Chapitre : 36

178 17 6
                                    

Histoire de Sokhna, la longue période de Gestation de 50 semaines,
Partie 02 : Union !


- Ha ! Je suis soulagé. On est jamais sûre à cent pourcent quand il s'agit d’amour mon cœur. Ne t’inquiète pas je vais bientôt revenir et je te promets de te demander en  mariage plus tard… c'est mon vœux le plus chère.
- Hum, si tu le dis alors je te crois mais reviens vite sinon je me fâcherais contre toi OK ?
- D'accord, chérie ! Allez retourne dans votre classe, la cloche sonne, tu l’entends pas ?
- Ah ! J’étais trop concentré à t’écouter. Je veux pas me séparer de toi mais j'ai pas le choix, alors revient moi vite.
Ainsi on se sépara, ce fut le plus beau jour de ma vie, le jour où nos cœur ne formait plus qu'un, où chacun ne pensait qu’à ce moment où il pourrait être de nouveau à côté de la personne qu'elle aime.

Deux jours après qu'il m'ait déclaré l'amour qu'il éprouvait pour moi, il retourna à Dakar, j’étais morte de solitude car il me manquait déjà. Cependant j’avais la chance de ne pas devoir à attendre trop pour son retour puisque l'année scolaire était presque terminée et il pourrait enfin être à mes côtés. Dire qu'il reviendra auprès de moi serait vraiment exagéré de ma part surtout avec mon futur soi-disant mari qu'on m'a attribuée, certes ce sera compliqué mais je préfère être consciente qu'il soit dans le même endroit que moi, le reste on le remet dans les mains de Dieu.

À ce moment là j’étais follement amoureuse, tous ces sentiments qui étaient nouveaux m’envahissaient, et prenaient  le contrôle sur moi. Je ne pouvais donc pas accepter l’idée qu'on me donnera en mariage dans quelques temps alors que j'aime un autre homme dans ma vie. Fallait que je me confie à quelqu’un qui pourrait me comprendre et m'aider à suivre mon propre chemin et non celui tracé par mon père. Je ne pouvais pas en parler à mon père et c’était mort pour maman car elle n’aimerait pas avoir de conflit avec mon père et moi non plus je ne souhaiterais pas être la source de ce qui pourrait susciter l'origine d’une dispute entre eux. Tout ce que je trouvais comme personne plus compréhensive pour me prêter son oreille et m'écouter attentivement n'était que mon oncle, celui qui a tout fait pour que je sois inscrite à l’école. Et donc je pris un jour la décision d'aller lui parler de ma vie et de comment et avec qui je voudrais la vivre dans l'école primaire où il dispense ses cours durant la période de pause des élèves puisque ce serait imprudent pour moi d'aborder le sujet dans la maison où père pourrait à tout moment découvrir ce que je mijote. Alors je partis ce jour là et le trouvai dans la classe, seul, en train de corriger le cahier de ses élèves.
- Salut mon oncle ! Je ne dérange pas j’espère ? Disais-je
- Ndeye Sokhna ! Mais non, suis-je pas la personne qui t'avais dit de venir à n'importe qu'elle heure si tu as besoin de moi.
- Oui, c'est vrai mon oncle.
- Bah alors ! Entre, ne reste pas cloîtré à la porte.
- D'accord mon oncle. Répondis-je assez timidement avec mon sac derrière mon dos parce que je venais de finir mon cours au collège.
- Alors comment vont les études avec la fin de l’année scolaire !? Vous préparez bien vos compositions de second semestre j'imagine.
- Ça va mon oncle ! On s'accroche bien. Oui nous les préparons bien, ça prend beaucoup notre temps mais il le faut pour espérer passer en classe supérieur.
- C'est bien, tu as bien compris comment tu devrais t'y prendre. Tout ira bien inchallah. Qu'est ce qui te ramène ici ? Tu es venue m'aider à corriger les cahiers des élèves, dit-il avec le sourire
-  Aha j'ai pas beaucoup de temps libre mon oncle, comme vous le savez, je prépare mes compositions, c'est pour cela que je pourrai pas t'aider. Je suis venu pour te parler de quelque chose de plus… sérieuse je peux dire, qui me concerne moi et mon avenir en quelque sorte.
- Ah bon ? Dit-il en enlevant ses lunettes. Et de quoi s'agit t-il exactement, je t’écoute ?
- Bien… en fait c'est un sujet qui en ramène un autre parce que je serais non seulement l'un des noyaux centraux mais aussi ton fils. Ce qui interpelle à leur tour nos parents respectifs. Je veux parler du mariage que mon père veux m’organiser avec ton fils Seydou. Le problème c'est que je n'ai jamais été perturbé par ce mariage parce que j'avais pas encore rencontré l'homme qui m’a fait relégué au second plan tout ce que j'ai vécu jusque-là. Seydou, c'est un cousin que j'admire beaucoup, qui me respecte et aussi que je respecte, mais il y'a jamais eu d'amour entre nous. Je ne peux pas vivre toute ma vie avec quelqu'un avec qui je ne partage aucun amour, désolée pour mes paroles dures et sévères mais c’est la stricte réalité mon oncle. Si je m'engage avec lui, que l’on s'unisse pour la vie, je ne crois pas que je pourrais le rendre heureux par peur de ne pas pouvoir satisfaire tous ses désirs puisque je serais plus occupée à penser à comment faire pour me retrouver avec l'homme que j'aime et avec qui je veux vivre pour l’éternité et avoir des enfants. C'est insolant de ma part de venir te parler d'un sujet aussi délicat mais c'est parce que j'ai peur pour mon avenir et je n'ai trouvé que toi, la seule personne à qui je pourrais m'ouvrir sans craindre rien en retour. Je t'en supplie mon oncle, si tu peux faire quelques choses, je t'en revaudrait ça car jamais de ma vie je ne l'oublierais. Excuse-moi des termes pas très agréable à entendre que j'ai employé, mon oncle j'en suis désolée encore.
- Je vois. Je comprends la situation dans lequel tu te retrouves actuellement. Si je t’entends bien, tu es tombée amoureuse de quelqu'un récemment. Es-tu sûre que cet homme ferait un bon mari pour toi dans l'avenir ? N'est-il pas juste en train de profiter de ta jeunesse comme le  font tous ces jeunes hommes sans réelles ambitions derrière la tête. Parce que je ne pourrais pas t'aider s'il s'agit de ce genre de gars, tu connais très bien la tendance fâcheuse de ton père à ne pas encadrer ce genre de types là.
- Si mon oncle, je comprends votre préoccupation pour cela mais je peux vous assurer que c'est une très bonne personne avec un cœur très généreux et ouvert. C'est vous-même qui l'avez éduqué et dans votre classe même à une période donnée de votre vie, je veux parler de Mouhamed Kane.
- Quoi Mouhamed !? Tu as dit Mouhamed Kane ? Dit-il d'un air très surpris.
- Oui mon oncle je parle de lui, ça a débuté l'an dernier. Quand on s'est croisé ici même. On est resté en contact et comme tu le vois, c'est de lui que je suis tombée amoureuse.
- Je vois ! Ah les jeunes, vous avez toujours plus de tours dans vos sacs. C'est vrai, j'ai confiance en cette homme, j'ai confiance en lui parce que c'est un homme d'honneur et déteste les problèmes tout comme moi à ma jeunesses. C'est mon reflet en quelques sorte, c'est pourquoi je l'admire. Alors tu voudrais que je parles de votre relation à ton père ?
- Non mon oncle ! Pas maintenant en tout cas. Je le connais très bien mon père, il risque de me sortir de l’école automatiquement et d’accélérer le délai qu'il m'avait accordé. Je veux juste que tu lui dissuades à propos de l’idée qu'il s'est fait de me donner en mariage avec quelqu’un qu'il a choisi et me laissait faire par ma propre personne mon  propre choix. Le reste on verra avec le temps…
- Hum ! Je vois… dans tous les cas, ce ne sera pas facile mais je ferais de mon mieux pour le convaincre comme tu me l'as dit. Prions juste de le retrouver en bonne humeur le jour où je déciderais de l'en parler.
- Vous acceptez mon oncle ? (L'air surprise), vous acceptez tout ce que j'ai dit là ? Waouh, je ne croyais pas que j'allais m'en sortir comme ça, ça fait presque trois semaines que je me tardais à prendre une décision pour venir te parler. Je suis si contente, je ne sais même pas comment te remercier.
- C'est parce que je crois en l'homme avec qui tu veux te mettre. C’est tout, si c’était un autre type de personne, ma réaction en serait autrement.
- Je vois, j'ai de plus en plus confiance en Mohamed donc. Eh bien… pour ton fils, comment vous allez vous y prendre ? Je veux dire sera-t-il facile pour lui de digérer cela ?
- Ah ne t’inquiète pas, mon fils n'est pas compliqué à parler. Et puis ce mariage a été organisé par ton père en tout point. Jamais, il n'a demandé à Seydou s'il n'a pas quelqu'un d'autre ou pas. En plus, il a fait les bancs, il sera compréhensif. Ne t’inquiète pas pour cela.
- Ouf ! Je suis soulagée. Je ne savais pas comment j'allais le croiser dans la cour et partager nos repas après l'avoir rejeté pour un autre homme. Merci pour tout mon oncle, je ne sais pas ce que je serai devenue aujourd'hui sans tes précieux conseil et les efforts que tu as fourni pour impacter si bien dans ma vie, Merci.
- Ce n'est rien, Ndeye Sokhna, c'est juste parce que toi aussi tu es une bonne personne. Allez va réviser tes leçons, je parlerai à ton père quand je jugerai le moment propice pour le faire mais ça ne prendra pas beaucoup de temps. Alors ne te préoccupe pas de ça et laisse moi faire, d’accord ?
- D'accord mon oncle, prends soins de toi, bonne journée.

Chronique de M. Moustapha: Destin ou FatalitéWhere stories live. Discover now