16.

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Mon père, il était plus de minuit, et il n'était toujours pas rentré. Ni Noam, et c'était là ma plus grande inquiètude, qu'il soit arrivé quelque chose à l'être auquel je tiens le plus au monde, celui qui fais que je suis toujours là aujourd'hui. Je n'avais aucune idée d'où ils se trouvaient, ni de se qu'ils faisaient. L'angoisse m'envahit, j'étais tétanisée, je ne pouvais bouger, j'étais comme devenue statue. Et finalement peut-être est-ce ce que je suis aujourd'hui, une fille au coeur froid, bloquer dans sa cage, qui s'effondre avec le temps. J'étais bloquée dans cette maison sans vie, je n'avais pas de voiture, pas de moyen de rejoindre la ville, pas de moyen de joindre mon père, mon forfait ne fonctionne plus, du moins je ne peux plus envoyer de message, juste en recevoir. Malgré les effets de l'alcool qui s'estompaient je me sentais encore toute flasque, et bizarrement l'envie de vomir me montait dangereusement à la gorge, et rajouter à mon niveau d'anxiété élevé, tout prenait de plus en plus d'importance. Un sentiment de dégoût me pris à la gorge. Je courus aux toilettes, juste à temps pour déverser le contenu peut rempli de mon estomac, et pendant plusieurs minutes, peut être même une heure, je suis restée cloîtrée devant cette cuvette, à attendre le prochain vomissement comme un détenu qui attend son jugement. Mais le plus angoissant et ce qui me tourmentait l'esprit était la disparition de mon père et de Noam, je me dégoûtais moi-même. Je n'avais pas réussi à garder ma mère en vue et maintenant je n'étais même plus capable de veiller sur mon frère. J'étais la fille pitoyable, agenouillée devant les toilettes, à vomir jusqu'à n'en plus pouvoir, à déverser des larmes en torrent. Je sortis des toilettes, épuisée, fatiguée, tout mon corps criait au secours, la force pour marcher me manque, je parvenus tout de même à me hisser sur le canapé en rampant. Dieu seul sait comment. Mon regard se posa sur la maison en face de la mienne, celle d'Alex. La lumière de sa Calabre était allumée, et même si l'envie m'en manque, il était la dernière solution pour résoudre mes problèmes.
J'étais habillée pitoyablement, les vêtements sales, les cheveux en batailles, il fallait que je me change du moins au minimum. Rien d'exceptionnel, juste quelque chose qui fasse qu'il ne se pose moins de questions qu'il y allait en avoir déjà. Quelques minutes plus tard je sortis dans la résidence, tout était calme, plus de lumière, plus de cris, plus aucune ressemblance avec le jour, comme un deuxième monde. Plus sombre, mais tellement plus agréable contenu de ma nouvelle vie, quelque chose qui m'éloigne des souvenirs heureux de mon enfance, quelque chose qui m'éloigne de la souffrance d'un vide pesant. Vous savez dans tout les films il y a ces scènes mystiques, où le prince lance un malencontreux cailloux sur le carreau de sa dulcinée, bizarrement cette technique semble se révéler efficace, car à peine le "poc" ressentis, une tête se pencha à la fenêtre, fatiguée, cernée, comme à moitié endormie.

- Ana, qu'est-ce qu'il te prend ?

- Descends, faut que je te parle, et vite.

- Sérieux ? À 2 heures du matin ? Et puis je crois que tu ne m'apprécie pas trop, non ?

- Aller descends, t'es ma dernière chance, je t'en supplie Alex descends.

- J'arrive. Tu as gagné.

Il ferma sa fenêtre avec un bruit strident. La lumière de sa chambre s'éteignit et quelques instant plus tard la porte s'ouvra.

- Vas-y je t'écoute dis moi tout.

- Euh... Comment t'expliquer... Voilà, mon père et Noam ont disparu, enfin ils ne sont toujours pas rentré de leur match.

- Ana, dis moi que t'es pas sérieuse là ? Tu connais ton père, tu savais très bien que sa allait se finir comme ça. Qu'est-ce qu'il t'as pris de les laisser partir.

- Tu sais quoi, oublies. C'était con de ma part de venir te demander l'aide. Je crois que les reproches j'en entant assez tous les jours. Bonne nuit.

That's why I love you, again.Where stories live. Discover now