5 Vent moins glacial

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Point de vue de Victoria

Je me prépare pour aller chez ma tante. On est le Mercredi et je pense que cette confrontation ne sera pas très chaleureuse. Mais même si dans le noir total,  moi,  Victoria,  j'arrive toujours à trouver un tout petit point lumineux sûrement caché et oublié par les humains. La famille,  c'est le plus important. C'est en quelque sorte la base qui nous fait relever dans la société que nous vivons actuellement.
Je suis une fille optimiste et je ne cache pas cette qualité que j'ai. Dans ma vie,  j'ai pu apprendre 2 choses: la première c'est que je compte avant tout autre et le second, c'est que les autres aussi comptent après moi.

J'ai pu assisté à l'enterrement des grands-parents de Hugo et ce que j'ai pu remarqué,  c'est le fait qu'entre eux,  même si son père est presque indisponible et que sa mère, impliquée dans des sujets très sensibles,  ils ont quand même montrés une certaine audace vis-à-vis de la situation. Et j'ai aimé,  pas aimé le fait qu'il a perdu des êtres chers pour lui mais le fait qu'il soit fier de lui d'avoir pu vivre une aventure merveilleuse avec ses grands-parents.

Je rejoins ma petite sœur qui s'est installée sur le canapé. Elle est en train de regarder un dessin animé qui est nouveau pour moi. Elle a 9 ans certes,  mais elle ne se lasse jamais de revoir ces dessins animés de petit bébé. Je ne me souviens guère de mon enfance jusqu'à mes 3 ans.
-Qu'es-ce que tu regardes Julie ?
-Un dessin animé, pourquoi ?
-Non. Je veux dire c'est quoi son nom ?
-Henry Calimonstre.
Quel drôle de nom.
-Et t'aimes?
-Évidemment,  sinon je ne l'aurai pas regardé. Me répond-elle.
Terrible comme sœur mais je l'adore trop pour ça. Elle porte une robe bouffante,  un blouson blanc et une jolie serre-tête dorée. Comme la reine des neiges je dirais.

-Bon les enfants on y va !  Nous ordonne ma mère qui est en train de chercher les clés de la voiture.
-Chéri,  tu n'aurais pas vu ma clé ?
-Aujourd'hui c'est moi qui conduit. Répond mon père.
-Donc je suppose que t'as la clé ?
-Oui chef,  taquine mon père.
Il sait bien jouer son rôle car il a réussi à décrocher un rire de la part de ma mère.

La dernière fois que j'ai emprunté cette route  c'était il y a quelques jours,  quand j'ai trouvé Coloris. En parlant de lui,  c'est un joli chiot mâle. Il est en bonne santé et je suis sûr qu'en ce moment même,  il est en train d'aboyer pour marquer son territoire. Ce jour aussi, j'ai parlé avec lui. Pour tout vous dire, c'était presque inimaginable. Il m'a donné rendez-vous ce Samedi pour une petite promenade dans le parc et après qui sait,  on pourrait approfondir ce qu'on a construit jusqu'ici.

Après trente minutes de route,  on arrive enfin devant la maison de ma tante Claire. Nous nous garons sur le trottoir et j'appuie sur la petite sonnette rouge à droite de moi. Lucas m'ouvre quelques secondes après. Il a tellement changé. Il porte une chemise bleue et un cravate,  un pantalon velours bordeaux et des chaussures noirs.
-Salut Victoria !
Il m'offre un de ses plus beaux sourires.
-Entrez je vous en prie.
-Merci Lucas. En passant,  tu as drôlement changé. Lui dis-je.
Mes parents et ma petite sœur me suivent et nous entrons dans la maison de ma tante. Elle était en train de nous attendre sur le canapé. Encore distraite par les magazines qu'elle feuillette avec délicatesse, elle finit par se retourner en entendant les bruits de pas derrière d'elle.
-Ah bonjour Victoria ! Désolé, je ne t'ai pas entendu.
-Salut Tatie,  lui répondis-je.
Je m'installe sur le moelleux canapé blanc situé à ma droite et prend mon téléphone.
-Installez-vous bon sang. Proposa-t-elle à mes parents.
-Tu n'as pas changé Claire, fit ma mère comme remarque.
-Qu'es-ce-que tu insinues par là ? Demanda-t-elle à ma mère tout en rigolant.
-Toujours cette bonne vieille femme qui ne se laisse pas rattraper par le temps, finit ma mère par lâcher.
Et nous échangeons chacun des regards à la fois interrogateurs et contents.
-Je vais vous laisser un peu. Il faut que je finis de vérifier le poulet que j'ai mis au four.
-J'avais vraiment hâte de goûter à tes plats,  lui répondis-je en faisant un signe d'excitation.

Nous nous installons sur la table et je m'assois près de mon cousin. Je l'ai vu une fois au supermarché, mais tellement noyé dans l'incertitude, je ne voulais pas lui aborder ce jour là,  de peur de le confondre avec quelqu'un d'autre.
Mais même après ces longues années d'absence,  tous les membres de ma famille n'ont pas vraiment changés. Enfin,  dans toutes choses il y a une exception. Et devinez c'est qui ? Et bien c'est moi. Que ce soit psychologiquement ou physiquement, il y a du progrès.
On peut dire que tout ce que j'ai enduré durant ces dernières années m'a servi de belles leçons. Au moins il y a du côté positif dans tout ça.
Je me sers à mon tour et je remplis soigneusement mon assiette de gratin au légume,  d'une belle cuisse de poulet et de l'haricot vert.
-Bon appétit ! Nous déclarions tous ensemble.
Ce repas de famille se fut d'abord en un silence assez gênant puis mon père finit par aborder un sujet. Il nous raconte notre enfance. Et ça m'étonne parce que je me renseigne un peu plus sur moi. Comme si avant je ne m'appartenais pas et que c'est seulement maintenant que je me sens à l'aise dans mon corps.

Ce repas se fut mémorable et je ne sais pas si l'un de nous est hypocrite ou bien que c'est la réalité qui est difficile à accepter, mais après tout,  tout s'est bien passé.
Ça me fait chaud au cœur qu'on est arrivé à redevenir une famille après tout ce que nous avions enduré.

Bonjour à vous cher lecteur.
J'éspère que ce chapitre vous a plu.
Certes, j'ai manqué un peu d'inspiration mais je suis quand même contente d'avoir pu le terminer.
Je vous dis à bientôt et bonne continuation 🖤

LiéOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz