15.

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Nous étions là, perdus dans le noir, moi pleurant mes peines, criant ma détresse, lui à me soutenir. Le vent d'automne soufflait les feuilles au sol, donnant à cette scène un esprit de mélancolie. Pendant plusieurs minutes nous restions là, sans parler, sans bouger, comme deux adolescents perdus face aux dures épreuves de la vie. L'étreinte se faisait de moins en moins forte, jusqu'à ce que l'espace entre nous se fit de plus en plus grand. Je ravalât mes larmes, j'avais honte, oui.

- Je pense qu'il vaudrait mieux que tu rentres chez toi Aïden.

- Nous je ne te laisserais pas dans cet état, et puis j'ai une partie de foot à jouée.

Et puis avec un sourire sur le visage, il montra les bières et les sandwichs.

- Et tu oublies ça, aller moi j'ai faim, dépêche toi.

- Tu n'es pas possible, je rêve.

Il me pris la main, et m'emportas avec lui, parfois il riait, pourquoi ? Je ne sais pas, tout ce que je ressentais pendant ce tendre moment était la joie et l'oubli, oui. Sûrement. Nous marchions sur le vieux chemin qui longeait la rivière, celui-ci avait complétement été regnié quand la grande route fut construite. Le peu de souvenir qu'il me reste des dimanches après-midi ou nous longions ce chemin, était ces centaines de marcheurs, de familles, d'amis réunis, parfois certain rentraient en direction de la ville, le lendemain ils allaient reprendre le travail... Ces gens là marchaient plus vite que les autres, faisaient de plus grand pas, portaient des chaussures bien moins adapté au temps d'automne, mais surtout vêtus d'habits bien plus cher que ceux que l'on avait l'habitude de voir dans ma banlieu, si je pouvais appeller cela comme ça. C'était de parfait gens de la ville, être dépèchés, préssés, impatient, et bien plus que jamais arrogant, oui le genre d'être qu'était Aïden. Non pas que je vienne de la campagne bien au contraire. Mais disons que je suis de ceux qui font constamment la navette entre la ville et ce qu'il ressemblerait plus à de la campagne pour nos autres amis les citadins. Et en quelque km² il y avait plus de nuances que ces aquarelles aux éclats des milles et une couleur. Et c'est comme cela perdue dans mes pensées que je continuais à avancer, toujours un peu plus collée à Aïden. Le chemin était certes assez espacé pour permettre le passage des uns et des autres, du vas et viens des passants sans gênés à la "circulation" si l'on peut appellé cela ainsi, mais l'hiver dernier, la pluie y était tombée durant plusieurs semaines sans répit, provoquant ainsi la crue de la rivière. Il y avait plein de feuilles et de multiples branches partout sur le sentier, et pour éviter de tomber il fallait évidement que je me colle un peu plus à Aïden, honnêtement cette situation ne me dérangeait pas, et chaque fois que sa peau collait un peu trop la mienne, chaque fois que son souffle caressait un peu trop mon cou, chaque fois que sa main effleurait un peu trop la mienne, mon corps s'enflammait me provoquant des frissons électriques. Je ne sais pas si c'était de l'attirance où le malaise qui m'assaillait, il n'y a qu'une chose que je sache, que j'aimais cela, que j'aimais ces frissons incontrôlables, que j'aimais cette présence, mais surtout ce contact permanent.

- Tu me croirais si jamais je te disais que je n'aime pas mon confort de vie, que je n'aime pas ce luxe, que je n'aime pas l'argent, que je n'aime pas ma richesse ? Me demanda-t-il.

J'étais surprise de sa question. Je pensais qu'il se foutait de moi, qu'il voulait juste voir ma réaction. Mais même dans la pénombre je voyais que du fond de ses yeux, terriblement beaux, il y avait quelque chose de très sérieux, quelque chose que je n'avais jamais encore vu.

- Non.

Il marqua une pause dans sa marche effréné. Ses yeux s'affolèrent, surpris.

- Comment ça non ?

- Non, je ne te croirais pas.

Au vue de sa réaction, je pense qu'il ne m'a comprenait pas, hors c'était moi qui ne comprenait rien.

That's why I love you, again.Where stories live. Discover now