Une fois de plus, je me rendis dans la chambre de mon frère. Malgré toute la légèreté que je mettais dans mes pas, le parquet grinçait sous mon poids. J'essayais de me dire qu'il n'entendrait rien, ou du moins j'essayais d'y croire. Mais, moi et ma maladresse légendaire, viennent alors cogner leur pied dans le bout du lit. Merde. Toutes sortes d'insultes brûlèrent alors mes lèvres mais je ne pouvais prononcer aucun mots. Il se réveillerait sinon. Essayant de reprendre mes esprits, quelque chose se fracassa sur mon visages. Du moins, fracasser est un bien grand verbe pour un objet qui n'était autre qu'un oreiller.

- Tu sais, tu as le droit d'hurler hein, te gêne pas pour moi, rigola Aïden du fond du lit.

- Putain, sale merde, vas niquer ta... Attends, Aïden ?

- Tu t'attendais à qui ?

          Je comprenais enfin qu'il était réveillé et que mon plan tombait à l'eau. Je lâcha le t-shirt, espérant que la noirceur de la pièce camouflerait le bout de tissu tombant.

- J'espérais quelqu'un d'autre...

- Ah ouais ? Demanda-t-il en un ton différent.

- Ouais, quelqu'un de plus intéressant, et un tant soit peu plus attrayant...

- Mytho, rigola-t-il.

- Quoi ?

- Si t'es là, c'est que tu me cherchais...

- Jamais, et puis pour ta triste information, j'étais juste partie chercher quelque chose dans la chambre de mon frère...

       Je m'adressais toujours à cette pénombre, essayant de deviner la silhouette d'Aïden. Je la voyais, assise sur le lit, juste au bord, juste au plus près de moi. Etrange, comment pouvais-je voir cela ?

- Chercher quelque chose ah oui ? dit-il en esquissant un sourire que je pouvais deviner. Tu ne serais pas plutôt venu déposer mon t-shirt ?

        Ce n'était donc pas mon imagination qui voyait l'image de cette insupportable personne, mais c'était bien mes yeux qui voyait la gênante réalité.

- Qu'es...

         Du doigt il pointait la fenêtre d'où un fin liseré lumineux parvenait. Puis, il bougea son doigt vers le réveil rouge et aux couleurs du dessin animé préféré de mon frère, l'heure qui indiquait que la nuit nous avait tout juste quittée, que le soleil et le jour venait de la remplacer. Je me sentais conne de n'avoir pas vu cette luminosité tout juste pénétrante, c'était comme si j'avais imaginer une pénombre la plus totale, peut-être qu'elle me rassurait.

- Depuis quand t'es réveillé ? Demandais-je presque honteuse.

- Depuis pas longtemps.

          Il s'arrêta un temps, comme guettant ma réaction. Réaction que je ne fis pas attendre en lâchant un souffle de soulagement.

- Ne t'inquiètes pas, je peux comprendre que me regarder dormir doit être un agréable spectacle, rigola-t-il.

- Mais non, je...

- Chuuut, me coupa-t-il. 

- Tu m'exaspère, soufflais-je.

         Il rigola une fois de plus. Fier de lui. Je détestais ce rire, ce rire qui m'inculquait défaite. Il gagnait en m'énervant. Il s'arrêtait de rire, et se concentra sur moi, il préparait une nouvelle attaque gênante, je le savais, je m'en doutais.

- Sinon, qu'est-ce que tu faisais avec mon t-shirt dans les mains ? Deviendrais-tu une sorte de fan obsédée ?

- N'importe qu... Roh j'étais juste venu de te le rendre, dis-je toujours plus exaspérée.

That's why I love you, again.Where stories live. Discover now