Chapitre 12

132 9 12
                                    

Nous avons notre tout premier sponsor. Et nous sommes très content, ces petits pains vont nous être très utile !

Erwan est heureux du mot écrit par la main de son père. Un sourire s'affiche sur son visage.

Nous prenons notre petit déjeuner, enfin je ne sais pas si nous pouvons appeler ça un petit déjeuner mais nous mangeons les petits pains et les fruits que nous avons trouvés hier.
Nous voilà un peu rassasiés, nous descendons de l'arbre et nous décidons de partir d'ici. C'est risqué de rester au même endroit trop longtemps. Vaut mieux rester mobile.

Je ne sais pas quelle direction nous pouvons prendre. Peut-être vers l'est si nous suivons la direction des nuages (puisque ceux-ci vont de l'ouest vers l'est). Nous n'avons pas encore explorer l'est de l'arène.

Ça doit faire une bonne heure que nous marchons. C'est très bizarre car j'entends des bruits derrière moi... ça doit être ma paranoïa, ou simplement des animaux, ou même le soleil qui me tape sur la tête. Depuis hier nous avons croisés aucun tribut. J'espère que nous ne nous dirigeons pas vers des tributs, je ne sais pas où ils peuvent bien être. Il faut que je me prépare à être une meurtrière et à sauver ma peau si jamais nous devons nous battre.

« BOUM » c'est le bruit du canon qui retentit qui nous informe qu'un tribut vient de mourir. On saura ce soir qui a été la victime.

Erwan me regarde et hausse les épaules. Pour ma part j'ai un mauvais pressentiment. J'ai peur que ce soit nous les prochaines victimes.

« BOUM » « BOUM » puis encore deux autres morts. Les tributs sont matinaux pour tuer. Nous continuons notre chemin et j'espère que nous allons vraiment dans la direction opposée de ces tributs.

Sur la route, Erwan s'arrête brusquement pour regarder des champignons :
— Tu crois qu'ils sont comestibles ceux-là ? Lui demande-je.
— J'en ai aucune idée, mais peut-être que si nous les faisons cuire, nous pouvons les manger ?
— Je ne sais pas... prends les toujours, on ne sait jamais.

Comme nous sommes arrêtés, je regarde aux alentours pour voir s'il n'y a pas d'autres choses que nous pouvons prendre pour manger.
Je lève la tête et là miracle, je vois des fruits !
— Erwan, regarde, dans l'arbre !
Il lève la tête et il acquiesce :
—  Je dirais que ce sont des prunes. Je vais aller en cueillir.
—  Non, laisse-moi y aller ! Je ne te sers à rien depuis le début, autant le faire moi-même. En plus je grimpe mieux que toi.
— D'accord, je te laisse y aller. Mais sois prudente.
— Oui ne t'inquiète pas.

Je prends le sac à dos et je commence à grimper. J'ai la chance que je n'ai pas le vertige car les prunes sont vraiment hautes. Je passe d'une branche à une autre, comme un singe. Je suis fière de moi pour une fois que je suis douée dans un domaine. Je commence ma cueillette, j'essaye de prendre les prunes les plus mures et les plus grosses.

Soudain, j'entends du bruit en bas. Des gémissements. Des cris. J'enlève les feuilles devant moi qui m'obstruent la vue et je vois la scène la plus horrible qui soit.

Erwan.

Le sang coulant de son bras et de sa jambe, en train de se battre contre un autre tribut qui doit être un tribut de carrière. Je crie à plein poumons : « Erwan !!!!! »
Je ne veux pas regarder ce combat. Sinon les images de mon ami risquent de me hanter à tout jamais.

Des larmes commencent à couler, je ne peux rien faire pour le sauver. Avec mon ridicule poignard, je risque de me faire tuer aussi.
Je pense que le tribut l'a pris par surprise. Il n'a qu'une lance pour se défendre. L'autre tribut doit avoir une meilleure arme pour oser s'attaquer à lui.

Tout est de ma faute... j'avais entendu des bruits derrière moi, j'aurais dû l'alerter... Ou j'aurais dû accepter que ce soit lui qui aille chercher les prunes. Je serais morte à sa place et c'est lui qui aurait gagné les jeux. Et il aurait pu retrouver Ulrich. Je m'en veux tellement. Je vais avoir sa mort sur ma conscience toute ma vie, je ne me le pardonnerais jamais.

J'entends toujours des gémissements. Je prie pour qu'Erwan s'en sorte vivant mais je crois que c'est peine perdu... Que fais-je fais sans lui maintenant ? Je ne sais pas... sans doute rien...

Un coup de canon retentit « BOUM ».

Je prends mon courage à deux mains, pousse les feuilles qui gênent toujours ma vue...

Erwan... allongé par terre... le crâne, la jambe, le bras, en sang... Il est mort...

Je sors toute la colère en moi et je crie : « NON, ERWAAAN ! » ce n'est pas possible, c'est un cauchemar. Je vais me réveiller, je ne vois que cette solution-là. Je me pince et... non je ne me réveille pas, la seule chose que j'ai réussi à faire c'est de me faire mal.

Le tribut qui a tué mon ami reste près de son corps, triomphant. Je crois que je me suis faite repérer en criant.

Le tribut s'adresse à moi : « Hé, alors ? Tu ne descends pas voir ton copain ? Que je te tue aussi ! De toute façon tu as nul part où aller, alors je te tuerai quand même... Je te laisse une chance de te rendre. »

Oui c'est vrai, si je reste dans cet arbre, je vais mourir de soif ou de faim et si je descends, il me tue directement sans que je souffre. Quelle est la meilleure solution ?

Il me regarde toujours, il reste fixe sur place. Bien décidé à me tuer aussi.

Je regarde de plus près et je vois que sur sa veste c'est marqué « District un », un tribut de carrière. Il est fort et nettement plus entraîné que moi, je n'ai aucune chance de lui échapper. Je ne sais pas quoi faire.

Quand soudain à peine à dix centimètres de mon visage. Je vois passer une flèche à toute allure qui atterrit en plein dans le cœur du tribut. « BOUM », il meurt instantanément. Je suis étonnée, car je me voyais vraiment mourir aujourd'hui. Je me retourne et je vois une personne dans le même arbre que moi, mais bien mieux cachée que moi, j'ai peur qu'elle me tue, il faut que je descende au plus vite de l'arbre.

— C'est mon arbre...
— Dé... désolée, je... je ne savais pas que tu étais là, j'ai vu ces fruits et j'ai voulu en cueillir et...
— Je sais, j'ai tout vu. Je suis là depuis le début... Désolé pour ce qui est arrivé au tribut de ton district, vous aviez l'air proche.
—  Oui, en effet... C'était un bon ami. Merci d'avoir tué le tribut, je te dois une fière chandelle. Qu'est-ce que je peux faire pour toi, je te dois bien quelque chose ?
J'essaye de rester polie même lors des Hunger Games.
— Pourquoi ne pas continuer ta route avec moi quelques jours encore, j'ai besoin de quelqu'un pour assurer mes arrières. Je déteste les tributs de carrière et j'ai un plan pour tous les tuer. Il y en a un de moins maintenant. Qu'est-ce que tu en dis ?
— C'est d'accord.
De toute façon, je ne sais pas me débrouiller seule dans cette arène donc autant rester en vie quelques jours de plus.

La personne se rapproche de la branche sur laquelle j'étais. Je vois enfin le visage de la personne qui m'a sauvé. Je remarque que c'est la fille du district quatre, qui se prénomme Lily. Lors de l'interview, elle avait dit qu'elle était douée avec un arc et elle n'a pas menti.
—  Au fait, je m'appelle Lily, et je viens du district quatre.
— Oui, je sais. Je me souviens de ton interview. Moi c'est Emmy, et je viens du district neuf.

Les présentations faites, nous descendons de l'arbre. Et je décide d'aller voir Erwan une dernière fois avant de partir, pour lui dire adieu.
Je suis tellement en colère que je mets un coup de pied au corps du tribut du district un. Comme Lily, je déteste les tributs de carrière maintenant. Je suis bien décidée à tous les tuer à présent. Je vais me venger.

Avant de partir, je prends la lance d'Erwan, et le sac à dos du tribut du district un avec son arme. Il a utilisé une épée. Erwan ne pouvait rien faire face à ça. Il avait un désavantage.

Nous partons. C'est avec tristesse que je laisse Erwan reposer en paix.

Les 33ème Hunger Games : "Follow your heart".Onde as histórias ganham vida. Descobre agora