté contre cet homme et je me demande même si il ne l'est pas non plus contre moi ? Maintenant je doute. Ma bonne humeur a disparut !




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Et voilà, j'espère que ce chapitre vous a plu ?

La suite mercredi si tout va bien...

Bonne semaine !


Je viens de terminer les modifications de Prendre mon envol, si ça intéresse quelqu'un, j'aimerais avoir vos avis ? Dites moi si l'émotion est au rendez-vous ? Merci d'avance.

Mes autres histoires sont également à votre disposition. La série des voisins drôle et pétillante à la fois vous attend... Ou les vierges ainsi que Lui et moi... Tout pour vous faire passer un bon moment !

Bisous

DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant