Chapitre 5

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L'entraînement a à peine commencé que quelqu'un frappe déjà à la porte, il entre aussitôt sans même avoir entendu notre réponse. Il est juste devant la porte avec son uniforme bleu et une casquette de la même couleur sur la tête. Il demande d'un ton vraiment hautain :

—  District 9, Emmy Wills et Erwan Bailee sont bien présents pour leur premier entrainement ?Ulrich répondit :
 —Vous pouvez constater par vous-même qu'ils sont bien présents non ?
Il nous pointa du doigt.
—Très bien, ce sont les ordres, je ne fais que les appliquer c'est tout. 

L'homme referme la porte. Ulrich nous explique ensuite que c'est une de ces personnes qui suit à la lettre les ordres du Président, s'il a le malheur de ne pas obéir, il meurt sur le champ. C'est quand même horrible ce qu'il peut faire , il a tellement soif de pouvoir qu'il est prêt à tout. Je le hais davantage pour ça... Les présidents ne sont-ils pas élus lorsqu'il y a une démocratie ? Notre pays n'est pas une démocratie mais une dictature. Le notre n'a rien d'un président.

Notre entraînement peut commencer pour de bon, sans être dérangés à nouveau. D'abord on doit essayer toutes les armes, pour voir laquelle on maîtrise le mieux. Je n'ai jamais touché à une arme de ma vie. Le début est laborieux. L'épée est un peu trop lourde pour moi. L'arc et la lance sont trop compliquées à manier, je n'ai pas un compas dans l'œil pour bien viser. La hache, je trouve que c'est plutôt un outil pour les barbares, donc je ne prends pas cette arme non plus. Il me reste une dernière chance : le poignard. J'arrive à le maîtriser, c'est assez simple. En plus avec cette arme, on peut avoir une grande vitesse et de l'habileté. Elle me correspond très bien, j'ai trouvé mon arme. Malheureusement, il y a quand même un problème : pendant un combat, si je me bats contre une personne qui a une épée, avec mon ridicule petit poignard, je ne vais pas aller loin. Mais tant pis c'est cette arme que j'ai choisie et je vais tout faire pour m'améliorer. En espérant que dans l'arène, il y ai un poignard, sinon je crois que je vais être mal partie !

Erwan a pris l'épée sans l'ombre d'un doute. Ulrich nous demande si nous voulons nous entraîner tous les deux avec nos armes. On accepte aussitôt, même si je n'ai jamais utilisé de poignard dans un combat, ni même déjà fait un combat auparavant. 

Comme on dit, il faut un début à tout. Erwan s'avance vers moi et me glisse à l'oreille « je vais essayer d'y aller doucement ». J'acquiesce d'un hochement de tête, sans savoir pourquoi mais à l'intérieur de moi je bouillonne.

Il va essayer d'y aller doucement. C'est quoi cette phrase ? Encore une phrase pour les fillettes ça ! Je ne suis plus une fillette, je vais bientôt participer aux Hunger Games. S'il croit que c'est comme ça qu'il va m'entraîner, en y allant doucement. Je peux lui assurer qu'il se trompe amèrement.

J'entends cette phrase dans ma tête et plus je l'entends plus elle m'énerve. Je ne vais pas me laisser faire aussi facilement. Ulrich vient de dire « vous pouvez commencer ». Aussitôt Erwan se lance vers moi, un coup d'épée à droite, un autre à gauche. A mes yeux il a une technique irréprochable.

Moi cependant, je ne fais qu'esquiver ses coups avec des mouvements assez rapides. Il lève son épée au-dessus de sa tête, il commence à l'abaisser juste devant lui mais son épée rencontre mon poignard, j'essaye de toute mes forces de le repousser, sans espoir. Je bascule en arrière.

Erwan me tends sa main pour m'aider à me relever, je la refuse, je lui dis avec un ton agressif : « Je n'ai pas besoin de toi pour me relever » et il s'en va vers Ulrich. Je reste par terre à les écouter :
—  C'est très bien Erwan, tu te débrouilles vraiment bien. Par contre je ne dirais pas la même chose d'Emmy.
Avec un ton moqueur et en soupirant.
—  Merci, je pense qu'elle a fait de son mieux pour aujourd'hui. Et elle a un désavantage avec son poignard. 
— Oui je pense aussi... A ton âge quand j'ai participé aux Hunger Games, j'avais pris une épée. Tu te débrouilles presque aussi bien que moi.
— Tu as participé aux Hunger Games ?
— Oui, qu'est-ce que tu crois ? J'ai même gagné, c'est pour ça que je suis votre mentor. Les gagnants des anciens Hunger Games deviennent mentor pour les tributs de chaque année. Mon but est de vous entraîner, vous aurez besoin de mon expérience.
Il a l'air presque de se vanter en disant ça.
—Et bien, je suis ravi d'avoir un mentor comme toi alors. 

Pendant ce temps personne ne s'occupe de moi, et je me relève tranquillement.

Il reste à peu près une heure d'entraînement et l'après-midi nous serons libre. A part si Ulrich nous prépare quelque chose. Pendant ce restant d'entraînement, Ulrich nous apprend à grimper aux arbres, ce qui est plutôt une réussite pour moi. Il nous apprend aussi à différencier des fruits comestibles à du poison, et à trouver de l'eau facilement car sans elle nous risquerons vite de mourir.

Demain, il reste une séance d'entraînement le matin et l'après-midi nous passerons une interview devant notre pays. Nous découvrirons aussi nos adversaires. C'est ce qu'il m'angoisse le plus. Et après-demain nous serons les vingt-quatre tributs dans l'arène à se battre à mort pour qu'il ne reste qu'un survivant.

L'entraînement vient de se terminer, j'en suis sortie enrichie et c'est déjà une bonne chose. Ulrich nous appelle Erwan et moi : « Ne partez pas trop vite jeunes gens, cet après-midi pour ne pas gâcher le temps précieux que nous avons, nous allons nous entraîner pour l'interview de demain après-midi. Ainsi vous serez plus à l'aise. Et je vous expliquerai le système des sponsors. D'abord il faut qu'on aille manger, je pense que vous en avez besoin pour être en super forme. »

Nous nous dirigeons vers notre salle à manger, heureusement, je mourrai de faim.

Les 33ème Hunger Games : "Follow your heart".Where stories live. Discover now