Chapitre 40: une autre vérité éclate ! Le véritable père de Fatima est dévoilé

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Je n'en revenais pas, le proviseur était donc père de Fatima. Quand on y regarde de plus près, ça donne aussi un sens à tous les agissements du professeur envers Fatima, la façon dont il gardait un œil sur elle à tout moment, le rôle protecteur de père qu'ils remplissait peut être pas à merveille mais qui influait beaucoup dans sa vie et enfin son comportement quand Fatima s'est évanouie à l'école et qu'il courut à pied laissant sa voiture derrière. Tout ceci donc avait une raison significative derrière, je comprends mieux.

J'avoue aussi que le fait d'avoir dans la conscience que ma relation avec Fatima restait toujours dans la marge du possible m'emplissait de joie mais de l'autre côté, beaucoup de choses faisaient que je ressentais un peur bleu qui engourdissait mes jambes et me faisaient trembler d'inquiétude. En effet, les choses que j'avais entendu me bouleversaient à tel enseigne que je voulais vite qu'on m'explique les parts d'ombres de cette histoire pour que je puisse me sentir mieux. Qui ne le serait pas d'ailleurs après avoir entendu des choses à propos de "maladie qui semblait héréditaire", de "parents emporter par telle maladie et de risque courus d'être victime de cette même maladie", je voulais savoir à tout prix de quoi il s'agissait. J'avais la tête et l'esprit qui s'empressaient d'entendre une nouvelle version mieux explicitée, l'attente ne fut pas longue car plus tard, le proviseur, véritable père de Fatima, prit la parole dans le plus grand calme, dans une enceinte tendue ou nulle n'avait d'yeux que pour lui, tendant bien l'oreille comme qui ausculter, les yeux tout rouge sûrement remplis de regrets et d'amertumes, on peut toujours être ignoble dans nos actes durant toute notre vie mais, ce moment où on abandonne tout derrière soi-même et qu'on laisse notre cœur exprimer les réels sentiments qui l'animent et dont il puise au plus profond de son âme, c'est en ce moment là que notre vrai nature humaine refait surface et ainsi on se rend compte de qui on est réellement.

- Mohamed, ffff tu as toujours eu ce comportement si insouciant, optimiste, naïf et direct à tel enseigne qu'on ne peut jamais savoir ce tu as réellement dans le cœur surtout avec ce visage de prétentieux que tu affiches dans n'importe quelle situation. C'est ce type de comportement que tu répètes là encore, même après avoir entendu l'histoire que Sokhna vient de narrer, tu reste aussi calme que l'eau d'un marigot, et ça, ça me met vraiment hors de moi. Fatima, je suis désolé pour tout ce que j'ai pu te faire, je ne cherchais que ton bonheur même si les décisions que j'ai dû prendre étaient dois-je le reconnaître parfois austères, mais en tant que père, je me devais de faire tout mon possible pour te préparer le terrain afin que tu ne puisses pas rencontrer de difficultés majeures qui t'entraveraient chemin ou te mettraient en danger ou encore même te plonger dans une tristesse ou souffrance infini. Tu dois savoir que tu es la seule être qui compte plus que tout à mes yeux, celle dont je n'hésiterais pas à offrir ma vie sur la paume de sa main afin qu'elle puisse profiter pleinement de sa vie. Et ça, ce n'est que le fruit de l'idylle entre ta mère Coumba et moi. Père était contre ce mariage entre elle et moi, mais il ne pouvait absolument rien faire à propos de la décision que j'avais déjà prise, je ne suis pas aussi gentille et obéissant que mon petit frère, alors ça intensifiait le climat instable qui s'était déjà dessiné entre nous car pour être franc, je ne me souviens pas avoir digérer mon père de ma vie. Dès le bas âge, je nourrissais déjà une haine envers lui, et ça n'a fait que grandir avec le temps. Sokhna était une bonne amie à Coumba c'est pourquoi je l'appréciais à l'époque car cette dernière s'impatientait du moment où Sokhna rejoindrait sa nouvelle foyer pour qu'elles puissent enfin se côtoyer quotidiennement. Coumba te voyait déjà comme sa sœur, Sokhna. Malheureusement les choses se sont mal passés et vous connaissez tous la suite de l'histoire, Sokhna ne rejoignit jamais sa nouvelle foyer et se mariera même avec son cousin comme elle vient de le raconter. Cette trahison fut la première chose qui me poussa à développer une haine envers votre famille, donc tu as vu juste en concluant cela quand tu racontais le passage où j'ai débarqué chez vous tout à l'heure dans ton histoire mais permets-moi de t'apprendre que ce n'est pas le seul fait qui m'a rendu méprisant à votre égard, je vous l'expliquerai plus tard. Après cela, on a coupé le pont avec la famille Ndiaye et il se passèrent beaucoup d'année sans que j'eusse aucune nouvelle d'eux, à vrai dire ça ne m'enchantait guère d'entendre de nouveau leur nom, ni même recroiser leur chemin. Et c'est donc durant cette intervalle de temps que tu as pu naitre, Fatima et si je ne me trompe, d'après ce que Sokhna nous a révélé, tu devrais approximativement voir le jour un mois et deux semaines plus tard après la naissance de Moustapha. Le cours de la vie nous souriait et tu étais devenue notre plus bel joyaux qui n'était comparable en rien dans ce monde. Tu étais née avec une beauté immensément extravagante, dégageant une telle luminescence qu'il était juste impossible de ne pas sourire quand on te prenait dans nos bras, tu avais hérité toute la douceur et la beauté de ta mère, et en grandissant tu as développé aussi les caractéristiques qui définissaient sa personnalité notamment sa gentillesse, sa candeur, son attention et respect envers autrui, sa physique, sa manière de marcher etc... C'est pour ça que tu ne cessais de me rappeler cette jeune fille dont j'ai rencontré dans la ville de Podor et qui est devenue ma femme plus tard avant de m'offrir ce si joli cadeau du ciel que tu es. Hélas tu n'as pas eu la chance de la connaître, elle qui m'apaisait quand mes troubles d'humeurs apparaissaient, quant aux innombrables disputes avec mon père, elle dut rendre l'âme moins de deux ans après ta naissance et après plusieurs hospitalisation qu'elle dû subir pour espérer une amélioration de sa santé qui se dégradait de jour en jour. Elle était devenue fragile et inoffensive contre les maladies depuis qu'elle t'avais mise au monde. La fin de l'année 1997 (année ou Coumba a rendu l'âme) fut le début alors de mes tourments. Sa mort avait provoqué un déclic mental chez moi, un moment de bouleversement où toute ma vision était devenue flou, mes yeux étaient grandement ouvert mais mon esprit s'était détaché de ma tête et mon cœur enchevêtré par mes propres fibres musculaires. Je n'étais plus capable de discerner le bien du mal, le réel de l'irréel, ma vie fut dès lors devenue un terrible cauchemar. Les choses s'empiraient de jours en jours, et quand je m'étais aperçu que là où je suis sur le point de plonger n'a pas d'issue, je convis tôt mon frère Mohamed et ma petite sœur Oumou Kalsoum à entendre ce que j'avais à leur dire. La première décision fut que la petite Fatima (nom qu'il a attribué à son nouveau-né en guise de mémoire à sa propre mère Fatima) est désormais sur leur garde et quand elle grandira et qu'elle demande OÙ EST SA MÈRE, DITES LUI QU'ELLE EST MORTE TOUT SIMPLEMENT QUELQUES ANNÉES APRÈS L'AVOIR MISE AU MONDE, et la deuxième chose était un faveur, celui de faire passer pour son propre père, mon frère Mohamed. Je lui chargeai de l'élever en lui faisant croire que c'était lui-même son père et que sa mère était décédée. Je n'avais pas la moindre envie de voir ma propre fille grandir sans mère, et faire face un père dont elle s'indignerait et le futur me donnera raison plus tard d'avoir agi ainsi même si je ne croyais pas que je retrouverai la raison un jour au point de reprendre à la fois l'enseignement et le cours ma vie en main. Je partis juste après ça malgré qu'ils tentèrent de m'interpeller plusieurs fois pour que je leur explique pourquoi j'avais pris cette décision mais ils ne tardèrent pas à comprendre même s'ils déploraient la situation que je vivais. Ils n'y pouvaient juste rien car je ne trouvais nulle demeure pour être en parfaite harmonie avec ma tête. Mon état psychique devenait instable parce que je commençais à fumer et faire de mauvaise fréquentation. J'ai même eu à fumer le chanvre indien, utiliser la drogue juste pour fuir la dure réalité qui s'imposait. Je passais des jours sans rentrer chez moi et bien entendu mon père n'avait que faire de moi, je parie que ça l'enchantait bien de savoir que son fils qui ne l'a jamais obéit, croupissait dans les bas quartier de la ville. C'est d'ailleurs en ce moment que je fis une découverte cruciale à propos de lui et du secteur sur lequel il évoluait dans la plus grande discrétion, mais j'avais pas toute ma tête moi aussi et cette info ne fut pas aussi impactant qu'il devrait l'être en temps normal. Le temps passait mais je restais toujours le même, déambulant dans les rues vides durant les heures les plus sombres de la nuit, faire la bande avec tout un tas de gens les uns aussi minables que les autres, tous sans vrai demeure où rentrer. Quelques temps avant la mort de ma femme, j'étais déjà transféré du lycée de Podor vers la région Est du Sénégal, dans l'ancien capital du pays où je dispensais maintenant mes cours. N'ayant plus de mes nouvelles, ils contactèrent mon frère qui leur fit savoir que j'étais malade et que j'étais envoyé dans notre village où je subissais un traitement très spécial dans les bois sacrés qui ne tolérait aucune visite aussi bien provenant des parent que des voisins, et ça tant que le rituel n'est pas terminé. C'est ce mensonge qui m'a permis de poursuivre le secteur de l'enseignement plus tard jusqu'à ce que mon travail et ma persévérance soit sanctionner du titre de proviseur actuel à mbour. Mohamed n'avait pas renoncé à l'idée d'essayer de me convaincre à me soigner, à voir un psychiatre et poursuivre des séances de réhabilitation afin de recouvrer mes esprits de nouveau mais il fut passer un temps fou avant que ses désirs puissent être réalisé, et ce après que je me sois effondré en plein milieu de la maison, mes habits toutes sales et d'un puanteur sans limite. Je me souviens que je débarquai à l'improviste à la maison, me pavanais à l'intérieur de la cours avant de repartir sans laisser de trace et à chaque fois que je revenais, tu (Fatima) ne cessais de grandir, tu me fuyais à la moindre occasion où nos yeux se croisaient et tu pleurais quand je m'approchais de toi. C'était compréhensif, un homme comme moi n'avait pas sa place chez les gens ouvert et sain d'esprit. C'est dans ce genre d'intrusion que j'eus fini par m'éffondrer en plein milieu de la cour. Je me rappelle être réveillé dans une salle toute blanche, entourée de rideau et dépossédé de mes habits habituelle, mon frère me dit de ne pas m'inquiéter et qu'il prendront bien soin de moi. Entre le moment où j'ai basculé dans le noir et le moment où je fus admise à l'hôpital s'écoula une période de deux ans et quelques mois, à vrai dire ma petite sœur avait perdu tout espoir que je puisse me tenir un jour debout et me conduire correctement pour pouvoir même penser à ce que je sois aujourd'hui proviseur dans un établissement public. Le seul qui n'avait pas renoncé fut mon frère Mohamed, je ne sais pas si c'est la fait de poursuivre le métier de médecin qui le poussait à vouloir impérativement me sortir la tête de l'eau mais il y a cru jusqu'au bout. Je restai dans cette hôpital pendant un long moment à subir toute sorte de teste psychologique, des soins et autres... Et par le gré du bon Dieu, ma santé s'améliorait petit à petit même s'il m'était très difficile au début de me séparer de ce qui constituait ma seule seule source d'apaisement morale dans la vie, la cigarette. Le temps passait et je me portais de mieux en mieux, et au moment où je dus sortir, il s'était écoulés huit mois. Et évidemment quand je recouvrai petit à petit mes esprits, j'avais repris la lecture, écouter les informations pour mieux connaître l'actualité de mon pays et dans le monde entier et je pratiquais aussi quelques exercices physiques pour entretenir mon corps. Je me suis fait beaucoup d'ami avant de sortir, notamment avec le personnel médical qui se chargeait de mes soins. Lorsque je fus sorti, Fatima avait cinq ans, j'étais vraiment heureux de la voir aussi attaché à mon frère, elle profitait joyeusement de sa vie et croyait être élevée sous la tutelle de son père, et je ne cache pas que je ne pouvais pas être mieux comme père que Mohamed, je ne lui arrive même pas à la cheville parce que moi j'ai hérité totalement mon hideux père. Je ne pouvais pas dire à Fatima que j'étais son père à cet instant et d'ailleurs je n'avais aucune envie de le faire, je m'étais résolu au statut d'oncle et j'avais dès lors décidé que malgré cela, je ferai tout mon possible pour rattraper les trois ans perdu et je l'assisterai pour qu'elle ne manque de rien et l'orienterai si possible dans sa vie. Quelques temps après j'ai réintégré la fonction public et j'enseignais de nouveau dans la même région de Saint Louis, au niveau de ce même lycée. Je ne m'étais jamais douté que, trois ans plus tard, tu avais percé à jour notre secret. Et c'est durant cette même période ( où Fatima avait huit ans environ) qu'un autre événement se produisit.
- Attends mon frère ! Ça tu n'as pas besoin de leur raconter, ça n'entrainerait que d'avantage de culpabilisation, répondit Mohamed d'un ton qui décelait de l'anxiété, tout le monde était en silence.
- quand il s'agit de protéger Sokhna, tu es toujours en première ligne, je me demande si ton amour inconditionnel a des limites. Peut être que je ne suis pas le mieux placé pour le dire mais je sais que ça dépasse largement celle que j'éprouvais pour Coumba. La preuve en est que je suis de nouveau marié, j'ai deux épouses et des enfants mais toi, qu'en est il toi !? Toujours célibataire même après vingt ans, tout ça pour l'amour que tu as envers Sokhna, désolé stupide frère mais comme tu viens de le dire tout à l'heure, il est temps de dire les choses telles qu'elles sont.

Chronique de M. Moustapha: Destin ou FatalitéWhere stories live. Discover now