Les 33ème Hunger Games : "Follow your heart".

Chapitre 14

Plus nous nous rapprochons de la voix, plus j'ai mon cœur qui bat vite et fort. Je ne sais pas à quoi m'attendre en allant là-bas. Peut-être que Lily a raison, ça sera un piège pour nous tuer toutes les deux.

Mais si je peux sauver une vie et ne plus me sentir coupable de n'avoir rien pu faire pour sauver Erwan, je le ferais sans hésiter. Je veux que de là-haut, s'il me regarde, il soit fier de moi !

J'ai demandé à Lily de couvrir mes arrières. Je ne veux pas qu'à cause de moi elle se fasse tuer aussi. Nous nous rapprochons de plus en plus des cris. Je peux apercevoir quelqu'un par terre. Je cours vite vers cette personne. C'est un garçon. Il tient son bras ensanglanté surement tailladé par un couteau. Son épaule est dans un mauvais état aussi. Il doit horriblement souffrir !

Je ne vois personne aux alentours, je pense que la voie est libre.
« BOUM ». Un coup de canon retentit. Ce n'est pas le garçon qui est mort, c'est un autre tribut. Ce coup de canon arrive au bon moment si je peux me permettre de dire ça. Ceux qui ont essayé de le tuer vont croire qu'il est mort, à moins qu'ils ont trouvés une autre victime... Je me précipite vers lui pour le sauver au plus vite.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Pars vite ! Ils pourraient te tuer aussi ! dit-il avec une voix tremblante.
— Qui « ils » ? lui demande-je.
— Les... les tributs de carrière. District un et deux, ils... ils ont même récupéré un allié, le tribut du district trois...
Il a de plus en plus de mal à parler. Il s'essouffle rapidement.
— Ils sont loin maintenant, je te le promets... Laisse-moi t'aider, s'il te plait...
Il hoche la tête.
— Viens Lily, il n'y a plus rien à craindre à présent.

Elle s'approche à pas lents, observe les alentours pour vérifier s'il n'y a vraiment personne. Une fois qu'elle est sûre que nous courons aucun danger, elle vient m'aider.
Le bras du garçon saigne de plus en plus. Il faut vite qu'on essaye de le mette en sécurité. Nous essayons de le porter, il s'appuie sur Lily et moi pour marcher. Nous ne marchons pas très vite car il nous dit que toute la partie gauche de son corps lui fait mal. Je ne m'y connais pas vraiment en médecine mais j'espère que son cœur n'est pas atteint par la blessure.

Quelques mètres plus loin, nous le posons contre le tronc d'un arbre :
— Je vais essayer d'aller voir si je peux chercher des plantes dans la nature pour le soigner. Et toi Lily tu peux lui tenir compagnie ? lui demande-je.
— Oui bien sûr.
— Essaye de le faire boire et de lui donner des fruits qu'on a pu récolter.
— D'accord, pars vite chercher ce qu'il faut ! 
J'hoche la tête et pars en courant.

Je marche quelques mètres et je vois une grande fleur blanche et violette. Je n'y avais jamais prêté attention jusqu'à maintenant. Cette fleur me dit quelque chose. Réfléchis vite Emmy me dis-je. Je n'ai pas de temps à perdre.
Oui, je me souviens, ma mère m'en avait parlé un jour... Quand Ellen s'était coupée le doigt avec un couteau (pour se couper un morceau de pain). Elle m'avait demandé, « va chercher la fleur violette et blanche qui pousse près de notre champ car le suc de cette fleur arrête légèrement les hémorragies ». Si je me souviens bien le nom vulgaire de cette plante est « Barbon pied-de-poule ». Je pourrais presque entendre la voix de ma mère. Je cours vite chercher cette plante. Certes la blessure du garçon est plus importante que celle qu'avait eu ma sœur, mais ça ne coûte rien d'essayer !

Dommage qu'Erwan ne soit pas là, lui qui avait travaillé dans une infirmerie, il aurait pu m'aider. Je suis sûre qu'il s'y connaissait bien en herbes médicinales.

Je retourne à l'endroit où j'ai laissé Lily et... Je ne sais même pas son prénom.

Pendant mon absence Lily a fait exactement ce que je lui avais demandé. Je vais pouvoir essayer de soigner le blessé. Pendant ce temps, Lily va chasser pour le repas de ce soir.

— Au fait, quel est ton prénom ? Lui demande-je perplexe.
— Liam et toi ?
— Emmy. Je ne suis pas experte en médecine mais je vais essayer de te soigner.
— Merci...

Liam... Liam, je m'en souviens maintenant. Il m'avait aussi marqué lors de son interview tout comme Lily. Je m'étais dit qu'il avait l'air plutôt timide, solitaire mais d'une beauté resplendissante. Et je confirme bien tous ces propos...

Je ne sais pas vraiment comment procéder pour le soigner. Je sors la trousse à pharmacie que j'ai trouvé dans le sac du tribut un hier et dedans il y a des compresses, des bandages, une pince à épiler, des ciseaux. Je sors d'abord quelques compresses pour enlever un maximum de sang. Une fois ceci fait, je coupe avec le ciseau la tige de la fleur et dépose le suc de celle ci sur la compresse. Je lui met les compresses sur sa plaie qui se trouve sur son bras, et j'enroule avec une bande en serrant fort.
Passons à l'épaule maintenant, cette blessure est vraiment vilaine, mais je ne lui dis rien pour ne pas l'affoler. Je prends la pince à épiler et j'essaye de retirer les cailloux qui s'y trouve, heureusement ce n'est que des petits cailloux mais vaut mieux les retirer. J'enlève le sang qui s'écoule de sa plaie, je met le suc de la plante sur la compresse et je l'applique sur la blessure. Ensuite, j'essaye de faire un bandage autour de son torse afin que le suc fasse effet. 

— Voilà, c'est fini. J'espère que le suc de cette plante va vraiment te soigner et que le bandage que je t'ai fait va tenir. Je n'ai pas trop serré ?
— Non, du tout. C'est bien comme ça.
Il m'adresse un sourire. Maintenant il a besoin de repos.

Un coup de canon retentit « BOUM ». J'ai peur pour Lily...
— Désolée, je... je dois te laisser seul quelques instants... Fais attention à toi d'accord ?

Je pars avant même d'entendre sa réponse. Je sais qu'il ne lui arrivera rien, en tout cas je l'espère... Je vais dans la direction où Lily est partie chasser. Je crie son prénom comme une folle. Je la cherche partout, je ne vois personne. Elle n'a pas pu aller bien loin quand même. Non, ça ne peut pas être elle qui vient de mourir.
Soudain quelqu'un me tape l'épaule. C'est Lily. Je la prends aussitôt dans mes bras, je suis soulagée.

— Je pensais que c'était toi qui venait d'être tuée... lui dis-je.
— Je suis désolée. Le tribut du district dix traînait dans les parages. Je l'ai tué pour que nous soyons tranquilles. Il était seul, la voie est libre pour mettre le garçon à l'abri.
— Liam... Il s'appelle Liam. Mais il faudrait le rejoindre au plus vite quand même !
— D'accord, allons-y ! 

Nous courons pour le rejoindre. Quand nous arrivons, je suis rassurée de le voir encore là, le dos contre l'arbre. Il n'a pas bougé d'un iota. En même temps, il n'allait pas aller bien loin étant donné les blessures qu'il a.

On s'assoit près de Liam et je demande : 

— On peut essayer de trouver un endroit pour nous mettre en sécurité cette nuit ? Quelle direction nous pouvons prendre ? dis-je en regardant toutes les possibilités.
— Si j'ai mon mot à dire, lorsque les carrières essayaient de me tuer. Ils ont entendu beaucoup de bruit, ils avaient peur que ça soit d'autres tributs, plus nombreux qu'eux, venu pour les tuer. J'étais en train d'agoniser alors personnellement je n'ai rien entendu Mais en tout cas, ils sont parti vers là-bas (il pointe la gauche avec son doigt). Il serait plus judicieux de ne pas suivre les traces des carrières et d'aller à l'opposer d'eux.
—Très bonne suggestion lui dis-je.

Lily est d'accord aussi alors je pointe mon doigt vers un petit sentier à notre droite. J'espère que nous allons trouver un abri rapidement pour protéger Liam au maximum.

Notre nouvel équipier nous dit qu'il peut réussir à marcher tout seul. Il ne veut pas être dépendant de nous et il se sent déjà beaucoup mieux. Je pense qu'il sera bientôt remis sur pied. Heureusement que les carrières ont entendu un bruit, et qu'ils se sont sauvés avant de finir par vraiment tuer Liam. Je me demande quel bruit ça pouvait bien être.

Aujourd'hui, j'ai sauvé quelqu'un et j'en suis fière. Certes, je me sens moins coupable, mais avant tout, je permets à quelqu'un de vivre plus longtemps. Même si Erwan aurait été encore en vie, je suis sûre que si on avait entendu quelqu'un crier, on l'aurait sauvé aussi.