Chapitre 3

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Erwan, je suis désolée de ce qu'il nous arrive... 
Il se tourne aussitôt vers moi, me regarde d'un air méchant : 
—Tu es désolée ? Tu crois qu'en disant ces mots tout va disparaître, tu crois que tout va redevenir comme avant. Tu es désolée, tu crois que ça va changer quelque chose ? Trop tard maintenant... On ne peut pas retourner en arrière.  
— Je voulais juste...
Je n'ai même pas eu le temps de finir ma phrase qu'il en commençe une autre : 
— Oui, je sais tu voulais juste être polie. Mais ce n'est pas comme ça que tu vas gagner les Hunger Games, en étant polie. Tu crois qu'en disant simplement « Ne me tuez pas, s'il vous plait » les tributs vont tourner les talons et chercher une autre victime. Sache que ce n'est pas comme ça que ça marche dans l'arène.
Il m'a mis hors de moi, je ne supporte pas qu'on me parle comme ça, je lui répondis aussitôt : 
— Oui, je sais, c'est bon. Pas la peine de me crier dessus. Ce n'est pas de ma faute si tu as été tiré au sort. Tu es en colère je peux le concevoir, mais tâche de ne plus me parler sur ce ton ! Sinon tu seras le premier que je vais tuer dans l'arène ! 

Il eut un silence, je vois bien qu'il est gêné. Je ne sais plus quoi dire. Je n'aurais peut-être pas dû y aller aussi fort.

Je me rappelle alors des dernières paroles du maire : «..vu que du feu..», je décide d'en parler à Erwan.

— Erwan, je peux te poser une question ?
— Oui, évidemment.
—Est-ce que tu as entendu ce que le maire a dit après nous avoir demandé de partir devant ?
—Non, pourquoi ?
J'aurais dû m'en douter, voilà, maintenant je ne sais plus quoi répondre, c'est malin, j'essaye d'esquiver la question.
— Oh pour rien, c'est juste que j'ai cru qu'il nous avait parlé et que peut-être ça pouvait être quelque chose d'important pour la suite. Je commence à trouver le temps long pas toi ? 
—Oui.
Ce qui est bien avec lui, c'est qu'il répond rapidement. Un autre silence s'abat sur la pièce.

Après trente minutes d'attente infernale, la porte s'ouvre et un garde s'approche de nous , il nous dit avec sa voix grave :
— Vous avez le droit de voir une seule personne de votre famille et rien qu'une seule, qui choisissez -vous ?
— Ma...
Erwan me coupe la parole aussitôt :
— Personne, je ne veux voir personne !
— Très bien, si c'est ce que tu veux. Et toi petite ?
J'ai horreur qu'on m'appelle par ce surnom.
— Je disais donc avant qu'on ne me coupe la parole : Je voudrais voir ma mère. 
—Très bien, suis-moi. 

Il m'emmène dans une pièce mal éclairée. Et me laisse seule. Je vois le visage triste de ma mère, je cours vers elle pour la prendre une dernière fois dans mes bras.
— Sto...
Trop tard, je me suis pris la vitre en plein dans le nez. 
—Non, ils n'ont pas le droit, pas une vitre entre nous pour la dernière fois que je te vois...
Je me mis à pleurer, je vois ma mère qui essaye de retenir ses larmes, elle a les mains tremblantes.
— Ne parle pas si fort, approche ton oreille de la vitre. J'ai besoin de te dire quelque chose d'important, mais ne le répète à personne et ne me pose surtout pas de questions c'est compris ?

Elle parle tout doucement, c'est à peine audible, j'essaye de mieux tendre mon oreille pour entendre ce qu'elle a de si important à me dire.
— Écoute, je vais aller droit au but, cette année le tirage au sort a été truqué. Le maire est venu chez nous il y a quelques semaines. Il nous a dit que c'est toi qui devra obligatoirement participer aux Hunger Games, car tu es une fille forte, capable de gagner les jeux, et que tu est la fille du district avec le plus de tesseras.
— Mais non, pourquoi ? Comment il sait que je peux gagner ? Il ne me connait même pas ! 
— Chut ... ne parle pas si fort je te dis. Ecoute, Emmy. Je veux te voir rentrer à la maison, fais de ton mieux et fais attention à toi. Mais le plus important suis ton cœur. Je t'aime.
— Moi aussi Maman.

Le garde ouvre la porte et dit les 4 mots les plus insupportables de ma vie :
— Le temps est écoulé.

Il m'attrape par le col pour m'emmener dans la pièce où se trouve déjà Erwan. Je fais un dernier signe de la main à ma mère. Et je la vois pleurer, je ne supporte pas de la voir comme ça. Surtout que c'est sûrement la dernière fois que je la vois.

Je retrouve Erwan dans la salle centrale de l'annexe de la mairie, mais il n'est plus seul. Il est avec un homme. Cet homme a l'air d'avoir une trentaine d'années. Ses cheveux sont gris et une barbe est naissante. Il a l'air fatigué avec ses cernes, mais ses yeux bleus sont très perçants. Il est assis près d'Erwan. Ils ont déjà l'air de bien s'entendre. Je me jette à l'eau et je lui dis : 
— Euh... bonjour. 
— Ah, tiens Emmy te voilà.  
—Qui ... qui êtes -vous sans indiscrétion ? 
—Ulrich, votre mentor pour ces jeux, je vais vous entraîner pour que vous survivez le plus longtemps possible dans l'arène. 

Les 33ème Hunger Games : "Follow your heart".Where stories live. Discover now