Les 33ème Hunger Games : "Follow your heart".

Chapitre 2

Je descends pour rejoindre ma mère et mon père dans la cuisine. Je dois prendre mon petit déjeuner, l'ambiance dans la cuisine est froide. Je n'ai même pas eu envie de terminer mon repas, j'ai l'estomac noué. Je veux sortir de table mais mes parents m'ont dit de rester encore un peu car ils veulent avoir une conversation avec moi.

— Tu sais Emmy, si tu es tirée au sort cette année pour la moisson... 
Je coupe ma mère tout de suite car je sais très bien ce qu'elle va dire.
—Non, je veux rien entendre ! Je veux que vous me laissez tranquille ! Dis-je en criant.

Je monte aussi vite que possible les escaliers et je m'enferme dans la salle de bain.
Mais je sais que ma mère ne va pas lâcher l'affaire, elle monte aussi et frappe à la porte.
— Je sais que tu es là Emmy, et je veux te dire que ton père et moi sommes très fiers de toi pour tout ce que tu as fait pour la famille et du bonheur que tu as apporté durant toutes ces années... 
— Je sais qu'il se passe quelque chose de bizarre cette année et il faut que je sache ce que c'est ! 

Je l'entends respirer très fort. Mais elle ne réponds rien du tout, puis elle part. Ce qui confirme ce que je pense.

D'habitude ma mère ne me dit jamais ces choses-là avant la moisson. Et ce n'est jamais arrivé que ma meilleure amie et moi rêvions de ma participation aux Hunger Games.

Je ne sais pas ce qui se passe cette année mais c'est vraiment étrange. C'est comme si tous mes proches sont sûrs comme moi que je vais participer à ces jeux.

Je me mets à pleurer, oui je pleure toutes les larmes de mon corps. Je ne sais pas quand je vais réussir à m'arrêter, peut-être jamais...

Mais je décide à me reprendre en main ! Je me lave, me prépare, me coiffe. Je sors de la salle de bain d'un air décidé, même si au fond de moi tout va mal. Il est bientôt onze heures. Ma sœur est déjà à la maison avec Drew. Ils me serrent à tour de rôle dans leurs bras et quand c'est au tour d'Ellen, qui est déjà en train de pleurer et elle me souffle à l'oreille : « N'ai pas peur, ça va bien se passer, nous serons là pour t'encourager. » Je me remets à pleurer évidemment, sans savoir vraiment pourquoi. Nous quittons tous la maison et nous nous dirigeons vers la grande place où a lieu la moisson.

Sur la grande place, il y a déjà plein de monde. Tout d'abord, je dois passer devant le maire de la ville pour signer à côté de mon nom, ce qui signifie que je suis bien présente le jour de la moisson. Il faut attendre que toutes les personnes de douze à dix-huit ans du district soient présentes pour commencer. On a tous une place bien précise, elle est définie à l'avance et bizarrement la mienne se trouve devant près de l'estrade. Alors que mon nom de famille commence par un W. Normalement je dois être au fond comme chaque année. Est-ce une coïncidence ?

Cela fait un peu plus de quinze minutes que j'attends, ça doit bientôt commencer. Mon cœur s'emballe, mes mains deviennent moites, je vois flou, de la sueur s'écoule de mon front et...

« Bonjour à toute et à tous et au potentiel tribut du district neuf, il y a eu quelques petits retardataires mais rien de bien méchant, nous allons commencer la cérémonie, et que la chance soit de votre côté... Je déclare donc ouvert la moisson des trente-toisième Hunger Games ! »

Oui c'était bien la voix de notre cher maire qui nous annonce comme tous les ans le même discours.

La main du maire plonge dans le bocal où se trouve tous les prénoms des filles du district, il mélange encore et encore, on aurait dit que c'était interminable. Mon cœur est en train de sortir de mon corps je commence à trembler... Il a enfin pris un papier. Il le déplie soigneusement avec une lenteur abominable, je pense que j'aurais eu le temps de faire un aller-retour entre mon district et celui du dix, qu'il n'aurait toujours pas encore dit le prénom inscrit sur le papier.

Attention il ouvre la bouche, je m'attends à entendre mon nom.

« Emmy Wills »

Je plaque mes mains contre mon visage. J'en étais sûre et certaine, je me retiens de pleurer. Le plus dur est passé. Je m'y étais préparée inconsciemment. Il ne reste plus qu'à me diriger vers le maire et à monter les marches de l'estrade. Derrière moi je vois ma mère en larme et je l'entends crier :
« Non pas ma fille, vous n'avez pas le droit de faire ça, il y avait tant d'autres jeunes filles, pourquoi la mienne ? » Puis je n'entends plus rien, mais que voulait-elle dire au juste ? 

Je suis maintenant à côté de lui, il m'applaudit pour mon courage. Il me parle mais je n'écoute pas, je ne fais que hocher la tête. Comme si j'avais que ça à faire de l'écouter alors qu'il m'arrive la pire chose au monde.

Il passe sa main devant mon regard et me dit d'un air agacé « Emmy c'est à toi de tirer au sort le tribut masculin. » Je lui réponds avec un simple « Oui ». Je me dirige cette fois-ci vers le bocal où sont écrits tous les prénoms des garçons.

Non je ne fais pas comme le maire à mélanger cinquante fois les papiers, j'en tire un vite fait et je le lui passe pour qu'il le lise à haute voix.

« Erwan Bailee »

Je vois un jeune homme que je n'avais jamais vu dans le district avant. Notre district étant assez grand on ne peut pas connaitre tout le monde, et comme je ne vais pas à l'école c'est difficile de rencontrer des personnes.

Mon coéquipier s'appelle donc Erwan. Pour l'instant la seule chose que je peux distinguer c'est son physique. Un grand garçon qui a les cheveux bruns. Il a les yeux bleus qui ressortent étonnement. Quand il s'approche de moi, il me lance un sourire, je lui rends pour ne pas paraître froide.

Il fait le même discours que le mien. Il nous demande de nous serrer la main, c'est ce que nous faisons, puis il nous montre du doigts l'endroit où nous devons aller. Une annexe juste derrière son hôtel de ville, où se réunissent tous les tributs avant d'aller aux Hunger Games.

Il nous demande de partir devant, c'est ce qu'Erwan fait. Mais moi je reste immobile en regardant la foule pour essayer d'apercevoir une dernière fois mes proches.

Mais je vois que le maire parle à quelqu'un mais je ne sais pas qui est cette personne. J'essaye de m'approcher mais un garde me prend par le bras et m'emmène dans l'annexe. J'ai juste eu le temps d'entendre : «...vu que du feu...». Qu'est ce qu'il a bien voulu dire par : « voir que du feu ? »