CHAPITRE 118

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Je passe la nuit à l'hôpital, je n'arrive pas à fermer l'œil. Je n'arrête pas de tourner en rond. Comment j'ai pu ne pas me rendre compte que j'étais enceinte ? Quand le médecin m'a fait l'échographie et que j'ai vu la taille de mon bébé, ma première réaction a été le soulagement puis la peur, le stress, la colère et la panique... Le soulagement car il ne faisait aucun doute que l'image que je voyais, me montrait un bébé de plus de trois mois. Il s'agissait donc de l'enfant de l'homme que j'aime. La peur puis surmontée d'un sursaut de stress quand je constate que j'ai fait un déni de grossesse. Le médecin confirme mes doutes quand il a prononcé ces quelques mots :


— Vous êtes enceinte ! Très enceinte à ce que je vois ! Vous devez en être à votre dernier trimestre...


La colère m'envahit d'un coup. Comment j'ai pu ne rien voir ? Il ne s'agit pas de un ou de deux mois, non ! Je suis entrée dans mon troisième trimestre, il n'y a aucun doute pour le gynécologue que l'enfant que je porte à dépasser le stade d'embryon, il y a bien des semaines. Pour lui je devrais accoucher dans les trois prochains mois, si ce n'est pas avant. Et la panique fait son apparition quand je m'aperçois que j'ai mis la vie de mon bébé en danger... Il n'est pas encore sorti que je suis déjà une mauvaise mère ! Que vais-je devenir ? Et surtout que va t-il devenir avec comme maman, une femme comme moi ?


***


— Mademoiselle vous devez vous réveiller ! me sort du sommeil une dame d'un certain âge.


Je me lève d'un bond afin de voir si tout ce que je venais de vivre était bien réel... Et à ma grande stupeur, tout était vrai ! Et mon ventre le confirmait.


— Quoi ? Non ! Je n'avais pas ce machin aussi énorme hier ? Je suis en train de dormir, c'est ça ! Je vais me réveiller et m'apercevoir que tout cela ne passe que d'un malentendu.


Je m'affole. Je n'arrive pas à croire ce qui m'arrive. Non ! Pas ça !


— Calmez vous ! Je vais appeler le médecin ! me prévient gentiment l'infirmière.

— Non ! Je dois quitter cet endroit ! je me dirige vers mon armoire et en sort mon pantalon et la chemise que m'a apporté Patricio la veille quand il est venu me voir.

— Vous ne pouvez pas partir comme ça ! Vous avez besoin qu'un médecin vous examine et qu'il vous donne la prescription à suivre... elle débite à tout allure que je n'en comprends pas un mot ou pire encore je ne veux rien entendre.


J'enfile une jambe dans mon pantalon puis la seconde et les choses se compliquent lorsqu'il faut attacher le bouton. J'ai beau forcé, la fermeture éclair ne monte pas... Je suis maudite ! Je suis une grosse baleine ! Je prends ma chemise et le constat est le même.

Pendant que je pleurniche toutes les larmes de mon corps, l'infirmière a eu le temps d'aller chercher mon docteur, qui n'a pas l'air très surpris de me voir dans cet état. Je suis complètement déboussolée !


— Mademoiselle Pinto ! Venez vous asseoir sur votre lit ! m'ordonne t-il en me donnant un coup de main pour me relever.


Je m'étais effondrée comme une merde lorsque j'ai compris que ma vie n'allait plus être la même à partir d'aujourd'hui.


— Vous venez d'admettre que vous êtes enceinte ! Votre esprit vient de faire le lien avec votre état, c'est une bonne chose !

— Non ! Je ressemble à rien ! Je suis une grosse patate ! je m'énerve contre lui comme si cela était de sa faute.


Puis l'instant d'après je suis en larme, gémissant sur son épaule.


— Une très jolie patate alors ! tente t-il de m'apaiser. Car vous restez une très belle femme ! Tout va bien se passer, vous verrez !

— Non ! Rien ne va ! Je veux mourir !

— Vous ne parlez pas sérieusement ? Mariana ! La vie nous réserve parfois des surprises, elle est ainsi faite !

— Je vous la laisse ! Je ne veux pas de ce genre de surprise ! Je préférais ma vie d'avant !

— Ce n'est pas vous qui parlez ! Dans quelques jours vous en rigolerez !

— En rigolez ? Jamais ! Je suis enceinte ! J'ai failli mettre la vie de mon bébé en danger, son père a disparu je-ne-sais-où et vous me dites que je vais en rire ! je m'irrite, je suis sur les nerfs.


Personne ne peut comprendre le désarroi dans lequel je me trouve. Je n'ai aucun lien avec l'enfant que je porte. Je suis sa mère et pourtant je ne ressens rien pour lui ! Il est là, je le sens mais c'est une pièce rapporté, il n'a rien à y faire ! C'est un intrus qui c'est introduit en moi par erreur. Oui, une erreur ! Je ne vois que cette explication...

Je veux dormir encore et encore... et me réveiller des années après et m'apercevoir que rien de tout ça n'a existé, y compris ma rencontre avec Julio.

Rien de ce que je fais est bien ! Je ne fais que des gaffes. Je suis une catastrophe en tant que femme, copine, amante et mère ! Je suis la plus mauvaise des personnes que je connaisse...




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Comme promis, je vous ai mis le troisième chapitre de la semaine. J'espère qu'il vous a plu ?

Pour les impatientes et les curieuses, soyez au rendez-vous lundi ! Il va y avoir des nouvelles de qui vous savez... 

Et sinon, je posterai également, ce jour-là, le prologue de ma nouvelle histoire qui s'intitule : 

ABEL ET LA BÊTE


Passez un bon week-end et on se retrouve lundi pour la suite !

Bonne journée !

DIS MOI OUI ! Tome 1 et 2Donde viven las historias. Descúbrelo ahora