24.

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Je me réveilla par les secousses d'Alex, toujours en me débattant et le frappant dans le meme temps.

- Alex, qu'est ce que ...

Soudain je réalisa, le soleil d'automne essayait doucement de percer des nuages de la nuit passée, la tête de Noam me regardait d'un drôle d'air, un cartable sur son dos.

- Bisous Ana, je vais à l'école, Alex m'as fait un trop bon petit dej', dit-il tout sourire en s'éloignant dans la pénombre de ma maison en éveil.

- Putain, je suis trop conne, je suis même pas foutue de réveiller pour m'occuper de mon frère. Le comble c'est que ce soit toi qui l'ai fait, dis-je

- Je prends ça pour merci, dit-il en riant en coin

- Oui désolé, merci Alex.

- Bon aller lève toi, il est 7h, on a un bus à prendre j'te rappelle.

- Un bus pourquoi Alex ?

- Le lycée Ana, t'as oublié ? Dit-il mi énervé, mi exaspéré

- Non j'ai pas oublié, j'voulais juste te voir t'énerver, dis-je en lui faisant un clin d'œil

       Je tenta de me lever, mais une fois debout, la gravité semblait plus forte que moi et me poussa à m'écrouler sur le sol. J'étais faible, pas seulement moralement mais aussi physiquement. Je me détestais. Je n'étais pas le genre de fille faible, et pourtant je ne fais que pleurer pour un oui, pour un non, pour un mot.

- Ana, depuis quand t'as pas mangé ?

- Euh, 6h... ou peut-être 10, dis je

- Ana, vraiment depuis quand ? Dit-il en me faisant son fameux regard noir que je détestais

- Avant, avant-hier peut être...

- Vas manger tout de suite, dit-il en essayant de prendre une voix grave qui ne lui allait pas du tout

- C'était quoi cette voix, plaisantais-je

     Regard noir. Ça, c'était beaucoup plus efficace.

- Bon, ok. Mais bon pour ça, faudrait que j'arrive à me lever.

     A travers cela je lui demandais son aide sans clairement l'exposer. C'était là mon plus grand talent.

- Tu veux toujours pas avouer avoir besoin d'aide toi, t'es pas croyable.

- Tais toi et aide moi plutôt...

- Parle mieux d'abord et si tu veux que je t'aide vas falloir me le demander gentiment, dit-il fier.

- Jamais de la vie, toute façon j'avais pas trop envie d'aller en cours aujourd'hui... Dis-je en lui adressant mon plus large sourire.

           Il était vaincu, et son sourire s'effaça deux secondes lorsqu'il me tendait sa main, tandis que moi je lui souriais plus fière que jamais. Et oui, je souriais c'était comme un petit miracle, un petit miracle qui me plaisait. Pour une fois, je pouvais faire autre chose que pleurer ou crier. Sur ces pensées je me rendis compte que je n'étais qu'ascenseur émotionnel. Un coup ma vie n'était plus la même, et je refusais toute la réalité qui me faisait face en la fuyant, et puis un autre jour j'étais capable de me laisser convaincre d'aller au lycée, par celui que j'aurais le moins soupçonné, alors que je m'étais refusé cet avenir il y a à peine 10 heures. Pourtant, je savais tout de même que les cours représentaient quelque chose d'éphémère et que bientôt mon envie de fuir reviendrais, mais une fois de plus j'essayais de savourer la joie et l'esprit serein qui planait autour de ma tête comme une auréole.

That's why I love you, again.Where stories live. Discover now