Chapitre 11

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« 3 » : Mon corps tremble, j'ai l'impression que mes jambes vont me lâcher.
« 2 » : Je vois Erwan au loin, j'arrive à voir qu'il me fait un hochement de tête qui signifie surement que tout va bien se passer.
« 1 » : Mais non, tout ne va pas bien se passer ! Je vais mourir dans quelques instants. J'ai peur.
« 0 » : « Que les trente troisième Hunger Games commencent ! Bonne chance à tous les tributs »

J'entend un gros « GONG », c'est le départ des Hunger Games. Tout le monde se met à courir pour éviter de se faire tuer ou pour tuer. Je ne sais pas où courir. Aller devant ? Ou derrière ? Il faut que j'évite le bain de sang mais je fais n'importe quoi, je tourne en rond. Je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire. La seule chose que j'ai envie de faire à l'instant même c'est bien de pleurer. Me morfondre sur mon sort. Oui je vais mourir. C'est une certitude.

Mais je ne vais pas me laisser mourir aussi facilement, je veux mourir en étant fière de ce que j'ai fait ! Je réfléchis beaucoup trop et j'oublie que je suis dans l'arène de la mort et que je peux mourir à n'importe quel moment, comme par exemple maintenant.

Une fille court vers moi avec un couteau à la main. Elle ne souhaite sûrement pas devenir mon amie. Je cours aussi vite que je peux, je n'ai pas d'arme pour me battre. Je ne peux pas faire grand-chose mis à part courir le plus vite possible.

La fille n'est plus très loin de moi, je la sens s'approcher de plus en plus de moi. Quand je me retourne, pour voir la distance qui nous sépare, je la vois s'effondrer au sol. Je constate qu'elle a reçu une lance en plein milieu du dos, le sang dégouline. Je ne peux pas regarder ça plus longtemps, c'est horrible. Soudain quelqu'un m'attrape le bras. Je crie de toutes mes forces et je m'aperçois que ce n'est qu'Erwan. C'est sans doute lui qui vient de me sauver.

— Qu'est-ce que tu fais en plein milieu de l'arène ? Me dit-il d'un air énervé.
— Je ne sais pas quoi faire, Erwan. Je ne suis pas prête pour ce genre de chose.
Sans hésiter, il me dit :
— Viens avec moi, mais dépêche-toi, nous risquons de se faire tuer si nous restons trop longtemps sur place.
J'acquiesce.

Je suis sûre que la plupart des tributs sont partis se cacher après le départ. Heureusement qu'Erwan m'a sauvée sinon je serais morte. Quand il est là, je suis rassurée.

Je peux enfin prendre le temps de regarder aux alentours. Il y a une grande forêt juste devant nous. Je ne sais pas ce qu'il y a l'intérieur de cette forêt, le président doit bien nous réserver des surprises. Je vois aussi des montagnes au loin. Peut être qu'il y a un lac à l'intérieur de cette arène. On a eu l'habitude d'en voir souvent lors des derniers Hunger Games. 

Tout à coup, j'entend des coups de canons. Il y en a cinq au total. Ça signifie que cinq tributs sont morts lors du bain de sang au début de ces jeux.

Erwan va d'abord récupérer la lance qu'il a utilisé pour tuer la fille qui était en train de me poursuivre. A défaut d'avoir une épée pour le moment, il se débrouille bien avec une lance.

Avant de s'enfoncer dans la forêt, au milieu de l'arène se trouve toujours des provisions, des armes et des objets de survie.
— Il y a un sac là-bas, il peut contenir des choses intéressantes, soit tu viens avec moi, soit tu pars devant dans la forêt ?
— Je viens avec toi dans ce cas.
— Tu es sûre ? Ça peut être dangereux, en plus tu n'as pas d'armes.
— J'insiste, je viens avec toi.

Il part devant, je suis juste derrière lui. Je surveille aux alentours.En quelques secondes il attrape le sac. Et nous courrons vers la forêt. Finalement, il n'y a plus personne ici. Nous avons bien fait d'aller récupérer le sac. J'espère qu'il contient des choses utiles.

Une fois que nous nous sommes bien enfoncés dans la forêt, nous nous arrêtons pour voir ce que contient le sac. Il y a une corde, une gourde (mais inutile pour l'instant car nous n'avons pas d'eau), une lampe torche, quelques fruits secs, deux allumettes et un poignard. Oui un poignard, Erwan me le donne, avec ce poignard je pourrais me protéger, me défendre et je me sentirais moins en danger.

Nous décidons de se séparer pour voir ce que nous pouvons trouver. Je vais essayer chercher de l'eau et lui de quoi manger. Je prends la gourde avec moi. Nous mettons un point de repère : une feuille sur un bâton près d'un arbre avec un trou dans le tronc, nous nous retrouverons ici avant la nuit.

Je ne sais pas depuis combien de temps je marche mais il y a pas d'eau dans le coin. Je ne perds pas espoir. Cependant il y a plein d'animaux et de végétaux ici et pour vivre il leur faut de l'eau. Comme ils sont vivants j'en conclus qu'il y a de l'eau quelque part, je poursuis mes efforts. Je décide de suivre quelques lapins pour voir s'ils peuvent m'emmener à un cour d'eau. Je les suis sur plusieurs mètres et c'est une bonne idée car ils vont justement s'abreuver. Je sors la gourde et je la remplis à ras-bord, j'en profite au passage pour boire aussi. Je suis contente, je ne repartirais pas les mains vides.

Après une multitude de chemins empruntés, je retrouve notre point de rendez-vous. Pendant que je suis allée chercher de l'eau je n'ai vu personne, c'est vraiment étrange. Je ne sais pas où ils ont pu aller. En tout cas, moi ça m'arrange. Je n'ai pas à me battre. 

Erwan est déjà là, il a chassé quelques petits animaux pour nous manger ce soir. Il me prend la gourde des mains et boit l'eau, il est assoiffé. 

Nous décidons de préparer un feu, c'est Erwan qui s'en charge avec l'une de nos allumettes. Nous avons besoin de faire cuire la viande qu'Erwan a ramené. Je ne sais pas du tout quel animal ça peut être mais j'ai trop faim pour refuser ce repas. Nous avons utilisé la technique d'Ulrich pour ne pas nous faire repérer en mettant des pierres à côté du feu et juste au-dessus avec un petit support pour éviter que la fumée ne se propage. 

Après le repas, nous prenons la décision de chercher un endroit sûr pour dormir, un endroit assez reculé pour ne pas que nous nous faisons remarquer ! La nuit va bientôt tomber, nous devons nous dépêcher. Sur la route nous trouvons quelques fruits pour demain matin, nous remplissons aussi la gourde pour ne pas mourir de soif, sur le même cour d'eau que j'ai découvert il y a quelques heures auparavant. Et il n'y a toujours pas de tributs dans les parages.

Nous avons enfin trouvé un grand arbre où nous pouvons dormir, nous serons en sécurité ici. Nous grimpons dedans, s'installons le dos contre le tronc et s'attachons tous les deux avec la corde pour ne pas tomber à la renverse pendant la nuit. 

Dans le ciel, le sceau de Panem apparaît et les visages des tributs morts aujourd'hui s'affichent. Il n'y a eu « que » cinq morts, ce qui est extrêmement peu pour un début d'Hunger Games. Nous voyons d'abord le visage du tribut fille du district trois, puis celui du garçon du district cinq. Ensuite c'est le visage du tribut fille du district sept et les deux tributs du district douze. Leurs familles doivent être effondrées à cet instant.
Ça ne va pas être facile j'ai l'impression. Les tributs des carrières sont toujours en vie pour mon plus grand désespoir. 

Je dis « bonne nuit » à Erwan et il me répond « toi aussi ». Je m'endors les visages des tributs morts encore en tête.

Le matin en me réveillant, j'entends un « bibip bibip », je lève la tête et vois dans l'arbre, un parachute avec un petit sac accroché. Je réveille Erwan pour lui annoncer la bonne nouvelle. Nous nous détachons de la corde et grimpe pour aller chercher le parachute. Quand je retourne près d'Erwan, j'ouvre le sac et trouve dedans deux morceaux de pain et un mot avec.

Je vous ai trouvé un sponsor, il vous récompense d'avoir survécu à cette première journée. Continuez comme ça.   

U-

Les 33ème Hunger Games : "Follow your heart".Where stories live. Discover now