Chap. 31 : Home sweet home

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Alors que je quittais le batiment, je me sentis lourde. Je jetais un regard dans mon dos, vers l'immense fontaine de l'Archange Mickael. Un élan de colère me saisit et je pestais interieurement. Comment pouvait on prétendre que les Archanges, précisément Mickael, veillent sur nous, alors même qu'ils n'intervenaient pas pour rectifier une faute qui était avant tout la leur. Car si la vie d'Asaliah, et du même fait celle de tous ceux se mettant sur la route d'Azel, était menacée c'était bien parce qu'ils n'avaient pas su gérer correctement la sorcière à l'epoque des premiers Hommes. C'était leur faute. Je sortis d'un pas rapide du Siege pour mettre la fontaine hors de ma vue, et me mêlait aux passants de l'allée centrale. Il y a à peine une semaine, j'admirais la diversité des habitants de Pandore, ainsi que les particularités de chacun. Aujourd'hui, j'étais bien trop prise par mes propres préoccupations pour faire attention à ceux qui marchaient à mes côtés. Je devinais les regards curieux et étonnés de certains alors que je courrais presque dans le but de m'éloigner le plus vite possible du centre ville. Plus que tout, je voulais être loin de toute agitation. Je pus respirer un instant lorsque je marchais dans des rues plus tranquilles mais lorsque j'atteignis le Quartier Noir, je déglutis. Je traversais le quartier des vampires avec une appréhension nouvelle malgré le soleil rayonnant au dessus de ma tête. L'image de Maximilien apparut alors dans mes pensées et je frissonnais. J'espérais juste que lui et les autres hommes du Comte ne s'en étaient pas prit par dépit à Eve et à Bridgess. De plus, s'ils n'avaient pas pu nous suivre sur le territoire des Loups, rien ne les empêchaient de venir ici, a Pandore. La ville était ouverte à tous et, pour la première fois, ça m'inquiétait.

Je pressais le pas pour dépasser le quartier pourtant silencieux à cette heure de la journée. Bientôt, je m'engageais sur la route menant a l'Auberge, la grande batisse se distinguant nettement. Alors que je m'attendais a deborder de joie en arrivant ici, une boule se forma dans ma gorge et je me figeais. J'étais partie depuis a peine 4 jours et j'avais l'impression que tout avait basculé dans ma vie. Je savais qu'Asaliah était en vie et pourtant, je revenais encore une fois seule auprès de ma Grand mère. J'avais une désagréable impression d'abandonner la Mission, bien que mon père m'ait assuré qu'il s'agissait là que d'une mise en place d'un nouveau plan. Presque sans m'en rendre compte, je portais la main à mon cou et serrais mes doigts autour de mon pendule de cristal. Comment un simple pendentif pouvait il détenir la magie brute et sauvage d'Azel !? Une question me revint alors et je tentais de la repousser en vain. Comment le magnifique collier s'était il retrouvé entre les mains de ma Grand mere ?

- Tu es enfin rentrée ! s'écria une voix grave et familière dans mon dos, me faisant sursauter.

Je pivotais sur mes talons juste à temps avant que Lewis McLeon, mon meilleur ami depuis des années, m'étreigne avec force. Lorsque je pus reculer, je souris de façon incontrolable face à son sourire idiot. Il se mit alors à déblatérer sans articuler, si bien que je ne compris presque rien :

- Ça fait tellement de bien de t'avoir a la maison si tu savais ! Tu n'es pas partis aussi longtemps que je le craignais... Mais qu'importe je suis heureux de te voir... Et puis il était temps parce que ta Grand mere devenait exécrable et puis nous, tes amis, on s'inquiétait, et les clients aussi... Et...

- Lewis ! protestais je.

- Oh. Oui désolé. Chaque chose en son temps ! Viens voir tous le monde, on t'attendait.

Je suivis mon ami sans l'enthousiasme que j'aurais voulu afficher. Mais lorsque Lewis ouvrit la lourde porte, je fus engloutie dans le brouhaha joyeux des clients, la douce odeur des plats, et les éclats de rire. Un sourire se forma sur mon visage et j'avançais en essayant de ne pas me faire remarquer. J'entendis alors un grincement et tournais la tête vers l'escalier donnant sur l'étage. Un sentiment de soulagement m'étreignit alors lorsque je croisais le regard de Bridgess.  La Gardienne traversa la pièce d'un pas rapide mais tout de même bien raide. Elle me serra contre elle un instant puis me repoussa, ses mains toujours sur mes épaules. Je l'interrogeais aussitôt :

ShadowsOnde histórias criam vida. Descubra agora