25.

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La voiture s'arreta sur le côté. J'ouvris la porte et sortis en trombe, pour une fois de plus fuir. Alex, lui, tardait à sortir. Il semblait discuter avec Aïden, et parfois me lançait des regards inquiets, ou dirais-je plutôt compatissants. J'étais seule sur le trottoir, les gens passaient autour de moi comme un récital. La fatigue commençait à m'assaillir et les gens en mouvements ne représentaient plus que de longues traînées floues. J'étais bien ici, et mon seul réflexe fut de lever les yeux vers le ciel. Je n'aurais jamais penser que l'on pouvait admettre autant d'importance pour cette chose qui nous surplombait tous, et pourtant aujourd'hui, elle représentait ma mère. Cliché, surement. Etrangement, je pris conscience que, depuis tout ce temps elle pouvait me voir, veiller sur moi comme elle avait toujours fait. C'était la première fois que je l'évoquais de cette manière, et bizarrement j'eus comme dirait-on, honte. Honte qu'elle ai pu me voir dans cet état, honte qu'elle ne me voit que pleurer et repousser tout le monde, honte de lui montrer que j'étais aussi faible qu'elle ne l'était désormais. Et dans ma tête tout se chamboula, il n'était plus question de me rabaisser au niveau de victime mais d'assumer et de repartir de l'avant, plus question de pleurer ou hurler, je n'avais pas le droit, pas devant ses yeux, me dis-je en regardant une dernière fois le ciel.

       Je regarda ma montre, il était 10h55, je n'avais plus de temps à perdre, l'assistante sociale m'attendait. Je me dirigea en direction du bâtiment à grandes enjambées, pour une fois je n'avais plus peur, j'était juste déterminée.

- Bah alors, on ne m'attends plus maintenant, cria une voix derrière moi

        Je me retourna et vis Alex, qui ne courait qu'à moitié pour me rattraper. Je jeta un coup d'œil sur la route où était garé, en double file, la voiture d'Aïden tout à l'heure. Il n'était plus là, une partie de moi était déçue qu'il ne nous attendent pas, mais une autre me disait : A quoi tu t'attendais ? Pourquoi voudrait-il montrer de l'importance à une fille qui ne sait que le repousser, passe à autre chose comme tu sais le faire. J'étais d'humeur à plutôt suivre la deuxième partie qu'il se trouvait au fond de moi, et il me fallait oublier ce sentiment nouveau en moi avant qu'il ne me détruise encore plus.

    Nous étions désormais dans une petite salle avec Alex. Une pièce qui semblait s'apparenter à une salle d'attente, sans le côté rassurant et la douce odeur que l'on pouvait retrouver d'habitude. La porte s'ouvrit sur une dame d'une quarantaine d'année, tailleur, chignon, disons qu'elle faisait plus juge qu'assistante sociale. Mais après tout comment pouvais-je juger, je n'avais pas eu besoin d'en voir jusque là. Alex sentit la peur qui me serra le cœur, car à ce moment precis, une main se posa dans mon dos, et m'encourageait à avancer.

- Entrez Ana, dit-elle d'une voix douce qui rassura

       Elle remarqua alors Alex, et sembla tout d'abord surprise mais ses traits s'adoussirent vite. Elle me tenda sa main que je m'empressa de serrer le plus vite possible et le moins longtemps aussi, comme pour libérer mon stress.

- Asseyiez vous ici, dit-elle en pointant deux chaises rudimentaires.

D'ailleurs, tout était rudimentaire ici. Le bureau qui se dressait face à nous était en réalité une unique planche de bois que l'on posé sur deux sortes de poteaux. La fenêtre n'émettait que peu de lumière, et tout semblait comme mort dans cette petite pièce.

- Ana, Ana, laissez moi retrouver votre dossier.

Elle cherchait un dossier, du moins je suppose, dans une armoire qui semblait manquée de s'effondrer, qui comme je le pensais ne s'apparentait pas vraiment à un "dossier" mais plutôt à une vulgaire feuille de renseignement.

That's why I love you, again.On viuen les histories. Descobreix ara