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Quelques jours plus tard :

        Nous étions maintenant samedi après midi, mon frère était au foot avec Alex, pendant que moi je dormais un peu. Les services à l'hôtel me fatiguaient, les cernes semblaient déjà creuser leurs nids sur mon visages, je ne sais pas si j'allais pouvoir tenir le lycée et le travail, mais il me le fallait, pour me prouver que je pouvais le faire, pour lui prouver à elle.

           J'avais suivi les conseils de Joëlle cette semaine, je m'étais tu face à mon père. Un soir, il avait pleuré, il n'était pas bourré, alors je me suis forcée de le serrer dans mes bras, ça lui a fait du bien, à moi aussi. Il avait même pu garder Noam un soir après cela, j'en étais choquée mais heureuse. Seulement, hier soir, il a une fois de plus dérapé, après tout, rien ne pouvait être parfait dans la minute. Cela je l'avais appris, et malgré cela, je gardais espoir que mon père guérisse un jour, guérisse de sa mort.

           Aïden n'allait pas tarder, je pris une vieille veste en cuir à ma mère, une qui la représentait tellement, libre et folle de vivre. J'aimais mettre ses vêtements, que pourtant je n'appréciais pas vraiment, avant.  Je fermis à clé la maison, et m'assis dans l'herbe en attendant la venue d'Aïden. Aller à ce festival ne m'enchantais pas vraiment, pas seulement le fait qu'Aïden y sera présent avec moi, mais le fait qu'avec ma mère nous étions des habituées de ce genre d'évènement. J'avais peur de la réalité approchante, et du fait qu'un jour je devrais cesser de mentir. Et je repensa à ce qu'un célèbre auteur avait écrit dans le passé, " La vérité c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde c'est la mort. Il faut choisir, mentir ou mourir. Je n'ai pu me tuer moi-même". Bizarement, ces phrases me représentaient, il était plus simple pour moi de mentir, que de révéler la vérité, et risquer de mourir de l'intérieur.

           Mes pensées se firent secouées par une grand brun.

- Ana, je suis là, tu me vois, où tu veux encore une fois m'ignorer, me dis Aïden.

- Commence pas, tu ne vas pas déjà me prendre la tête, répondis-je

- Ana, tu ne cesse de me prendre la tête, même quand tu n'es pas là, chuchota-t-il mais je pu tout de même le percevoir.

        J'ignora ses paroles, elles me monteraient à la tête sinon. Je regardais sa voiture, elle était un concentré de luxe, bien qu'elle ne soit pas grande, elle devait représenter à elle seule beaucoup plus que ce que je pouvais posséder, ou du moins avoir chez moi.

- Tu veux la conduire ? me demanda-t-il

        Ses paroles me firent une fois de plus frissonner, seulement cette fois c'était de peur. Les même images revenaient, de plus en plus fort dans ma tête. C'est sûrement bizarre à dire, mais elles semblaient cogner contre chaque paroi de mon crâne, me donnant la sensation que celui allait exploser.

- Je déconnais Ana, ne te mets pas dans un état comme ça, me fit-il un brin protecteur

- Ça se voit autant que ça que j'ai peur ? dis-je encore plus horrifiée

Son regard se fit alors perplexe, presque rempli de pitié.

- Pourquoi crains-tu autant que les autres puissent te voir avoir peur, voir même faible ?

- Parce que pour toi je suis faible ? Dis-je vexée

- Ana, tu n'es pas faible, mais si tu étais forte, tu saurais avouer ta douleur et faiblesses, tu n'aurais pas peur d'elles.

That's why I love you, again.Where stories live. Discover now